Actualité

 

  • Conakry le 4 Décembre 2007 LETTRE OUVERTE A Mme ANDRE TOURE

    Chère Madame, Je suis sûr que vous ne vous rappelez pas de moi. Nous ne nous sommes vus face à face qu’en 1970 à Rome. L’ambassadeur Seydou Keita avait organisé une conférence de presse lors de votre visite dans la cité sainte en compagnie de Myriam Makéba. Imbu du verbiage de votre mari, croyant fermement en sa sincérité au point d’être membre de la JRDA, j’avais aidé et participé activement à l’organisation de cette conférence de presse. Etant journaliste moi même, devant le mutisme des collègues italiens qui ne savaient rien de la Guinée, en toute bonne foi j’ai posé des questions qui tendaient à mieux faire connaître notre pays. D’ailleurs, je préparais alors ma thèse de doctorat sur la Guinée, qui traitait entre autre de la pensée politique de votre mari et de sa conception de la société guinéenne. A la fin de la conférence de presse, ayant compris que mes questions n’avaient pas été du goût de M. Keita, dont j’ignorais l’inhumanité, je vous ai exprimé mes craintes. Aussi bien vous que la grande chanteuse sud-africaine, vous avez cherché, maternellement à me tranquilliser et vous m’avez même félicité. Lors de l’agression portugaise du 22 Novembre 1970, mon père était à l’extérieur du pays. Il a tout fait pour rentrer car il aimait immensément la Guinée et malgré toutes les épreuves que votre mari avait fait subir à notre pays, il croyait que l’on ne pouvait être arrêté, torturé, privé de tous ses biens et massacré que si on avait commis de graves crimes contre son pays. En attendant que l’aéroport de Conakry soit rouvert il a du patienter chez un ami à Bamako, Diallo Sada, futur Président du Patronat malien. Cet ami connaissait bien votre mari, car il avait été chassé de Guinée, son pays d’adoption avec seulement une valise. Toutes ses villas, ses voitures, ses entreprises et ses terrains lui avaient été arrachés, sans qu’il ait absolument rien fait de contraire à la loi. Craignant pour la sécurité de mon père, il a tout fait pour le retenir à Bamako, mais celui-ci lui a dit qu’il ne pouvait pas laisser sa famille seule et que de toutes les façons, n’ayant rien fait, il n’avait aucune crainte. Dès son retour, il a été arrêté et enfermé au Camp Boiro. Il y est resté pendant un mois. Malgré l’atmosphère concentrationnaire qu’on respirait dans tout le pays et les témoignages sur le véritable visage du régime tortionnaire instauré par votre mari, mon père a cru que comme il n’avait rien fait, il ne courait aucun risque. A ses yeux, la preuve était qu’en le libérant la révolution avait reconnu qu’elle s’était trompée dans son cas. C’est pour cela qu’il avait été libéré. Bien qu’il en aurait eu la possibilité, il a refusé de quitter le pays. Après quelques mois, il a été arrêté et a disparu définitivement, en même temps que tant d’autres innocents. Sa famille fut dépossédée de tous ses biens : terrains, bâtiments, voitures, camions, magasins, participations dans des entreprises, comptes en banque, etc. Chaque membre de la famille fut obligé de sortir de ses propriétés avec seulement ce qu’il avait sur lui. Ma mère ayant voulu prendre sa natte de prière, un des miliciens la lui arracha des mains avec tellement de force qu’elle faillit tomber. Dans l’atmosphère de délation et de peur qui prévalait, un seul oncle eut le courage de prendre en charge nos mamans et les jeunes enfants. Les plus grands n’ont trouvé leur salut que dans la fuite. Pourtant, moi qui étais déjà à l’extérieur ce n’est que grâce à la fermeté de ma femme que je ne suis pas rentré pour combattre. J’aurais subi ainsi la fin de plusieurs jeunes Guinéens qui, sentant leur patrie en danger ont interrompu toutes leurs activités pour voler à son secours. Ils ont été arrêtés à leur entrée en Guinée et accusés de connivence avec les envahisseurs ! Quelques années plus tard, il parait qu’ayant vu l’état de délabrement de notre bâtiment à Boussoura causé par l’incurie et la malhonnêteté des habitants que la révolution y avait logés, vous auriez exprimé très vivement votre colère : baignoires rouillées, wc et bidets bouchés, fenêtres et portés arrachées, pans tombants, etc. Cette colère contre la destruction d’un bien de mon père et la gentillesse que vous avez montrée à mon égard en Italie, m’ont toujours porté à croire que vous aussi vous deviez avoir été une victime. Je crois que votre conscience n’a jamais accepté les méthodes sanguinaires de votre mari. Pendant toute la durée du règne de la terreur, au milieu des batoula, menteurs, délateurs et hypocrites aux mains souillées du sang de tant d’innocents compatriotes, vous avez dû vous sentir, souvent, comme ces intellectuels que des régimes dictatoriaux enfermaient dans des asiles pour aliénés mentaux. Dans votre intimité, vous devez avoir subi les caresses de votre mari comme les pattes d’une araignée sur votre corps, malgré l’amour pour les enfants que vous avez eus avec lui. Comment avez-vous géré vos amitiés qui dépendaient de l’humeur d’un mari sanguinaire, car je suis sûr que des sentiments sincères devaient vous lier aux veuves d’anciens ministres ? Vous ne pouvez pas les avoir considérées comme des ennemies du jour au lendemain, sans motif ! Comment faisiez-vous face à ces amies dont les maris ou les enfants innocents ont été martyrisés par le vôtre ? Depuis que la terreur a été remplacée par le libéralisme économique, ou avant, je n’ai jamais entendu votre nom lié à une quelconque malversation, abus de pouvoir ou corruption, à part quelques bruits lors de la recherche d’un héritier du régime révolutionnaire à la mort de votre mari. Je suis convaincu que vous ne revendiquez nullement l’idéologie du Parti des pendeurs de guinéens. Les propos que vous avez tenus lors du brouhaha qui a envahi nos tympans à l’occasion du 22 Novembre 2007, ont été les seuls mots qui dénotent une sincère recherche de réconciliation avec notre peuple. En tant que fils d’une victime de la folie meurtrière de votre mari, je vous prie de continuer sur ce sentier et de refuser de vous prêter à une quelconque instrumentalisation des nostalgiques de ce régime qui a tué tant de cadres, d’hommes d’affaires ainsi que d’autres simples citoyens innocents et obligé un tiers de la population guinéenne à fuir dans les pays voisins. Au cours de l’année 2008, qui marquera le Cinquantenaire de l’indépendance de notre pays, les nostalgiques du pouvoir sanguinaire ne manqueront pas de solliciter votre aval pour des actions politiques destinées à renforcer leurs ambitions personnelles. Ce n’est pas de l’intérêt de notre peuple. Refusez de répondre aux appels de ces sirènes, lys de l’histoire. Sachez distinguer l’amour qui vous a fait épouser cet homme, dont tant de Guinéennes ont subi le charme légendaire, de l’intérêt et de l’amour que vous portez à notre peuple, en continuant à prôner la réconciliation nationale. Personne ne vous en voudra de vous rappeler les moments agréables de la vie conjugale que vous avez vécus avec lui, mais pensez à ces nombreuses familles qui ne savent même pas où sont enterrés leurs maris, pères, frères ou sœurs. Pensez à eux et aux amitiés que vous avez du interrompre pour des raisons qui vous étaient imposées, en refusant de servir des intérêts partisans qui vont à l’encontre de la justice et du respect de la mémoire des disparus. Hier, vous ne pouviez rien faire pour empêcher les crimes de votre mari, mais aujourd’hui vous pouvez agir, pour au moins, que la mémoire des innocents ne soit pas bafouée. Pour le bien de notre chère patrie, aidez-nous à faire reconnaître que nos parents ont été tués en toute innocence et que ceux qui savent où leurs corps ont été cachés nous disent où aller les chercher pour leur offrir une sépulture digne des croyants qu’ils étaient. Tout en espérant que vous ne resterez pas sourde à cet appel, auquel se reconnaissent plusieurs Guinéens, je vous prie d’agréer, chère Madame, l’expression de mon très sincère amour filial.

