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  • Les grandes désillusions naissent de grands espoirs

     

    Le gouvernement de transition ou de mission, le qualificatif importe beaucoup, dans la mesure où, sa connotation traduit implicitement, les intentions avouées et/ou sous-entendues, de la nouvelle équipe gouvernementale, dans son entreprise, on l’espère, d’exercice temporaire du pouvoir, pour en finir avec cette situation d’exception, devant normalement, aboutir à l’organisation d’élections générales libres, qui si elles se tiennent, dans des conditions de transparence, cautionnées par l’ensemble des acteurs, déblayeront de façon significative, la voie à la mise en place de politiques de développement économique et sociale, à même de sortir enfin la Guinée, des sentiers battus de la pauvreté et de la misère, signant ainsi son retour tant attendu, dans le concert des nations démocratiques.

    La prise de pouvoir par l’armée, est devenue effective par la nomination d’un P.M et la constitution d’un gouvernement. Les partis politiques, la société civile, les différentes composantes socio-professionnelles et la communauté internationale, malgré les condamnations de principe, semblent

    s’accommoder de cette nouvelle donne.

    Mieux, les analystes et observateurs de la vie politique guinéenne, toutes sensibilités confondues,  à en juger, par la plupart des commentaires relatifs à la situation, voient d’un œil inquisiteur, mais condescendant, cette prise de pouvoir par une armée, un  temps décriée pour les exactions commises sur les populations, quand elle s’évertuait à défendre le régime défunt, à la solde de laquelle, elle avait sacrifiait ses principes républicains, mais qui  aujourd’hui, est soutenue et encouragée dans son action dite de sauvetage de la nation, d’un naufrage collectif, lié aux risques de confusion et d’affrontement, consécutifs à la vacance du pouvoir, après le décès du général Conté.

    Le cadre de concertation et de dialogue voulu par le président du CNDD, lors de sa première adresse à la nation, s’exprime par l’invitation faite aux partis politiques, de définir les modalités d’organisation des élections, objectif ultime de la transition en cours et à ce propos, les différentes coalitions se sont exprimées, avec le souhait de la tenue de ces dernières, en fin d’année 2009, un choix de date impromptu et quelque peu irréaliste, quand on sait que, les circonstances actuelles, d’absence de conditions matérielles et d’environnements structurel et institutionnel adéquats, ne présagent en rien, la garantie de transparence et de crédibilité exigibles, en cette période de renouveau.

    Cependant,  l’absence de critères de prise de décisions, au sein des partis politiques, pour faire valoir communément leurs attentes, met à jour, des divergences, qui sont caractéristiques des antipathies, liées à la fragmentation du tissu social et qui s’expriment par des positionnements partisans, au grès des ambitions et visions disparates, des principaux leaders politiques, qui se focalisent tous, sur la conquête du pouvoir, mettant en mal, ce qui devait être perçu en ce moment, comme essentiel, à savoir la conjugaison des efforts et l’harmonisation des points de vue, pour la constitution d’une force de pression, capable de mobiliser l’opinion publique et de faire plier, si nécessaire, la junte au pouvoir, en l’astreignant à tenir ses promesses, qui ont été, il faut le souligner, à la base de l’adhésion populaire, parce que prônant un renouveau politique, qui laisse entrevoir la perspective d’une remise en question systématique des méthodes de gestion anachroniques, qui ont jusqu’ici, montré leurs limites, parce que faisant fi des principes moraux les plus élémentaires, en matière de bonne gouvernance.

    Cette attitude irresponsable des partis politiques, à vouloir toujours évoluer en rang dispersé, a de tout temps, favorisé les  dérives totalitaires des pouvoirs publics, qui trouvent là, un prétexte de maintien illimité au pouvoir, au-delà du politiquement correct.

    En tous les cas, des inquiétudes subsistent, quant à la volonté ou la capacité des dirigeants, à tenir leurs engagements, au regard de la mainmise totale des militaires sur le pouvoir, par l’occupation de tous les postes clés dans le gouvernement et aussi ceux de l’administration territoriale, dans le cadre de la décentralisation, attitude à travers laquelle, on peut imaginer, un besoin de loyauté, en s’entourant de personnes acquises à leur cause, pour l’application stricte des recommandations, ou  simplement, un dessein calculé, pour le contrôle et la diffusion de l’information, nécessaires au suivi correct, de la politique de redressement, qu’ils estiment incarner, surtout que des contraintes, liées à l'instabilité de l’environnement structurel et institutionnel, sont susceptibles d’entraver leurs actions, en dépit de la bonne foi, qu’ils ont jusqu’ici, affichée.      

    les populations se réjouissent néanmoins, de la direction du gouvernement par un civil, en l’occurrence M.KOMARA, dont l’intégrité de la personnalité et les compétences, ainsi que le principe d’acquisition des prérogatives telles que définies dans l’ordonnance de sa nomination, conditionneront la réussite de sa mission, en supposant qu’il aura, contrairement à ses prédécesseurs sous le règne du général CONTE, comme dirait-on, les coudées franches, pour agir en toute indépendance, en espérant  que d’éventuels conflits de compétences et d’intérêts, ne viennent brouiller l’environnement, quelque peu bruyant, crée par les actuelles tentatives de recouvrement des créances de l’Etat et d’assainissement des finances publiques. La diligence des audits, qui s’inscrivent dans cette logique, demeure une entreprise louable à bien des égards, mais il faudrait bien évidemment, que les méthodes employées,  ne deviennent, comme on peut le craindre, expéditives, ternissant ainsi l’image volontariste et patriotique, de l’actuelle équipe dirigeante, qui promet de faire de la lutte contre la corruption et les innombrables détournements de deniers publics, un sacerdoce.

    A propos, ne serait-il pas préférable, que ce gouvernement se contente seulement et uniquement, d’assurer la transition, en créant les conditions d’un retour à l’ordre constitutionnel, qui permettrait à une justice indépendante, de faire ce boulot, en toute impartialité, car cette aspiration légitime, à une moralisation de la vie publique, reste une mesure impopulaire et sélective, en ce sens que les crimes de sang, du reste aussi bien importants que ceux économiques, sont quelque peu banalisés, les nouveaux dirigeants, ayant la fâcheuse tendance, à minimiser les conséquences psychologiques et les effets pervers, du sentiment d’injustice, qui anime les victimes innocents de la barbarie humaine, perpétrée sur les populations, pour avoir tout simplement bravé les autorités, par la revendication de leur droit, à une vie meilleure.

    La principale sollicitude qui vaille aujourd’hui pour les guinéens, est la nécessité vitale, d’une reconfiguration et d’une réorientation politique, créant les conditions d’une gestion étatique saine, basée sur l’emploi judicieux, des acquis humains et matériels, tenant en compte, la problématique que constitue l’immensité des besoins, par rapport à l’insuffisance des ressources, dont dispose la nation et cela se passera inexorablement, par l’organisation d’élections libres et transparentes, qui traduirait la volonté du peuple, seul fondement légitime de l’autorité des pouvoirs publics.