     Dr. Abdoulaye Bah abkodo2@yahoo.fr

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  • AlSENY RENEGOMEZ, VICTIME OU BOURREAU?

     Suite à la publication de son livre « Camp Boiro, parler ou périr », je suis aujourd’hui de ces Guinéens, africains et observateurs de la vie sociopolitique de la Guinée de ces dernières décennies qui s’interrogent sur la portée réelle de l’œuvre de M. GOMEZ. J’avoue n’avoir lu qu’un extrait de ce livre et quelques passages relayés par la presse. Mon interrogation ne porte point sur les exactions, animosités, humiliations et exterminations sommaires et extrajudiciaires dont ont subies - pour une raison ou pour une autre- toutes celles et tous ceux qui ont eu la malchance de séjourner dans cette geôle qui occupe une place de choix parmi les plus abominables de l’histoire du continent noir. Elle ne porte pas non plus sur l’ampleur, réelle ou supposée, du délit ou du crime que peut commettre un être humain pour mériter de tels traitements. Il est bien vrai que tous ceux qui prétendent être victimes de ce Goulag à la guinéenne n’en sont pas réellement. Il eût des victimes innocentes et des personnes qui ont été broyées par la machine répressive qu’elles ont participé à la conception et au fonctionnement des années durant. Le régime PDG, à un moment donné de son existence, a crée un monstre qui s’alimentait de la chair humaine. Il fallait nécessairement lui trouver de quoi s’alimenter (d’abord des coupables, ensuite des innocents, y compris ses concepteurs et créateurs, à défaut de trouver ceux auxquels on reprochait quelque chose). On sait bien que M. GOMEZ fut parmi les hauts dignitaires du système PDG, même si je ne suis pas en mesure de savoir aujourd’hui, à cause de ma jeunesse et de manque de sources d’information fiables, quel fut exactement son rôle dans la conception et le fonctionnement de la machine qui a tué des milliers de vies innocentes dans le pays et contraint des millions d’autres à l’exile. Ce qui suscite mon interrogation et mon étonnement, c’est l’attitude de M. GOMEZ et le rôle qu’il a joué dans l’histoire récente de la Guinée, c’est-à-dire celle qui commence après la chute du régime qu’il décrie dans son livre et qui le voit jouer un rôle de premier plan dans la gestion de la Guinée post-PDG. Je pense particulièrement à ses fonctions ministérielles (Intérieur et Sécurité, puis récemment Justice et Garde des Sceaux). Mon étonnement, parfois ma révolte concerne le silence de M. GOMEZ sur son rôle dans cette période de la Guinée. Il a pu nous dire, avec éloquence et pathétisme, ce qu’il a vu et subi comme conditions inhumaines et dégradantes au Camp Boiro, mais pas un seul mot sur la manière dont il a géré les élections présidentielles de 1993 dont la fraude, la mascarade et les coups de canon et armes automatiques qui ont suivi la publication des résultats définitifs par la Cour suprême, ont fini par miner, on ne sait jusqu’à quand encore, le chemin de la démocratie en Guinée. Il ne dit rien sur son rôle de pionnier dans les machinations qui continuent de priver les Guinéens des bien faits de la démocratie, qui consiste à choisir ses dirigeants par le peuple et à contrôler leurs décisions et actions dans la gestion de la chose publique. Par sa participation à imposer au peuple de Guinée des dirigeants qu’il ne voulait pas ou plus, il est de ceux-là qui ont ouvert la voie à l’institutionnalisation du vol du denier public, de la corruption, du détournement qui gangrènent notre société aujourd’hui. C’est contre ces mêmes dirigeants qu’il a contribué à imposer à la Guinée que tout le pays s’est levé, comme un seul homme en juin 2006 et en janvier et février 2007 dont plus d’une centaine de jeunes ont été froidement et lâchement abattus. M. GOMEZ est-il en mesure de nous dire, depuis qu’il a posé cet acte tristement célère, combien de Guinéens sont morts du déficit démocratique dont les conséquences s’appellent détournement, corruption, arrestation arbitraire etc.? Plus révoltant encore, après les massacres de juin 2006, toute la Guinée, soutenue par les organisations de défense des droits de l’homme, a exigé la mise en place d’une commission d’enquête afin d’identifier et de traduire en justice les responsables du carnage qui a coûté la vie à près d’une vingtaine de jeunes élèves. Qu’est-ce que M. GOMEZ a fait ? En sa qualité de garde des Sceaux, Ministre de la Justice, son rôle a tout simplement consisté à la mise en place d’un théâtre dont l’objectif évident était d’étouffer cette affaire. Or s’il s’estime victime d’une injustice, d’une arrestation arbitraire, de torture etc., son action, après son extraction de la geôle du Camp Boiro, devrait s’inscrire à l’avant-garde du combat contre l’injustice en Guinée, pour que, plus jamais, personne ne connaisse le sort qu’il dit avoir injustement subi. Qui plus est, il en a eu l’occasion et les moyens de le faire. En sa qualité de ministre de l’intérieur, qu’a-t-il fait pour le démantèlement et la fermeture des camps de détention et de torture secrets dont le fameux « Koundara » ? Qu’a-t-il fait pour interdire les bastonnades, les humiliations et les atteintes graves à l’intégrité physique et à la dignité des détenus dans nos commissariats de police, dans nos postes de gendarmeries et dans nos prisons ? En tant que ministre de la justice, quel acte M. GOMEZ a-t-il posé pour assurer une justice équitable à ces détenus dont certains se trouvaient là pour s’être disputés avec un « grand » ou pour des dettes civiles ? Bref, Qu’est-ce que M. GOMEZ a fait pour assurer une justice indépendante et équitable aux Guinéens dont ont été privée les pensionnaires du Camp Boiro ? Par juste indépendante et équitable, j’entends celle qui consacre et applique les grands principes de droit reconnus par tout système judiciaire d’obédience démocratique. C’est celle qui assure la présomption d’innocence à toute personne inculpée. C’est celle qui cristallise le droit à un procès contradictoire assorti de droit à toute personne soupçonnée d’avoir commis une infraction de se faire assister d’un conseil ou d’un avocat pour plaider sa cause. C’est aussi celle qui respecte le principe sacré de la légalité des délits et des peines. Je ne saurais jamais être exhaustif dans mes interrogations sur le rôle joué par l’auteur de « Camp Boiro, parler ou périr ». Ce qui reste évident, c’est que l’auteur de ce livre n’est pas le mieux placé pour nous parler des dérives d’un système dont il a été un maillon essentiel et surtout dont il n’a rien fait pour démanteler quand il en avait les moyens. C’est pour quoi sa présence parmi les enfants des victimes du Camp Boiro pour une manifestation quelconque m’étonne à plus d’un titre ! Et je me demande quand est-ce que ses victimes à lui auront l’occasion de lui demander des comptes. Je suis seulement persuadé que ce n’est pas sur le régime en place qu’il faut compter pour comprendre, à fortiori demander réparation pour les innombrables victimes, connues ou restées dans l’anonymat. Car le régime actuel n’est qu’un avatar de l’ancien (si j’ose appeler le PDG, ancien régime), puisqu’en réalité, il n’y a jamais eu de rupture ! Les Guinéens, surtout nous les jeunes, avons un besoin ardent de comprendre l’histoire de notre pays, et l’exercice que chacun a fait de la parcelle de responsabilité et de pouvoir qui lui ont été confiés. Vivement un débat, une commission de vérité et réconciliation ou un procès juste et équitable. Que chacun y réfléchisse. On tranchera le moment venu.