     

    BAYO Abidine

    Abidinebayo@hotmail.com

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  • Transition sous haute vigilance

    D

    epuis le 22 décembre 2008, La Guinée semble arpenter le chemin pour une destination démocratique. L’arrivée à bon port dépendra de l’attitude des guinéens vis-à-vis du capitaine autoproclamé Président de la République et des actes qu’il posera.

    L’histoire de notre Pays montre que ses hommes d’état autour desquelles il y a eu un consensus dès le départ se sont mis sur un piédestal, et ont fini par devenir des illuminés.

    Le Chef de l’Etat doit comprendre qu’il n’est là que pour une mission temporaire et ne doit pas être exempt de critiques, qui cependant, devraient être constructives afin de permettre au pays d’aller de l’avant.

    La transition est rentrée dans sa phase active avec la mise en place du gouvernement.

    Toutes les promesses faites par le Président du CNDD, notamment la non participation des militaires au gouvernement, n’ont pas été tenues. La donne n’est peut- être plus la même, et le successeur de Lansana Conté a voulu être au cœur des réformes avec ses militaires pendant cette période transitoire et a su trouver avec le premier ministre des compromis.

    L’essentiel pour ce gouvernement militaro-civil est de prendre conscience de l’urgence du travail colossal qui l'attend, afin de mieux s’y imprégner.

    Ils savent tous, que le désir des guinéens de se retrouver dans une société idéalement démocratique où la bonne gouvernance deviendra réalité, est ardent.

    Mais à l’orée de ce changement de Président, nul ne peut prétendre que le véhicule piloté par « civils et militaires » se dirigera vers cette direction idéale. Les plus pointilleux d’entre nous diront qu’il n’existe certainement pas une direction idéale mais plutôt des directions à finalité optimale, l’idéal ne pouvant être atteint par des humains. Soit !

    Pour se diriger vers cette transition à finalité optimale avec à la clé, le triomphe de la démocratie et la bonne gouvernance, des conditions doivent être remplies. Il faut compartimenter et accorder des priorités aux problèmes et ensuite les régler en profondeur, car les conséquences de cinquante années de mauvaise gouvernance ne peuvent se démanteler en une période de transition d’une ou deux années.

    Le jeune Président veut faire beaucoup de choses et en particuliers fixer les responsabilités de l’état déliquescent de la Guinée. Son intention est louable, mais la tâche sera l’une des plus titanesques.

    Cette tâche devra être faite avec la plus grande impartialité possible sans tenir compte d’une liste préétablie (que le Chef de l’Etat dit avoir en sa possession) sous des bases obscures.

    Les audits ne font des miracles et ne sont pas destinés à régler des comptes mais plutôt à détecter des éventuelles anomalies dans les secteurs d’activités examinés. C’est après qu’il va falloir définir les responsabilités de chacun, si des anomalies sont constatées.

    La Guinée d’aujourd’hui est le résultat des échecs individuels qui ont conduit à une catastrophe globale.

    Pour que la Guinée de demain soit le résultat des réussites personnelles, il faut créer un environnement compatible avec la bonne gouvernance.

    En effet, pour éviter que les malversations financières se reproduisent, il va falloir fixer les règles et châtier les contrevenants ; pour éviter que les hommes viennent figurer au lieu de travailler de façon efficiente il va falloir donner des directives et exiger des résultats…

    La pression doit être permanente. Il ne s’agit pas d’épier les moindres gestes de ceux qui occupent des responsabilités dans la gestion des deniers publics mais plutôt de les aider à atteindre et maintenir un cap de travail bien, honnêtement et efficacement fait.

    En outre, le peuple doit être informé de tout ce qui passe. La traçabilité doit être de rigueur.

    Les ondes des la RTG doivent servir de béquille à la construction de cet Etat de droit et de bonne gouvernance.

    La télévision publique doit remplir une mission publique et doit être accessible à tous les acteurs politiques sans exception.

    En attendant la troisième République, sachons où nous mettons nos pieds dans ce terrain miné qu’est toujours la Guinée.

    Pas donc de répit de vigilance en période de transition !

    Koumbassa Alassane

    alassane@kibarou.com

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  • Discours programme du CNDD, incarné par le nouvel homme fort du pays Moussa Dadis CAMARA

    Guinéens et Guinéennes,

    Le peuple de Guinée a enregistré le 22 décembre 2008 à 18 heures 50 le décès d’un de ses valeureux fils, le Général Président Lansana Conté.

    Suite à l’organisation d’obsèques dus à son rang, le peuple et la communauté internationale l’ont accompagné à sa dernière demeure. Au nom du peuple de Guinée, je saisi encore une fois l’occasion pour adresser à sa famille et à toute la nation guinéenne mes condoléances les plus attristées, que son âme repose en paix. 

    L’Armée guinéenne consciente de la gravité de la situation politique et socio-économique du pays a décidé de prendre en charge la destinée du pays sans effusion de sang.


    Guinéens et Guinéennes,

    Le peuple de Guinée a vécu une série de crises économique et sociale sans précédent : vous en avez été les témoins.

    Il vous a donné la preuve du besoin de changement qui l’anime : vous en êtes les interprètes.

    Notre jeune démocratie, a été mise à l’épreuve pendant ces moments difficiles, mais, grâce à la vaillante Armée guinéenne elle a retrouvé sa vitalité et démontré sa maturité : vous en serez les garants.

    Assurément, les Guinéens ont tenu à rejeter sans ambiguïté une pratique dépassée du pouvoir. Ils ont aussi exprimé un choix porteur d’espoir, mais pétri d’exigences.

    Exigence pour l’Armée d’honorer et de respecter les engagements pris devant le peuple guinéen pendant les moments difficiles.

    Exigence d’efficacité, de progrès et de maîtrise, inscrite dans la durée, par la méthode de travail que je vais assigner au gouvernement, parce qu’à mes yeux, elle conditionne l’efficience de mon action.

    Exigence de compréhension, car, notre attitude à l’égard des Guinéennes et des Guinéens doit être du dialogue continu, de l’attention scrupuleuse, de la disponibilité constante.

    Exigence de changement enfin, car l’avènement du CNDD a été approuvée par les Guinéens parce qu’elle leur paraît le mieux à même d’incarner leurs aspirations et à amorcer un changement précis, dont il importe de tracer les contours.

    L’histoire de notre pays a vu se succéder des phases de confiance et des moments de doute. Le chemin suivi fut incertain, douloureux parfois, exaltant. Chacun de nous sent qu’aujourd’hui nous traversons une période de difficultés. Il nous faut les surmonter.