     Ibrahima SAKOH, diplômé de droit international à l’Université de Genève Email : ikalil2002@yahoo.fr

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  • LA POUDRE AUX YEUX

     L’insolence de la richesse des privilégiés du système de gouvernance dans notre pays, constitue la pierre angulaire des causes légitimes de frustration de la population, dont la précarité des conditions de vie ne cesse d’aller crescendo, à cause de l’iniquité manifeste dans la répartition des ressources de la nation. Le plus détonnant, c’est le rythme de croissance des avoirs de ces nantis, qui pour la plupart profitent impunément, des faiblesses des mécanismes de gestion financière, dés lors qu’ils mettent le pieds dans l’étrier et s’embourbent dans l’engrenage qui érige en pratique courante et généralisée, le détournement des maigres avoirs de l’état à leurs profits personnels, en s’abritant derrière leurs positions temporaires, de détenteurs d’une quelconque parcelle d’autorité publique, qu’ils croient éternelle.. En effet, en considération de la faiblesse du pouvoir d’achat en guinée, résultant du bas niveau des barèmes de la grille salariale et paradoxalement de la flambée des prix sur le marché, les travailleurs guinéens qui ont l’honnête insigne de vivre à la sueur de leurs fronts, des maigres revenus de leurs activités, ont des difficultés incommensurables à joindre les deux bouts, pour mener une vie décente débarrassée des soucis du quotidien. Pendant ce temps, le gouvernement par des techniques de marketing politique, cherche à consolider sa notoriété publique, en mettant en marche une véritable stratégie de communication, à coup de gadgets et de politiques spectacles, dont les objectifs inavoués mais perceptibles, visent sans ambages un positionnement dans la perspective des prochaines élections présidentielles.Pense-t-on que nous ne sommes dans un royaume d’aveugles pour que les borgnes deviennent rois ? Il ne faut pas se leurrer, on a que trop souffert pour ne plus être des néophytes, malléables et corvéables à merci. Dans cet exercice périlleux, ces prétendants au pouvoir suprême, ne lésinent pas sur les moyens et font preuve d’imaginations et d’initiatives plus promptes les unes que les autres, à chaque fois que l’occasion s’y prête, afin de marquer les esprits les plus vulnérables, par des interventions plus spectaculaires qu’efficaces, tentant ainsi de prouver une certaine réactivité bienveillante à chaud, face aux évènements contextuels pour les moins tragiques. Quand les populations crient famine, le gouvernement dit de bonne foi, importe du riz pour soit-disant, casser les prix pratiqués sur le marché, dont les mécanismes de régulation dépendent de la conjoncture internationale, plutôt que des opérateurs économiques qu’on cherche à diaboliser dans leurs droits naturels, à tirer profit de leurs activités commerciales avec les exigences de rentabilité que cela implique. .Et quand pour des causes de catastrophes naturelles, la grogne se fait entendre de la part des sinistrés, on ravitaille comme par enchantement, en denrées de première nécessité les ayant-besoin, pour soulager leur traumatisme et tempérer du coup les ardeurs des plus septiques.Au demeurant, quelle noble attitude si ce n’est une façon de croire ironiquement que, ventres pleins, les guinéens sont contents. A l’image de l’époque révolutionnaire, l’assistanat public, joue sur la corde sensible de la populace. Et dans ce dessein, l’on fait valoir le principe selon lequel, la fin justifie les moyens. Mais dans le cas de figure, on serait tenté de se poser la question de savoir quelles sont les réelles motivations de nos dirigeants et quels objectifs se sont-ils assignés pour soulager la misère qui nous gangrène, car c’aurait était le cas, on aurait indéniablement besoin d’entreprendre des actions constantes, susceptibles d’apporter des solutions pérennes et non des coups de bluff, pour des publicités à la gloire d’individus, aussi hauts placés qu’ils soient. L’adage ne dit-il pas qu’au lieu de donner du poisson tous les jours à ton prochain, apprends –lui à pêche ? Dans cette optique, c’est la libéralisation des initiatives et la création de conditions de leurs mises en oeuvre, dans un contexte de concertation et de responsabilisation qui s’imposent. Actuellement, il n’y’ a fort malheureusement pas de raisons de baisser les bras, car la place est toujours faite belle à l’amateurisme et à la gabegie, dans une stratégie d’influence négative, dont l’attrait et la pertinence sur l’électorat n’est ni à espérer, ni à souhaiter. Cette attitude est dépourvue de bon sens, car après les comités de soutien au premier ministre qui ont été tant décriés, on nous parle maintenant de comité de soutien aux actions du gouvernement, qui s’érige en porte-parole et surtout en défenseur tout azimut des intérêts de celui-ci.Un aveu de faiblesse de plus, car quand on a conscience de nos bienfaits, on a nullement besoin de les imposer par de pareilles maladroites manœuvres. Le mérite d’une action politique en démocratie, se reconnaît par les urnes par la confiance ou le renouvellement de cette confiance, de la part des électeurs, dont les motivations doivent être guidées par la connaissance empirique des problèmes sociétaux et les réponses apportées par les dirigeants. Ce faisant, on ne peut accorder de crédit à tout ce qui se dit comités de soutien, du moment que leur création n’est régie par aucun texte institutionnel et/ou réglementaire et mieux, le financement de leurs activités on le devine, est assuré par l’argent du contribuable, les mettant ainsi à la solde du pouvoir, dont ils s’empressent de vanter les mérites, tout en passant sous silence les déboires les plus notoires. Mais heureusement, l’éveil de la conscience politique des guinéens est devenue une réalité tangible avec laquelle, il faille désormais compter parce qu’elle s’inspire des réalités contemporaines, dans un contexte de mondialisation et de démocratisation des idées.

     BAYO Abidine

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  • Sans titre

    LA LIBERTE D'EXPRESSION DAANS UNE SOCIETE DEMOCRATIQUE OU LE DROIT DE REPANDRE LA PESTE SUR SES CONCITOYENS: Pour aborder cette question qui suscite les débats tant dans les sociétés occidentales (histoires des caricatures du Prophète Mohammad en 2006 PSL) que dans les « nouvelles démocratie », nous allons essayer de saisir dans un premier temps la portée de la liberté d’expression (I), puis dans une deuxième partie situer les limites de cette liberté (II) qui se transforme parfois en « liberticide » ou en abus de droit dans la société guinéenne, et, en fin exposer le régime juridique des restrictions (III) I. La portée de la liberté d’expression Au prime abord, il faut le signaler qu’à défaut de l’accessibilité et/ou du manque d’une jurisprudence guinéenne en la matière, nous allons essayer d’utiliser d’autres arrêts des autres juridictions, comme la Cour européenne des droits de l’homme, qui se trouve la meilleure juridiction en matière des droits de l’homme sur la planète. Toutefois, avant de faire référence à certaines jurisprudences de la cour de Strasbourg, essayons de cerner la liberté d’expression. Selon le Professeur Frédéric Sudre, agrégé des Facultés de droit, la liberté d’expression est « l’un des droits les plus précieux de l’homme ». Cette liberté est en soi un droit, elle est aussi, d’une part indispensable pour la jouissance d’autres droits tels la libertéd’association, de réunion, le droit à des élections périodiques, libres et transparentes au suffrage universel, mais, d’autre part, cette liberté d’expression est aussi dommageable ou préjudiciable pour d’autres droits, en l’occurrence le droit au respect de la vie privée et familiale ou en encore la liberté religieuse. Par ailleurs, la liberté d’expression renferme plusieurs libertés. Ce droit implique, d’une part, la liberté d’opinion (§1), et, d’autre part, la liberté d’information (§ 2) § 1. La liberté d’opinion Article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) ; art. 9.2 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) ; art. 10 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), art 7.1 de la Constitution guinéenne du 23 décembre 1990, révisée par le Décret D/ 2002/48/PRG/SGG du 15 mai 2002 promulguant la Loi constitutionnelle adoptée par referendum du 11 novembre 2001 . La liberté d’opinion est à la base de la consécration de la liberté d’expression qui se manifeste par certaines valeurs démocratiques : la tolérance, le pluralisme, l’esprit d’ouverture. C’est cette liberté qui se recoupe par la célèbre formule juridique « Nul ne peut être inquiété pour ses opinions… » , qu’elles soient philosophiques, morales, religieuses, politiques, etc. Il faut le préciser que cette liberté d’opinion est garantie même aux détenus. Voir la Cour EDH dans son arrêt Yankoc contre la Bulgarie du 11 avril 2003. §. 2. La liberté d’information La liberté d’information à l’image de sa sœur (liberté d’opinion) est aussi garantie par le droit international des droits de l’homme (DIDH), mais aussi par tous les textes constitutionnels des Etats « démocratiques ». Il en est ainsi de l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) ; de l’art 9.1 de la CADHP, de l’art 10 de la CEDH, de l’art 7.2 et 7.3 de la Constitution guinéenne (suprra). En effet, la liberté d’information dépasse les discours politiques, philosophiques, religieux..). Du reste, cette liberté à son tour comporte deux (2) sous ensembles. Nous avons la liberté de recevoir les informations et idées et non le droit de rechercher les informations ! (autre sujet), et la liberté de les communiquer. En d’autres termes, par exemple, la liberté pour le citoyen (le public) de recevoir les informations, et la liberté pour le journaliste de communiquer les informations. Cependant, qu’est ce que l’on attend par la notion d’information ? La notion d’information recoupe les nouvelles, les questions qui donnent lieu à un débat public par les moyens de la presses écrite (journaux imprimés sur papier), de la presse orale (radio, télévision), presse électronique (site web d’information), aussi par les moyens publicitaires, artistiques, cinématographique, etc. Certes, la liberté d’expression est qualifiée de droit démocratique d’une importance capitale, ou « l’un des fondements essentiels d’une société démocratique, l’une des conditions primordiales de son progrès et de l’épanouissement de chacun », selon la formule de la Cour EDH dans sa décision Muller et al. contre la Suisse du 24 mai 1988, mais cette liberté ne pourrait s’exercer sans des limites. II. Les limites de la liberté d’expression Aujourd’hui, à lire certains journaux guinéens, certains sites d’information électronique spécialisés sur la République de Guinée, nous constatons avec amertume que les « ennemis » de la démocratie, de la liberté d’expression, qui pensent que leurs actions n’ont aucune borne, comme si on était dans une jungle, où chacun était un loup pour chacun, et où chacun se défendait, s’exprimait comme il le veut, et comme il le peut. Et, ce qui est grave, ce sont des intellectuels cadres d’aujourd’hui ou de demain qui s’expriment ainsi pour mettre le feu dans la maison commune « la République de Guinée », invectivent leurs adversaires d’idées politiques, ou tout simplement ceux qui ne pensent, ne réfléchissent pas comme eux ou ne partagent simplement pas leur façon de concevoir la res publica. Sur ce, les ennemis de la liberté d’expression en s’exprimant ainsi ne donnent-ils pas ainsi le pouvoir aux dirigeants autoritaires de vider la liberté d’expression de son contenu ? Est ce qu’on a besoin d’insulter son prochain, de s’acharner sur sa personnalité, de l’atteindre dans sa vie privée et familiale, ou encore de tenir des propos racistes, ethniques, régionalistes, diffamatoires et haineux sous prétexte que l’on est libre de s’exprimer et faire passer ses idées ? À mon avis, je ne partage point la démarche de ces catégories de personnes qui se font remarquer dans un amateurisme dans les écrits, et par les comportements d’un journaliste, ou d’un intellectuel qui se dit connaisseurs des maux qui gangrènent la société guinéenne. III. Le régime juridique des restrictions Au demeurant, il y a trois (3) possibilités ou trois (3) causes de restrictions Une restriction pour la protection de l’intérêt général ; Une restriction pour la protection d’autres droits individuels ; Une restriction pour garantir l’autorité et l’impartialité du pouvoir judiciaire. On lit dans les journaux guinéens, sur les sites guinéens tels marchent avec les couches par ce qu’il est gay (homosexuel), ou telle est lesbienne (on doit limiter la liberté de ces personnes pour la protection des droits d’autrui) ; ou c’est des discours ethniques et des discours ethniques, ou d’incitation à la haine ( on doit limiter la liberté d’expression de ces gens pour la protection de l’intérêt général). Ce qui est malheureux dans tout ça, ce ne sont pas des petits cordonniers, pêcheurs…, mais des personnes qui ont un certain bagage intellectuel et/ou une certaine culture. Cependant, l’on est pas étonné de ces comportements, car il y a un proverbe Soussou qui dit : qu’il y a l’école du monde académique et il y a l’école de la vie. Avant j’étais l’un des guinéens qui passaient la plus grande partie de son temps à lire les sites guinéens, mais aujourd’hui je lis peu compte tenu de certains articles qui inondent les sites web. Quand je navigue sur un site d’information guinéen, je cherche à savoir l’auteur de l’article, car j’ai répertorié un groupe de personnes qui font d’excellentes analyses constructives, et, j’ai aussi pointé le doigt à certains personnes qui sont pour moi les ennemis de la démocratie et de la liberté d’expression. Entre parenthèse, moi j’ai fait les études de droit, d’administration publique et de droit de l’homme pour défendre certaines valeurs d’une société qui tend vers la démocratie, car la démocratie est un idéal, il n’est jamais atteint, nous sommes toujours dans un processus d’apprentissage, d’amélioration et de perfection, mais il y a des sociétés plus « démocratiques » que d’autres. Cependant, ce que je ne pourrais pas partager, c’est être aveuglé par la démocratie, les droits de l’homme, pendant que vous qui criez haut et fort ces valeurs, vous êtes les premiers à les piétiner et à les transgresser. En ce qui concerne le régime juridique de limitation des droits et libertés, la mesure restrictive ou limitative doit répondre à la célèbre triple condition cumulative classique: 1. La restriction doit être prévue par la loi : condition de légalité : une loi au sens matérielle, accessible et claire 2. La restriction doit viser un but légitime : par exemple protection de la morale, protection des droits d’autrui, protection de la santé publique, de la sécurité publique, etc 3. La restriction doit être proportionnelle et nécessaire dans une « société démocratique ». Il faut qu’il ait un équilibre entre tous les intérêts en cause. Autrement, un équilibre entre les moyens employés et le but visé par la mesure de restriction. Toutes les libertés et droits ont des bornes, et ils doivent être restreint. En revanche, il y a des droits qui sont non dérogeables ou intangibles, et ni restrictifs. Il en est ainsi du droit à ne par être soumis à la torture et des mauvais traitements, Le droit à ne par être réduit en esclavage, le droit à la vie, la non rétroactivité de la loi pénale, non bis in idem, etc. Les juristes nomment ces droits intangibles de « noyau dur » des droits de l’homme. Mais il faut le dire que ce noyau dur des droits de l’homme dépend d’un système juridique à l’autre, mais certains droits sont intangibles dans tous les systèmes juridiques. Pour une petite précision, la restriction est différente de la dérogation. Une restriction aux droits de l’homme est une limite à la jouissance ou à l’exercice d’un droit. Et, par contre une dérogation est une suspension temporaire, épisodique ou passager frappant une catégorie des droits humains compte tenu de certaines circonstances, en deux mots : c’est la « violation autorisée » dans les circonstances exceptionnelles.