    J’entends à cette fin me saisir pleinement de mes prérogatives pour redonner à notre pays une chose précieuse entre toutes et qui, pourtant, lui a progressivement échappé : un sens – pour conforter son identité et son image mises à nul – et une orientation – pour aboutir à un véritable progrès socio-économique.

    Aux Guinéens et aux Guinéennes que vous êtes et qui, au-delà des frontières nous écoutent, je propose un pacte.
    ·     Un pacte fondé sur la préparation des conditions idéales d’organisation des élections libres et démocratiques afin de garantir des libertés individuelles et la solidarité nationale.
    ·     Un pacte de développement économique et social fondé sur la valorisation du travail et la reconnaissance du mérite.

    Aujourd’hui, tirant les enseignements de notre expérience du passé, il convient de faire retour à l’esprit d’honnêteté et de solidarité, c’est un état d’esprit.

    Cet état d’esprit, il nous faut le conforter chez tous les Guinéens qui servent la nation afin de rétablir les règles de l’éthique et de la morale.

    De la base au sommet de l’Etat, du fonctionnaire au ministre, une seule façon d’être, d’agir et de décider, doit prévaloir : celle du service de la nation. Nous sommes des citoyens responsables de l’Etat au service des Guinéens nous leur devons compte, nous leur rendrons compte.

    C’est ainsi que l’Etat peut être véritablement l’expression de la nation guinéenne.

    La nation guinéenne est non seulement la réalité vivante à laquelle nous sommes tous attachés, mais surtout le lieu où bat le cœur de la démocratie, l’ensemble où se nouent les solidarités les plus profondes. Elle reste le cadre naturel des réformes essentielles dont notre pays a besoin.

    Sans attendre, le gouvernement, sous la direction du Premier Ministre, Chef de gouvernement, doit mettre fin à certaines situations intolérables et inextricables, qui résultent des pratiques actuelles qui ont conduit à la détérioration du tissu économique et à la crise sociale dans notre pays.

    Guinéens et Guinéennes,

    Le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) s’est engagé à travers un programme de réformes politiques, sociales, économiques et financières, à redresser l’économie nationale, moraliser la vie sociale et moderniser l’administration de notre pays. C’est dans cette optique que je me propose de vous livrer dans les grandes lignes notre vision sur le devenir de notre nation.

    Guinéens et Guinéennes,

    Le CNDD a hérité d’une situation caractérisée par des indicateurs macroéconomiques qui sont au rouge et dont on ne peut donner qu’une valeur approximative à travers le diagnostic qui suit :
    1.     Un important déficit budgétaire,
    2.     Une forte progression des dépenses publiques
    3.     Un secteur des entreprises parapubliques et des sociétés minières inefficace qui présente globalement des résultats négatifs,
    4.     Une réglementation minière légère et défavorable à l’accroissement des revenus de l’Etat et à une croissance soutenue,
    5.     Une politique de bradage systématique des actions de l’Etat dans nos sociétés minières,
    6.     Un déficit de la balance commerciale due à une baisse des exportations se traduisant par une diminution sensible des réserves de changes et une dépréciation de la monnaie nationale.
    7.     Une pratique d’exonérations abusives entraînant des manques à gagner importants des recettes intérieures.
    8.     Une dette extérieure importante dont le service est mal assurée du fait du manque cruel de devises.
    9.     Un chômage endémique des jeunes entretenu par une administration publique vieillissante et dépassée.
    10.     Une corruption généralisée et des détournements importants de deniers publics. 

    Face à cette situation difficile doublée d’une crise internationale, il est impérieux de prendre des mesures correctives dans les meilleurs délais.

    Dans ce cadre, j’ai décidé de créer et de rattacher directement à la Présidence de la République, un Ministère du Contrôle d’Etat afin qu’il procède dans les prochains jours, à un audit approfondi de la gestion publique, identifie les coupables de malversations et mettre en recouvrement les montants éludés, sans préjudice des poursuites pénales qui en découlent.



    Aussi, la révision des accords et conventions minières doit être engagée en accord avec les partenaires et dans l’intérêt de toutes les parties.

    Des actions seront entreprises par le gouvernement dans les meilleurs délais afin de résoudre le problème d’approvisionnement des populations en eau et en électricité.



    Guinéens et Guinéennes,

    L’Etat doit être impartial. Cet impératif s’appliquera aux nominations individuelles qui seront décidées, mais, au-delà, il inspirera l’ensemble des comportements individuels et collectifs des responsables publics. L’Etat doit être plus proche des citoyens, plus accessible, plus efficace.

    Guinéens et Guinéennes,


    La crainte de l’avenir se fait toujours plus forte. C’est cette spirale qu’il faut briser. C’est ce changement-là que les Guinéens attendent. C’est à cette aspiration que nous voulons répondre. Là encore, l’action du gouvernement s’inscrira dans la durée.
    ·     dans le sens du développement et de la croissance, d’une part,
    ·     dans le sens de la solidarité et de l’égalité, d’autre part.

    Trouver sa place dans la société, c’est d’abord avoir un emploi, aujourd’hui, l’emploi est notre priorité. Pour faire reculer le chômage, nous devons retrouver une croissance durable et imaginer ensemble un modèle de développement plus solidaire et plus riche en emplois.

    Certes la croissance ne se décrète pas elle se prépare, elle se gagne. Nous n’y parviendrons pas seuls. L’atonie de la croissance est un problème que nous examinerons avec nos partenaires au développement notamment le FMI, la Banque Mondiale, l’Union Européenne et les autres partenaires multilatéraux.

    C’est dans cette perspective que nous réaffirmons notre volonté de réaliser à brève échéance, la réforme de la Banque Centrale et la mise en œuvre d’une nouvelle politique monétaire restrictive combinée à une politique budgétaire rigoureuse.

    Nous devons réunir les conditions d’une croissance plus vigoureuse dans notre pays.

    Pour engager cette politique, il faut d’abord connaître l’état réel de nos comptes publics. Nous procédons à leur évaluation. Les informations déjà reçues laissent penser que la corruption et les détournements de deniers publics ont atteint un seuil préoccupant et qu’il faille les traiter avec dextérité.

    J’ai déjà mon attachement à la stabilisation économique et à la réforme fiscale car la fiscalité intérieure et la fiscalité de porte ont fortement fait les frais d’importantes exonérations injustifiées qui ont obéré les finances publiques. Mon objectif est de mettre un terme à ces pratiques et de fiscaliser progressivement le secteur informel tout en réduisant le nombre des impôts. Pour favoriser cette option et arriver à une justice sociale, il faut moins taxer les revenus du travail et supprimer les privilèges indus dont bénéficient d’autres catégories de revenus. Nous passerons progressivement à la généralisation de la sécurité sociale à la Fonction publique et à toutes les autres catégories d’emploi qui ne sont encore pas affiliés.