    Touré Ibrahima Sory, écrivain, spécialiste en droit de l’homme

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  • SEKOU TOURE QUAND LES DEPASSIONNES SE MELENT DU DEBAT

     Fidèle à ma ligne de conduite, je choisis ce moment de répit dans ce débat pour apporter un point de vue sur ce sujet déchaînant de nombreuses passions : Sékou Touré. Ce texte est un cri d'alerte d’un citoyen en quête de savoir mais embrouillé par les versions circulant sur le net, le terrain et l’assemblée nationale à propos du premier chef d’Etat. En effet, les passionnés l’héroïsent aveuglement tandis que les détracteurs le diabolisent amèrement. Comment se retrouver entre ces polarisés ? Les jeunes de ma génération qui n’ont pas connu réellement la vie sous l’ère Sékou Touré, s’informent à travers des œuvres écrites et les témoignages des personnes plus mûres ayant vécu pendant cette première République. Mais force est de reconnaître que la mauvaise foi ambiante des conteurs, nous obscurcit au lieu de nous éclairer. Les versions pullulent et divergent. Ce débat, au lieu d’être instructif, tourne généralement à la désinformation. Encore une fois, l’ethnie s’immisce entre les parties. En gros : les rares personnes qui glorifient le dictateur sont généralement de la même ethnie que lui, et ceux qui ne le ménagent point, ne sont pas de son ethnie. Quelle place est donnée à l’objectivité ? A qui doit-on se fier ? Quand on se réfère aux manuels, l’accent est mis sur le fait que Sékou Touré est devenu paranoïaque après que son pays ait subi maints assauts avérés de déstabilisation commandités par la France du général De Gaulle. Cet état d’esprit faisait que le premier Président n’hésitait plus à emprisonner et à faire tuer les personnes qui étaient en désaccord, ne serait-ce qu’idéologique, avec lui. Ainsi, ses bonnes actions, s’il y en avait eu, sont forcément renvoyées dans les ténèbres et l’histoire et c’est normal. A l’image de la Guinée, d’autres pays d’Afrique ont été dirigés par des dictateurs. Pour autant, dans ces pays là, les débats ne sont pas si controversés que ça. Prenons le cas de Félix Houphouët Boigny de la Côte d’Ivoire. Rares sont les ivoiriens qui s’opposent à la célébration des différents évènements concernant ce dernier. Sa mort ne fut suivie d’aucune liesse populaire. Les ivoiriens, dans une grande majorité regrettent la période Houphouët. Le 7 décembre est la date retenue par les ivoiriens pour la commémoration de leur « héros ». Contrairement au peuple ivoirien, la grande majorité des guinéens ne partagent pas cette reconnaissance envers leur premier dirigeant. En témoignent les nombreuses festivités qui ont accueilli la venue du Comité militaire du redressement national (CMRN). Aussi, les nombreux guinéens qui ont déserté le pays durant l’époque Sékou Touré, ne l’ont pas fait par aventurisme. A un moment donné de son règne, l’homme tyrannisait son peuple et là-dessus on doit être tous d’accord. Cependant, un certain nombre de questions doivent chagriner les contradicteurs. Doit-on célébrer Sékou Touré parce qu’il a préféré pour son peuple « la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage ? » Le fait que la promotion 2007 de l’université de Conakry ait porté le nom Sékou Touré, sans que cela n’ait fait grand bruit, est-ce le signe que le peuple a approuvé ou est-ce simplement une manipulation de la jeunesse étudiante ? Pourquoi les Maliens célèbrent ce personnage ? Est-ce une insulte ou un hommage au peuple de Guinée ? Le temps panse les blessures, mais celles faites par Sékou à son peuple paraissent si immenses, que l’on peut se demander si le temps jouera un jour en sa faveur. Si certains meurent d’envie de le célébrer aujourd’hui en Guinée, on pourrait déduire que d’autres passionnés de cette actuelle deuxième République voudront célébrer le dictateur Conté demain. Alors que ce dernier n’a pas hésité à massacrer, récemment, des jeunes gens qui s’étaient levés contre sa dictature. Méditons là-dessus ! Quoi qu’il en soit, toutes les pages de notre histoire doivent nous être contées. Les émotions et les oeillères doivent être mises de côté afin que nous puissions extirper du débat, le vrai du faux, le faux du vrai. Ainsi les jeunes de Guinée pourront véritablement connaître leur histoire. Cependant l’ardente obligation doit être de rendre hommage à toutes les personnes innocentes qui ont été tuées. Les familles injustement endeuillées doivent recevoir le pardon de la République. L’Etat guinéen doit reconnaître ses erreurs, doit honorer la mémoire des innocents disparus, doit dédommager les familles endeuillées, doit faire des jugements, post mortem, s’il le faut. C’est un préalable indispensable à toute réconciliation sereine. Je reste convaincu que l’Etat, qui devra nous réconcilier avec nous mêmes, ne doit pas être celui piloté par Lansana & Lansana. Cette République des illuminés ne peut pas soigner les plaies qu’elle continue volontairement d’infecter pour préserver ses privilèges. Chaque chose a sa place, chaque chose a son temps. Le jour où nous allons nous défaire de ces boulets, notre marche vers un destin commun sera effective. Puisse des historiens, éclairer la lanterne des jeunes de Guinée.

     Koumbassa Alassane

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  • ATCHOUM! L'ATMOSPHERE EST POIVREE

     La configuration actuelle du paysage politique guinéen est plus que disparate et l’enjeu que constitue la succession au régime du général CONTE, aiguise les appétits les plus voraces. Cette situation crée ostensiblement, un vigoureux climat de tensions, entretenu par le caractère obsessionnel et passionnel des prises de position tendancieuses, mettant dos à dos les groupes de pression aux intérêts divergents, qui s’évertuent obstinément à influencer par favoritisme, les règles du jeu démocratique. Dans un environnement aussi tumultueux, le guinéen de la rue ne sait plus à quel Saint se vouer, face à cette frénésie conflictuelle qui prend de jour en jour, des proportions inquiétantes. On aurait pu avoir des craintes de voir, le vieux général sentant sa fin proche, user de stratagèmes pour assurer ses arrières, en créant les conditions favorables à une succession de complaisance, qui pousserait au devant de la scène politique, un de ses proches collaborateurs. Si cette éventualité reste une probabilité, l’éloquence de son mutisme à ce sujet entretient le suspens et réconforte les avides prédateurs, qui trouvent on ne peut plus opportune, l’occasion d’assouvir leur soif de pouvoir. C’est dans cet ordre d’idées qu’une vision restrictive, voudrait désormais nous faire admettre substantiellement, de façon édulcorée, l’existence de deux clans : les anti et les pro- Kouyaté. Heureusement que la Guinée ne se résume pas à cette pensée unique qui sournoisement, cultive les ingrédients d’une implosion sociale, parce que son fondement est sous-tendu par des attitudes iconoclastes ambivalentes. On assiste actuellement, par médias interposés, à des attaques et contre-attaques d’une bassesse et d’un niveau de maturité politique qui laisse à désirer.La crise que nous traversons n’est pas une affaire d’homme, c’est une question de méthode. L’on sait pertinemment que, les criques concernant les méthodes de gestion dans notre pays relèvent principalement, d’un constat alarmant qui pointe du doigt la déliquescence des structures étatiques.Mais dès lors que cet exercice d’alerte et de bienfaisance publiques, se résume au matraquage médiatique dans le but unique de créer la confusion dans l’esprit des citoyens, il perd forcément en crédibilité, car il sert en ce moment, de prétexte aux fanatiques, pour l’entretien et l’exacerbation des clivages. Par ailleurs, l’acharnement et la volonté farouche de ceux qui se réclament de la mouvance Kouyatéïste, à répondre à tue-tête et sans retenue aucune, aux soit disant attaques contre le premier Ministre, font preuve d’inconvenance, dans leur aveuglement et obstination, à défendre vaille que vaille ce dernier, quand bien même, il lui arrive de poser des actes qui portent à équivoque. Cette composante de la population doit de façon objective, accepter de se soumettre à la critique et admettre que la perfection n’est pas humaine. Nous n’avons pas du tout besoin d’extrémistes en ce moment dans notre pays, car leurs idées malsaines nous divisent plus qu’elles nous rassemblent et pour notre avancement, tous les enfants de guinée de quelque bord politique ou apolitique qu’ils soient, doivent apporter leurs concours dans le combat qui nous est commun, à savoir la lutte pour la satisfaction décente des besoins de la population dans son ensemble. Par syllogisme, on pourrait dire que, Nul homme n’est infaillible, or M. Lansana Kouyaté est un homme, donc M. Lansana Kouyaté n’est pas infaillible. Ainsi, dans la lutte commune pour le changement, on se doit de considérer que les responsabilités de nos maux se situent à différents niveaux de l’échelon social, bien que la question du leadership importe beaucoup dans une organisation humaine, raison pour laquelle, on devrait s’atteler à bien situer ces responsabilités, pour pouvoir les remettre efficacement en cause. Nous sommes tous unanimes sur le fait que depuis la prise en mains de notre destinée, les problèmes que nous ne cessons de rencontrer, résultent particulièrement des tares de nos différents systèmes de gestion politico- économique, dont on a du mal à tirer des enseignements. D’où la nécessité d’une prise de conscience collective, capable de balayer nos appréhensions, en faisant fi de nos susceptibilités, de nos rancœurs personnelles et en laissant libre cour à toute idée nouvelle, allant dans le sens dans la recherche commune de solutions profitables pour tous. Les querelles mesquines de personnes, ne nous avanceront en rien sinon qu’à nous faire perdre de vue, le seul et unique ennemi de la nation guinéenne, qu’est la pauvreté endémique qui sévit depuis tant d’années dans notre pays . Ne nous trompons donc pas de cible. Dans cette optique, il y’a un besoin urgent de centrer de manière pertinente, le débat sur des sujets qui s’inscrivent dans une logique d’affirmation et de réalisation de tous.