    Pour soutenir la croissance, il faut une fiscalité plus favorable à la consommation et à l’investissement. Je demanderai au Premier Ministre d’intégrer ces perspectives.
    Désormais, toutes les marges budgétaires disponibles seront consacrées à encourager les créateurs d’emplois et d’activités, à renforcer la solidarité nationale et à soutenir les couches sociales les plus fragiles.

    Guinéens et Guinéennes,

    Je m’engage à mettre en œuvre ces différentes réformes, sans délai, dans les directions suivantes :


    L’agriculture et la sécurité alimentaire: Un programme rizier sera mis en place dans le pays afin d’atteindre une autosuffisance dans la production locale du riz. Il sera appuyé par une action d’investissements dans toutes les localités aptes à la riziculture avec bien entendue l’assistance et l’expertise de nos partenaires au développement. La Guinée dispose de tous les atouts naturels pour ne pas continuer à rester dépendante de l’importation de riz. En concertation avec les organisations internationales, le gouvernement conduira les travaux nécessaires à l’élaboration d’une loi d’orientation sur l’agriculture. Dans le même esprit, une stratégie de recherche des investissements agricoles et aides sera poursuivie en vue d’une grande équité dans leur répartition. Le gouvernement poursuivra avec détermination la politique d’installation et d’appui aux jeunes agriculteurs.


    L’énergie, l’eau et les télécommunications: Le déficit énergétique, celui de l’eau et des télécommunications sont les conséquences de deux faits conjugués : la mauvaise gestion des ressources humaines, techniques et financières et l’absence d’un cadre réglementaire approprié. J’engagerai un programme de privatisation des trois entreprises qui gèrent ce secteur à compter du mois de mai 2009, les Ministres en charge de ces secteurs prendront toutes les dispositions afin que les dossiers soient présentés à temps pour un appel d’offre internationaL. 


    Les Mines: La Guinée est un pays qui possède les plus grands atouts miniers lorsqu’on compare son potentiel minier à sa population actuelle. Cependant des conventions particulières ont été signées pour l’exploitation de ces mines contre l’intérêt du peuple de Guinée. La quasi-totalité des sociétés minières se sont servies de ces conventions pour abuser des ressources de notre pays avec, bien sûr la complicité de certains membres du gouvernement et cadres du Ministère des Mines et de la Géologie. Cette situation a conduit à la captivité de nos mines et à la sclérose des revenus importants attendus de ce secteur. Aujourd’hui ces conséquences se chiffrent en centaines de millions de dollars de manque à gagner pour le Trésor public guinéen ; c’est pourquoi, je m’engage à procéder à la révision du Code Minier et des Conventions Minières en vigueur. Cette action sera précédée d’un Audit technique, financier et fiscal des Sociétés Minières sur les cinq dernières années et ceci par l’entremise de Cabinets de réputation internationale. De même, la gestion des infrastructures minières fera l’objet d’un bilan détaillé par le Ministère des Mines afin que l’on apprécie objectivement la capacité financière de ces immobilisations et partant, que l’on mette en place un organisme qui en assurera la gestion efficace en partenariat avec des actionnaires et investisseurs étrangers.

    L’éducation: Les Guinéens doivent à présent bénéficier d’une couverture sanitaires adéquate et de soins de santé de plus en plus performants. La nécessité de la vulgarisation des soins de santé auprès de toutes les couches sociales reste une priorité du gouvernement. Ce défi m’oblige à prendre en compte tous les aspects du problème qui se rattache aussi bien aux infrastructures et équipements hospitaliers qu’à la formation des médecins. Je m’engage à mettre fin aux pratiques médicales illicites qui coûtent la vie à plusieurs Guinéens par an.

    Les infrastructures routières: Un nouveau programme d’investissements routier va être élaboré par le Ministre des Travaux publics avec comme toile de fond le tracé d’une autoroute transnationale à péage et le bitumage des voies d’accès aux principales Préfectures de la Guinée avant la fin 2010. L’entretien routier sera décentralisé au niveau de chaque Préfecture pour faciliter la réalisation des voies secondaires et rapprocher la gestion financière à son objet. Toutefois, la responsabilité des entrepreneurs, et des Bureaux de Contrôle sera désormais engagée pour les dix (10) années qui suivent la réalisation.

    L’emploi: La priorité est de créer beaucoup d’emplois en Guinée. C’est la raison d’être de toute l’action gouvernementale. C’est à la fois une exigence immédiate et une œuvre de longue haleine. Tout salarié ayant travaillé 30 ans devrait pouvoir cesser son activité dans des conditions satisfaisantes. Très vite, l’Etat ouvrira une négociation avec les organisations syndicales et patronales pour élargir les possibilités existantes afin de donner des meilleures garanties de retraites et faciliter l’accès des jeunes aux emplois publics et privés. L’emploi doit surtout bénéficier aux jeunes. Quel avenir se donne une société lorsque ses enfants ne peuvent s’insérer dans la vie professionnelle après leur scolarité !

    Je m’engage à lancer un programme dénommé emploi de « 10.000 jeunes » qui va répondre à cette priorité absolue. Le Premier Ministre, en liaison avec les autres Ministères concernés et les Sociétés publiques, parapubliques et privées, sous l’impulsion et avec l’aide de l’Etat, seront mobilisés pour que les engagements pris soient tenus. Il faut, dans le même temps, entamer une amélioration significative du niveau des salaires en privilégiant les employés de plus de (20) ans de service qui sont proches de la retraite.

    Relations internationales: Au-delà de notre espace national, changer notre avenir, c’est aussi prendre part à l’avenir du monde. Il nous faut partout agir en faveur des droits de l’homme et de la démocratie. La Guinée se doit d’être la voix de ceux qui en sont privés. Rappelons avec force la valeur universelle des droits fondamentaux de la personne humaine. Le gouvernement procédera à un réexamen attentif de tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme en vue d’y adhérer. Je voudrais ici rendre hommage à tous ceux qui, militaires, diplomates, médecins ou simples volontaires de l’action humanitaire, contribuent – comme encore tout récemment au moment de la grève générale des syndicats – à la protection des nos populations et à la sauvegarde des droits de la personne. C’est par notre engagement dans le respect de la personne que nous forcerons l’admiration et la collaboration des grandes puissances de ce monde.

    La coopération pour le développement: Notre coopération doit désormais avoir pour vocation le développement et la croissance économique éclairée, elle s’appuiera aussi pour ce faire sur les organismes internationaux et régionaux, notamment le FMI et la Banque Mondiale, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la CEDEAO, l’UMEOA et les pays ACP. Mais la Guinée engagera l’indispensable réforme de son dispositif de coopération que cette nouvelle ambition appelle.

    Défenses et sécurité: La sécurité, la production de notre communauté et de nos intérêts nationaux constituent l’ambition première de notre défense. Notre Armée est un pilier essentiel de l’édifice républicain dans l’exercice de cette mission, mais aussi en raison des nombreuses actions d’intérêt général qui lui sont confiées. Je vais engager un processus de professionnalisation de l’Armée guinéenne ainsi que l’obligation du service militaire pour les étudiants en fin de cycle.


    Guinéens et Guinéennes,

    En m’adressant à vous, je mesure le poids de ma responsabilité personnelle et de celle de mon gouvernement. Cette responsabilité, je l’accepte, je la revendique même, car elle est au cœur de la relation démocratique et citoyenne que j’ai voulu nouer avec les Guinéens. Mais je tiens à en préciser les termes.

    J’entends dire ici ou là que, selon une expression connue, « nous n’avons pas le droit à l’erreur ». Telle n’est pas ma conception, ni mon langage. Nous serons confrontés à des problèmes et à des situations très difficiles, dont l’appréciation et la résolution comporteront des risques et des incertitudes. Ce que les Guinéens attendent de nous, ce n’est pas le discours artificiel et lénifiant de la certitude : c’est la conscience de nos engagements, c’est la fidélité à nos objectifs, c’est l’authenticité de notre parole, c’est l’explication sans faux-fuyants de nos actes.

    Nous sommes un peuple adulte, mûri par les épreuves, désireux d’entendre, de comprendre le langage de la vérité. Je serai toujours prêt au dialogue, toujours attentif aux critiques d’où qu’elles viennent, pourvu qu’elles soient inspirées par l’intérêt national. Je négocierai sans doute mais je ne me laisserai pas dévier de mon but.
    Guinéens et Guinéennes,

    Telle est notre vision du devenir de la nation guinéenne. La tâche n’est pas facile, mais elle n’est non plus impossible, car je suis convaincu qu’avec votre soutien et votre engagement nous pouvons réussir ce programme du CNDD dans l’intérêt supérieur de notre pays.

    Je vous remercie.

    Vive le CNDD

    Vive la République

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  • Un résumé sur la CEDEAO pour mieux apprécier sa décision de suspension de la Guinée

    Les soutiens du Président sénégalais et du Guide de la Révolution libyenne n’ont pas suffi. La Guinée est suspendue des instances décisionnelles de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

    Pour comprendre cette décision, nous nous proposons de faire un survol historique de l’organisation sous-régionale ouest-africaine afin de mieux cerner ses principes fondateurs, d’évoquer l’avènement de la problématique de la paix et de la sécurité au coeur des préoccupations de la Communauté avant d’aborder la portée de cette décision de suspension de la Guinée et l’analyse critique qu’on peut en faire.

    I. Bref exposé sur la CEDEAO et ses principes fondateurs

    La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest est une organisation internationale sous-régionale regroupant quinze Etats de l’Afrique occidentale (après le retrait de la République islamique de Mauritanie en 2000). Elle a été fondée à l’initiative de feu le Général Eyadéma GNASSINGBE qui lança une consultation au niveau des Chefs d’Etats de la Sous-région, en 1972, en vue de la constitution d’un ensemble économique subrégional pour faire face aux défis du développement économique que les Etats, pris individuellement, sont incapables de relever. Ces consultations ont abouti à la signature du Traité constitutif de la CEDEAO en 1975 à Lagos.

    Comme l’indique sa dénomination, la CEDEAO est, et reste une organisation à caractère essentiellement économique, même si elle s’est dotée, ces dernières années, d’institutions supranationales (un Parlement et une Cour de Justice) qui lui octroient une dimension politique indéniable. Ses principaux objectifs, tels que définis par son Traité constitutif, lui-même révisé en 1993, sont la création d’un espace économique dont la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux est assurée par la suppression progressive des restrictions quantitatives à l’entrée des marchandises en provenance des autres pays de la Communauté, la levée des droits de douane et des taxes d’effets équivalents et des barrières tarifaires et non tarifaires ainsi que la garantie de droit de résidence et d’établissement.

    Mais plus de 15 ans après sa fondation, l’organisation restait au point mort. Cet état de fait était dû, notamment, aux sempiternelles querelles de leadership et de la différence d’orientation économique et politique sur fond de la Guerre froide et de la confrontation Est-Ouest. Les années 1990 allaient ajouter à cela l’apparition d’un nouveau phénomène que constituent les conflits armés internes (guerres civiles). D’où la prise en compte de cette nouvelle réalité par les Etats membres en vue de poursuivre et d’atteindre les objectifs initiaux de leur organisation.

    II. La prise en compte de la problématique de la paix et la sécurité entant que facteur indissociable du développement économique et social

    La véracité de la trilogie Paix-Sécurité-Développement n’est plus à démontrer. L’Afrique de l’Ouest en a fait l’amère expérience tout au long des années 1990 avec l’embrasement de la sous-région qui commença par le Liberia.  Mais ce qui est particulièrement intéressant par rapport à la CEDEAO entant qu’organisation régionale, c’est qu’au moment où éclatait la guerre du Liberia, en décembre 1989, l’organisation n’était dotée d’aucun dispositif juridique lui permettant de faire face à une telle situation. Car les accords qui existaient à cette époque là, se limitaient à un Traité de non-agression signé en 1978 à Freetown et un Accord d’Assistance mutuelle en matière de Défense, mis en place en 1981 dont la disposition charnière a la même formulation que l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), c'est-à-dire que toute attaque extérieure à l’encontre d’un Etat membre de la Communauté est considérée comme une attaque à l’encontre de la Communauté tout entière. Mais cet accord ne prévoyait rien quant aux conflits d’ordre interne. Il a donc fallu un aménagement spécial, un accord ad hoc, pour constituer la force d’interposition de la CEDEAO, connue sous le nom de l’ECOMOG (Ecowas Cesse-fire Monitoring Group- Groupe d’observation de cessez-le-feu de la CEDEAO), signé en 1990 à Banjul.

    C’est le constat de ce vide juridique, exacerbé par l’embrasement de la Sierra Leone en 1991, qui a déterminé les dirigeants de la CEDEAO à procéder à une révision substantielle de son Traité constitutif, en 1993, afin de renforcer non seulement la capacité institutionnelle de l’organisation pour l’avancement de l’intégration économique pour faire face à la nouvelle donne héritée de la chute du Mur de Berlin, dominée par la mondialisation de l’économie et de la globalisation financière qui marginalisent les économies faibles, mais aussi de la doter d’arsenaux juridiques, avec un processus décisionnel assoupli, pour répondre aux défis conflictuels de la sous-région

    Sur le plan de la paix et de la sécurité sous-régionales, les principales innovations apportées par la révision de 1993 se trouvent dans l’art 58, qui engage les Etats membres à coopérer avec la Communauté pour l’établissement et le renforcement des mécanismes appropriés en vue de la prévention à temps, la gestion efficace et  la résolution durable des conflits inter et intra étatiques. Pour traduire cette disposition cardinale en un engagement résolu, les décideurs ont élaboré un protocole, faisant partie intégrante du Traité, et dénommé «Protocole sur le Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, du Maintien de la Paix et de la Sécurité», adopté le 10 décembre 1999 à Lomé (que nous désignerons par le terme Mécanisme).