     BAYO Abidine

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  • LES DINDONS DE LA FARCE

     Dans l’entendement général, la logique évolutive et progressiste du monde, suppose qu’une nation dont la jeunesse se meurt, est une nation en perdition. Et depuis le temps, la jeunesse guinéenne se cherche et a du mal à se trouver, en raison de sa difficulté à se fixer des repères fiables, susceptibles de baliser son chaotique chemin de croix. Dans l’ancien régime, les dirigeants avaient conscience de l’importance stratégique de la jeunesse dans le combat politique. Aussi ne se sont-ils pas priver d’en tirer le maximum de profit, en idéalisant son rôle pour favoriser sa mobilisation, son organisation et sa contribution à la défense des intérêts du parti- Etat d’alors. Cette instrumentalisation politique était rendue possible, par le formatage idéologique avec un endoctrinement conséquent, dont les méthodes d’assimilation et d’aliénation ont eu pour effet, de faire admettre à cette jeunesse, que l’on agissait au nom de la révolution, par la révolution et pour la révolution. A cet effet, l’organisation des jeunes a fait l’objet, d’une politique de gestion décentralisée pour ce qui est de son fonctionnement. Mais cette apparente volonté de structuration, permettant une meilleure circulation de l’information pour des prises de position et d’action concertées, d’un plan local à une échelle nationale, avait pour objectif final, d’assurer un contrôle étatique plus ou moins efficace des différentes instances associées. Dés lors, cette jeunesse a été façonnée de sorte qu’elle s’est trouvée marginalisée et spirituellement enclavée, sous le pouvoir directionnel de principes prônant l’acceptation de la soumission, de la résignation et de l’ordre établi, toutes choses ayant contribué à étriquer son émancipation. On a ainsi pu profiter de sa naïveté et s’en servir pour des fins de propagande et de divertissement, à la gloire des dirigeants et à la pérennisation du système, en passant aisément sous silence ses problèmes existentiels des plus récurrents. A ce jour, on assiste de nouveau à cette tentative de manipulation grandeur nature, au nez et à la barbe de tous. Le bourrage de crâne est une méthode qui n’est pas pernicieuse en soi, car son objectif premier est de contribuer à forger un état d’esprit particulier, mais là où le bât blesse, c’est quand on s’en sert de façon prosaïque, pour des motifs de discrimination, de division et de haine, alors que la jeunesse guinéenne est et doit restée une et indivisible. Il est actuellement impératif de comprendre que pour une meilleure efficacité de nos actions, nul besoin de s’incommoder de structures dites représentatives du genre comités de soutien, de gens qui ne pensent qu’à leurs ascensions politiques, ou fédération nationale des jeunes, organe dont les mécanismes d’institution et de gestion, ne reflètent en rien, la volonté et les aspirations de la majeure partie des jeunes, devenant ainsi un réceptacle creux et douteux. Prenons conscience du fait que nous constituons la matière grise de ce qu’il convient d’appeler les forces vives de la nation et mieux, notre position intergénérationnelle nous donne le rôle imminent de principaux architectes de la construction de la maison Guinée. Il est donc grand temps les gars de se secouer, car la tâche qui nous incombe s’avère laborieuse si nous ne voulons continuer à demeurer à la traîne en ressassant nos problèmes. Pourquoi ne pas s’inspirer d’exemples réussis de pays comme le Sénégal, où les organisations de jeunes à l’image des ASC (associations sportives et culturelles), contribuent à l’harmonisation des rapports sociaux et les GIE (groupements d’intérêt économique) dont le but est favoriser la création de structures productives par les jeunes diplômés sans emploi, qui bénéficient d’accompagnements personnalisés en fonction des spécificités locales et des compétences acquises. L’assistance publique dans ces cas, consiste à accorder principalement des subventions en nature, par la mise à disposition des centres cultuels pour ce qui est des ASC, dotés de moyens matériels et où les ressources financières dépendent exclusivement des initiatives individuelles de ces organisations à entreprendre des activités qui leur garantissent des revenus. Les GIE quant à eux bénéficient de l’expertise technique des instances de tutelle dans les études de projets et l’assistanat nécessaire au démarrage de ces projets par leur financement au biais de micro-crédits. Le ministère de la jeunesse est l’organisme public chargé de la gestion et de la promotion des jeunes. A cet effet, il est de son devoir de créer un cadre réglementaire avec une politique conceptuelle définissant clairement les objectifs à atteindre. La Guinée est le pays par excellence de l’improvisation où l’urgence de l’action est souvent motivée par des intérêts particuliers. La jeunesse se doit d’être objective en se désolidarisant des causes qui nous abrutissent et font de nous des marionnettes qui divertissent la galerie. Notre rôle comme le dirait l’autre, est de réussir là où nos aînés ont échoué.