    Ce Mécanisme met en place des procédures institutionnalisées de règlement des différends, allant de la création d’un système d’alerte précoce, à l’envoie des personnalités de la sous-région pour conduire des missions de diplomatie préventive, (telle que celle conduite en février 2007, par le Général  Babangida et le Président de la Commission de la CEDEAO, le Dr. Mohamed Ibn CHAMBAS), jusqu’au déploiement des Forces alliées de la Communauté (FAC), qui remplacent l’ECOMOG. Mais malgré le volontarisme à toute épreuve de ses rédacteurs, le Mécanisme ne résout pas toutes les questions liées à la paix et à la sécurité sous-régionale, en ce sens qu’il passe sous silence les causes conflictuelles endogènes découlant de la violation massive et répétée des droits de l’homme et des libertés fondamentales, de la mal gouvernance, de la conquête et la conservation du pouvoir par la force etc.

    C’est pourquoi, deux ans après son adoption, le Mécanisme a été complété par un protocole additionnel, désigné sous le nom de «Protocole sur la Démocratie et Bonne Gouvernance, additionnel au Protocole sur le Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité», adopté le 21 décembre 2001 à Dakar.

    Les principales innovations de ce Protocole additionnel consistent en la définition et la cristallisation d’un certain nombre de principes généraux de droit et de liberté assortis de sanctions. Parmi ces principes, reconnus comme «des principes de convergence constitutionnelle», on peut citer : La séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, l’interdiction d’accéder ou de conserver le pouvoir par d’autres moyens que des élections libres, honnêtes et transparentes, l’affirmation de la laïcité de l’Etat, la garantie et la protection des droits fondamentaux contenus dans la Charte africaine des Droits de l’homme et des Peuples et les instruments internationaux relatifs aux droits de la personne humaine, la liberté de créer des partis politiques et le libre exercice des activités politiques… Ces principes sont définis comme étant des «principes constitutionnels communs à tous les Etats de la CEDEAO». Dès lors, la violation continue d’un seul d’entre eux peut exposer son auteur à des sanctions. D’où la suspension de la Guinée des instances décisionnelles de l’organisation, pour Coup d’Etat, le 10 janvier 2009. Tout comme il été le cas en 2005 au Togo, suite à la mort soudaine du Général Gnassingbé. La troisième et dernière partie va s’atteler à analyser la potée et la justesse de cette décision de suspension de la Guinée avant de terminer par identifier les faiblesses actuelles de notre organisation.

    III. Portée et analyse critique de la décision de suspension de la Guinée des instances décisionnelles de la CEDEAO

    Emboîtant le pas à l’Union africaine, la CEDEAO suspend la Guinée de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement et du Conseil des Ministres, les deux organes principaux de l’organisation. Cette décision de la CEDEAO n’a pas surpris ceux qui connaissent les relations entre l’organisation continentale et les organisations sous-régionales africaines. Car il existe une exigence de conformité ou de non contradiction des actes des organisations sous-régionales par rapport à ceux de l’organisation panafricaine.

    Quant à la portée de cette suspension, on dira qu’elle aura pour conséquence, de marginaliser la Guinée, de la priver des ressources indispensables pour entamer les réformes nécessaires à l’amélioration des conditions de vie des populations, et surtout, d’empêcher le nouveau pouvoir d’organiser les élections promises à temps, faute de moyens propres de l’Etat. Ce qui peut conduire à la radicalisation de la junte et à l’exacerbation des tensions économiques et sociales. Cette hypothèse est d’autant plus plausible que la Communauté internationale, du moins ceux qui se désignent d’en être les dignes représentants, s’arrange désormais systématiquement derrière les positions de l’Union africaine pour tout ce qui touche aux questions africaines, notamment en matière de résolution de conflit ou de la prise de sanctions.

    On doit se demander à présent si la suspension de la Guinée est fondée en droit.

    Pour répondre à cette question, il faut noter, dans un premier temps, que notre pays est signataire et a ratifié tous les traités et protocoles de la CEDEAO, dont le Mécanisme et son Protocole additionnel, qui interdit toute accession ou conservation du pouvoir par d’autres moyens que des élections libres et transparentes. Sur la base de ces principes, on pourrait répondre d’emblée que la prise du pouvoir par le CNDD est contraire aux engagements librement consentis par la Guinée. Et dès lors la suspension de notre pays serait conforme au droit communautaire ouest-africain.

    Mais dans un deuxième temps, comme l’ont souligné beaucoup de compatriotes avant moi, en particulier le juriste Ibrahima Sory Makanéra et M. Sy Savané, en tenant compte de certaines circonstances exceptionnelles inhérentes à la situation guinéenne depuis l’expiration du mandat de l’Assemblée nationale, on est juridiquement fondé à donner une réponse contraire. Parce que, premièrement, les élections qui ont mis cette assemblée en place n’étaient ni libres, ni honnêtes, ni transparentes, comme l’exige le Protocole additionnel au Mécanisme. Il faut rappeler que ces élections ont été boycottées par les principaux partis d’opposition, à l’exception de l’UPR, «pour ne pas cautionner une mascarade électorale». Deuxièmement, l’article 1er, lettre C) du même Protocole stipule que «Tout changement anticonstitutionnel est interdit, de même que tout mode non démocratique d’accession ou de maintien au pouvoir». Or, si l’on soutien que la prise du pouvoir par le CNDD n’était pas conforme à ces exigences, la «prorogation» par l’Assemblée nationale de son propre mandat, lui permettant par ricochet de se maintenir au-delà du terme fixé par la loi, est un «mode non démocratique de se maintenir au pouvoir». A partir de là, la thèse du Président sénégalais, Me Wade, est bien soutenable, puisque dès la mort du Général Conté, le pouvoir exécutif n’avait plus d’héritier légal et légitime. La théorie d’effectivité défendue par M. Laafa SOW est, à cet égard, inopérante. Surtout que l’Assemblée nationale et son président d’alors ont activement participé à des manœuvres dilatoires visant à empêcher systématiquement la ténue des élections législatives. Et sur la base de ces faits, l’argument selon lequel les actes posés par l’Assemblée d’alors et le traitement qu’elle recevait à l’intérieur et à l’extérieur de la Guinée avait fini par cristalliser une opinio juris necessitatis, (l’élément essentiel de la coutume entant que source de droit, et qui consiste à se conformer à une pratique répétée en croyant que ce que l’on fait est une obligation juridique), est également insoutenable. Car tout le monde sait que le pouvoir de Conté était porté par les armes des soldats de l’armée. Et la résignation du peuple face à sa dictature ne signifiait absolument pas acceptation. Les évènement de janvier et février 2007 le prouvent suffisamment. Or l’opinio juris ne se crée pas par la violation des principes de droit, soutenue par la violence, elle s’établit, au contraire, par une pratique paisible de bonne foi.