    BAYO Abidine

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  • SOS UNITE NATIONALE EN PERIL

     Ma plume de bataille me réclame de rappeler que l’unité nationale est dangereusement en train de se fragmenter en petits compartiments ethniques. Le guinéen de type nouveau, qui naquit dans les douleurs de janvier et février dernier, s’effacerait au profit d’un guinéen égoïste, sectaire, communautariste, perfide et fataliste. De nombreux compatriotes qui pensaient que l’insurrection inattendue du pays avait rangé l’identitaire dans les oubliettes, devraient se retrouver dans une profonde agoraphobie de la toile, à cause du vacarme inter-ethnique. Je me dis souvent: il vaudrait mieux ne pas savoir d’où nous venons, afin de mieux nous focaliser sur le but que l’on souhaiterait atteindre. Mais en fait, que s’est-il passé ? Cette disjonction s’explique par une seule et unique raison : L’accord tripartite et son corollaire « consensus ». Ces deux composantes en une, nous ont fait faire le grand écart. En effet, Tripartite a cloué notre révolution au pilori, et Consensus n’a eu qu’à donner le coup de grâce. Le procédé de celui qui devrait relever le redoutable défi se dressant sur son chemin, s’apparente à la poursuite d’un destin personnel, sans se soucier des retombées bénéfiques pour le peuple. L’homme s’est grillé et a emporté notre unité nationale dans sa braise. Le feu est partout. La fumée nous aveugle. La maison brûle de toutes parts. Beaucoup voient de l’ethnocentrisme dans ses méthodes, alors que c’est la manifestation d’un des symptômes de cette infectieuse mais guérissable maladie qu’est la mauvaise gouvernance. Ce symptôme est mis en évidence par le choix des personnes appelées à nous administrer. La compétence et la probité de ces individus ne sont pas la pierre angulaire d’un recrutement souhaité et souhaitable. La caractéristique fondamentale relèverait des normes comportementales nocives, qui expliqueraient la gestion calamiteuse du pays. S’il y’a ethnocentrisme, ce serait par amalgame. L’accord tripartite a ainsi sauvé Conté d’un piège pour le remettre dans un autre. Désormais ce dernier sait que Kouyaté veut l’enterrer vivant. Lui qui aime tant le pouvoir, vient de trouver son alter ego. Le général Président qui semblait dans un coma clinique et politique, est subitement dopé par la tragédie Kouyaté, et tenterait de rappeler à son Premier Ministre que seul lui, Conté, devrait rester l’unique garant en chef de la mauvaise gouvernance. Les complices d’hier sont devenus les ennemis d’aujourd’hui. Pendant ce temps, le pays continue de nager dans la misère. Pourtant, selon les soutiens au gouvernement de consensus, il existerait une Guinée virtuelle, où Kouyaté serait compétent, où les indicateurs de bon fonctionnement de l’économie seraient sortis du rouge, où il y aurait à manger pour tous, où le minimum vital ne serait plus un luxe. Mais de qui se moque-t-on ? De qui se moquent-ils? Vivement que cette Guinée voie véritablement le jour. Ceux qui supportent inconditionnellement ce gouvernement, ne sont sans doute pas alertés par le fardeau de la douloureuse vie des guinéens, mais plutôt par leur satisfaction personnelle. A ce stade de notre drame national, la préoccupation des différents acteurs de la politique Guinéenne est arrivée au summum; chacun essaie de trouver le meilleur positionnement possible. A cet effet, Kouyaté se demande : comment se maintenir à ce poste ô combien précieux à ses yeux pour pouvoir franchir la dernière marche ? Ses ministres, ses préfets, ses gouverneurs et ses corrompus font bloc autour de lui. Ne pas se laisser intimider par les agissements externes, semble être le mot d’ordre. Les opposants : comment faire pour rafler le maximum de sièges lors des futures élections législatives? Surtout, quels sont les moyens à mettre en œuvre pour empêcher l’organisation d’élections avec des résultats prémédités, comme à l’accoutumée. Conté, quant à lui, se demande comment se défaire de l’énigme Kouyaté afin de couler les derniers jours paisibles de son trône. Il est le plus instable du triumvirat politique et ça ne passera pas pour lui, qui a toujours transformé ses défaites en victoires. Kouyaté le tient et ne le lâchera pas. Tous nos acteurs politiques sont préoccupés par la recherche de leurs intérêts. Hélas le peuple n’a pas encore compris qu’il doit se préoccuper de son intérêt. Les forces vives de la nation et la jeunesse, qui doivent leur servir de guide, se trouvent profondément morcelés. On lutte en rang dispersé, on se laisse corrompt, avec pour seul souci de profiter du système avant que celui-ci ne s’effondre définitivement. On est déjà regroupé par ethnie dans les quartiers, pour se préparer à un affrontement qui n’est plus utopique. On associe désormais à notre misère, une crise ethnique. Dans la République des préoccupés, il ne doit pas avoir pas de place pour la division ! Nous sommes dans un pays qui regroupe en son sein plusieurs nationalités, mais nous n’avons d’yeux que pour notre ethnie. A ce sujet, l’attitude de certains intervenants, s’ayant octroyé le droit de parler au nom de leur ethnie, laisse à désirer. Le début d’année semble déjà distant. A cette date, on était parfaitement corrélé. Aucune distinction ethnique ne pouvait être décelée dans les nombreux textes qui défilaient durant cette époque, ni sur le terrain. En janvier, la qualité des textes était positive. Désormais, certains n’existent qu’en écrivant quantitativement, faisant des querelles ethniques, une priorité. Fini, les textes constructifs, rassembleurs, sans œillères, sans langue de bois ni de complaisance. Il n’est stipulé nulle part que nous devrions être en accord sur tout, mais nos désaccords ne devraient pas se limiter à des cloisonnements ethniques et nocifs, qui ne profiteraient à aucune pseudo-appartenance, encore moins à la peuplade. Osons croire que la majeure partie des individus composant nos groupes ethniques sont loin de toutes ces conduites destructives. Notre tragédie nationale poursuit toujours son chemin, mais n’empêche que certaines personnes ont foi en Kouyaté pour sortir la Guinée de l’étau! Pourquoi pas ? Le rêve est toujours permis. Mais faudrait-il y croire! J’en doute fort. D’autres ont plutôt foi au Général, mais en oubliant que le cauchemar ne sera plus autorisé par les guinéens. Subséquemment, il serait primordial d’intégrer l’idée que nous pouvons être politiquement opposés, spirituellement en déphase, ethniquement différents, communautairement en dissemblances, mais nous avons tous en partage la Guinée et nous devrons œuvrer, ou plutôt booster nos gouvernants, pour qu’ils s’activent à atténuer les mauvaises conditions de vie de la population, qui n’en finit pas d’accumuler les frustrations. Le jour où l’on s’imprégnera de ce « nous », nous redonnerons à notre combat toute sa plénitude. Je vous remercie de votre attention

    Koumbassa Alassane

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