    Malgré toutes ces évidences en Guinée,  si l’Union africaine et la CEDEAO se sont obstinées à sanctionner la Guinée (la suspension est belle et bien une sanction, contrairement à ce que l’on lit parfois : «la Guinée suspendue, mais pas sanctionnée»), il faut imputer cela aux faiblesses inhérentes aux organisations africaines qui méritent amplement leur dénomination de «syndicat des chefs d’Etat).

    Tout d’abord, nos organisations ont été établies de façon tout à fait occulte et fonctionnent dans une quasi-clandestinité. Les organisations en Afrique sont le fruit de travail des politiques et des experts sans demander l’avis des peuples au nom desquels ils sont censé travailler. Nul, en dehors de quelques spécialistes, ne sait comment sont structurées et comment fonctionnent l’Union africaine et les organisations régionales africaines. Elles restent, jusqu’à maintenant des organisations totalement ésotériques. Or, des décisions aussi importantes que l’établissement des organes supranationaux tels qu’une Cour de Justice et un Parlement dont les actes ont valeur supérieure à ceux des organes nationaux des Etats, devraient faire l’objet d’un mandat clair des peuples concernés. A défaut, les peuples ont le droit légitime d’être suffisamment informés de la portée et du but recherché de chaque acte de nos organisations afin de leur conférer une certaine légitimité démocratique.   

     

    Ensuite, selon la théorie générale des organisations internationales, une organisation internationale se définit, entre autres, par l’existence de buts et d’organes propres, distincts de ceux des Etats qui la créent. Or en Afrique, les organisations internationales, tout comme les institutions étatiques internes, se créent et fonctionnent sur la base de la volonté des chefs d’Etats. Ceci se remarque surtout dans le processus de prise de décisions. A titre de comparaison, tandis que le Conseil européen (organe composé des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne) n’a de fonction officielle, que de dégager l’orientation générale de l’Union européenne, sur laquelle nos organisation viennent d’ailleurs de se calquer, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine et de la CEDEAO constitue l’organe décideur suprême. Tout va des chefs d’Etat et tout revient à eux. Nos organisations n’ont aucune existence propre. Pour le cas de la CEDEAO, par exemple, le Mécanisme met en place une sorte de «mini Conseil de Sécurité» dénommé « Conseil de Médiation et de Sécurité» qui est l’organe suprême et composé de neuf Etats membres, sans droit de veto ni siège permanent, qui se réunit au niveau des chefs d’Etat, des Ministres des Affaires étrangères et des Ambassadeurs. Mais les décisions importantes, telle que la suspension d’un Etat membre, sont toujours prises par les chefs d’Etat. Or ceci tiennent tellement à leur pouvoir, parfois ni légal ni légitime, qu’ils n’acceptent aucune exception, même justifiée par des circonstances chaotiques internes (qu’ils sont d’ailleurs les artisans principaux), à la prise de pouvoir sans élections. C’est pourquoi les tripatouillages constitutionnels et autres fraudes massives sont tolérés, mais pas un coup d’Etat, même salutaire comme celui de la Guinée. C’est pour éviter, sans aucun doute, de créer un précédent. Car la situation reste globalement la même dans nos Etats dictatoriaux.

    En conclusion, il faut souligner que la suspension de la Guinée était prévisible pour celui qui connaît l’Etat d’esprit de nos chefs d’Etat. Si la prise de pouvoir par les armes avec son cortège de morts sur fond de dictature, de mal gouvernance et de violations massives des droits et libertés fondamentaux sont parmi les maux qui gangrènent les sociétés africaines et qu’il faut absolument interdire, il faut noter que si les organisations africaines veulent se faire prendre au sérieux sur ce sujet, elles doivent accompagner cette interdiction par un corollaire conséquent, c’est-à-dire ne pas reconnaître les régimes issus de modifications aberrantes de la constitution pour assurer une présidence à vie ou des farces d’élections émaillées par la fraude, l’intimidation, les bourrages d’urnes etc. Elles doivent donc s’impliquer davantage pour prévenir et éliminer les causes internes de frustrations et de marginalisations de la majeure partie des populations. Cela doit nécessairement passer par une réforme responsable des nos organisations. Cette réforme doit commencer par la participation des peuples africains au fonctionnement des organisations qui décident en leur nom. Il faut, pour cela permettre aux peuples d’élire directement leurs représentants aux différents Parlements et élargir considérablement le rôle de ceux-ci pour en faire de véritables organes de codécision et de contrôle des organes exécutifs, (comme c’est le cas pour l’Union européenne depuis 1979). Pour illustrer le déficit démocratique de nos organisations, il faut noter que les Parlements de l’Union africaine et de la CEDEAO ne sont composés que des parlementaires nationaux et leurs importance se limitent, jusqu’à nos jours, à des prérogatives simplement consultatives. Leurs résolutions ne lient ni les Etats, ni les organes de leurs différentes organisations. Leur doter de véritables pouvoirs de codécision et de contrôle aura pour conséquence de soustraire nos organisations de l’emprise des chefs d’Etat pour en faire des véritables organisations indépendantes et légitimes, qui prennent leurs décisions sans trop d’interférences des palais africains. C’est à ce prix seulement que les coups d’Etat peuvent légalement et légitimement être boutés hors de notre continent. 

    Ibrahima SAKOH, juriste à Genève. ikalil2002@yahoo.fr 

     

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  • DECRET DE NOMINATION DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION

    Enfin, le président du Conseil national pour la démocratie et le développement vient de franchir une étape importante de l'affirmation de son pouvoir. Le gouvernement du CNDD vient d'être rendu public par un decret publié ce mercredi 14 janvier. Selon nos sources, c'est la troisième équipe proposée par le premier ministre Kabiné Komara qui vient d'être admise, avec à la clé, certains hommes placés par le CNDD.
    1- Ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Général de division Mamadouba Toto Camara, 1er vice- président du CNND
    2- Ministre à la Présidence chargé de la Défense Nationale le Général Sekouba Konaté
    3- Ministre d’Etat à la Présidence chargé de la Construction, de l’aménagement du territoire et du Patrimoine bâti public, Boubacar Barry, confirmé
    4- Ministre Secrétaire général de la Présidence commandant Keletigui Faro, confirmé
    5- Ministre du plan et de la Promotion du secteur privé, Monsieur Mamadouba Max Bangoura, précédemment secrétaire général du ministère de l’integration africaine
    6- Ministre des Mines et de l’énergie, Monsieur Mahmoud Thiam, précédemment vice président de l’Union des banques suisses UBS à New York.
    7- Ministre des Affaires Etrangères et des guinéens de l’étranger, Monsieur Alexandre Cécé Loua, précédemment Ambassadeur de la Guinée en Allemagne.
    8- Ministre de l’Administration du territoire et des affaires politiques, Dr Frédéric Kolié, juriste en République Fédérale d’Allemagne
    9- Ministre à la présidence chargé de l’économie et des finances, Capitaine Mamadou Sandé, économiste financier
    10- Ministre de l’Enseignement pré-universitaire , technique, professionnel et de l’éducation civique, Madame Hadja Aicha Bah précédemment directrice à l’Unesco.
    11- Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Dr Alpha Kabiné Camara, professeur d’université, précédemment médecin chef au CHU de Donka
    12- Ministre de l’agriculture et de l’élevage, Monsieur Abdouramane Sanoh, directeur de société
    13- Ministre de la justice Garde des Sceaux, colonel Siba Nolamou, Docteur en droit, précédemment directeur de l’école nationale de la gendarmerie de Sonfonia.
    14- Ministre du commerce, de l’industrie et des PME , Intendant militaire Commandant Korka Diallo, précédemment directeur général de l’intendance militaire
    15- Ministre de l’Environnement et du développement durable, Monsieur Papa Koly Kourouma, directeur de société
    16- Ministre des télécommunications et des nouvelles technologies de l’information, colonel Mathurin Bangoura, précédemment en service au ministère de la Defense nationale
    17- Ministre de la pêche et de l’aquaculture, Monsieur Raymond Ounouted précédemment en service en Total Guinée
    18- Ministre de la coopération et de l’intégration africaine, Monsieur Abdoul Aziz Bah, précédemment chef de cabinet du ministère du plan et de la coopération
    19- Ministre du travail, de la reforme administrative et de la fonction publique, Dr Alpha Diallo, conseiller en service à la BCRG
    20- Ministre de la Santé et de l’hygiène publique, colonel Abdoulaye Cherif Diaby, précédemment médecin chef des forces armées guinéennes.
    21- Ministre des Transports, Monsieur Mamadi Kaba, précédemment directeur général de l’agence de la navigation aérienne.
    22- Ministre du Tourisme, de l’hôtellerie et de l’artisanat, Dr Leonie Koulibaly, précédemment directrice chargée du renforcement des capacités au ministère de la défense nationale.
    23- Ministre des audits, de la transparence et de la bonne gouvernance, Monsieur Joseph Kandouno, précédemment Directeur national adjoint de la dette publique.
    24- Ministre de la Promotion féminine et de l’enfance, Madame Hadja Makoura Sylla, précédemment chef de cabinet au ministère des affaires sociales.
    25- Ministre de l’information et de la culture, Monsieur Justin Morel Junior, journaliste.
    26- Ministre de la Jeunesse, des sports et de la promotion de l’emploi des jeunes, Colonel Fodeba Touré, précédemment commandant du Bataillon autonome de la sécurité présidentielle.
    27- Ministre de la Décentralisation et du développement local, Monsieur Naby Diakité, précédemment Directeur de Projet.
    28- Secrétaire d’Etat à la présidence de la République chargé des services spéciaux, de la lutte anti-drogue et du grand banditisme, Capitaine Moussa Diokoro Camara, précédemment en service à l’Etat major de l’armée.
    29- Secrétaire d’Etat chargé des travaux publics près du Ministre d’Etat de la construction, de l’aménagement du territoire et du patrimoine bâti public, Monsieur Mamadi Kallo, précédemment du Projet pilote des 200 logements du ministère de l’urbanisme et de l’habitat

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  • Message de nouvel an à la nation

    Guinéennes, Guinéens

    Mes chers compatriotes,
    Hôtes étrangers vivant parmi nous ;

    L'année 2008 s'achève dans la douleur, mais sur une note d'espoir. Il y a quelques jours, le 22 décembre précisément, nous quittait le Général Lansana Conté, Président de la République et Chef suprême des armées.

    Cette adresse à la Nation m'offre une nouvelle occasion pour présenter à sa famille et à toute la nation guinéenne mes condoléances émues. Après vingt-quatre ans à la tête de la Guinée, le Général Lansana Conté nous a légué un pays en paix dans une sous-région ouest africaine tourmentée.

     

     

    Au lendemain de sa disparition, les forces armées guinéennes ont décidé de prendre le pouvoir pour éviter que notre pays ne bascule dans la guerre ethnique. Le chaos aurait en effet pu s'installer si le pouvoir tombait dans les mains d'un soi-disant dauphin constitutionnel, Président d'une Assemblée nationale qui ne représente qu'elle-même depuis l'expiration de son mandat il y a plusieurs mois.

    Aucune œuvre humaine n'est parfaite. J'ai fait le choix de retenir de l'action de mon prédécesseur l'ouverture de notre pays à la démocratie et à l'économie de marché, la modernisation de nos infrastructures notamment routières, la sauvegarde de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale.

    La prise du pouvoir n'est toutefois pas et ne saurait être une fin en soi. Fidèles à notre obligation de protéger la nation, nous avons pris nos responsabilités pour redresser le pays et le mener à des élections transparentes, premier pas vers l'enracinement définitif de la démocratie.

    La Guinée est bien mal en point. Certains disent que notre pays est un scandale géologique. Je dirais que c'est un scandale tout court.

    C'est un scandale parce qu'un grand peuple comme le nôtre, qui a été à l'avant-garde du mouvement des indépendances, est aujourd'hui à la traîne dans le concert des nations.

    C'est un scandale parce que nous importons chaque année pour une valeur de 300 millions de dollars le riz que nous consommons alors que notre pays, doté d'une pluviométrie abondante, regorge de grandes terres cultivables.

    C'est un scandale car nous n'arrivons pas à assurer une desserte correcte de notre pays en eau courante et en électricité, alors que la Guinée, château d'eau de l'Afrique de l'Ouest, a un potentiel hydroélectrique qui peut satisfaire les besoins d'une bonne partie de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.

    C'est un scandale parce que, par incompétence ou par manque de patriotisme, les différents gouvernements qui se sont succédé au cours des dix dernières années ont été incapables de mener notre pays au point d'achèvement de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés, qui pourrait lui faire bénéficier d'un allègement de sa dette extérieure de plus de 2 milliards de dollars.

    C'est un scandale car, depuis notre accession à l'indépendance, les Guinéens parlent mais ne font pas grand-chose, se servent de la Guinée au lieu de la servir, la pillent mais ne la construisent pas.

    Le Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD), mis en place dans la foulée de notre arrivée aux affaires, s'assigne pour mission de casser cette spirale du pire. Le Premier Ministre, Kabinet Komara, qui vient d'être nommé, ainsi que le gouvernement qu'il va former vont se mettre sans tarder à la tâche, au service de cet enjeu fondamental.

    Pour redresser notre économie, un état des lieux est nécessaire: l'évaluation est une étape indispensable à toute action constructive. A l'instar du diagnostic d'un médecin, l'audit global de l'Etat que nous allons commanditer va quantifier l'ampleur des dégâts et identifier la nature des maux, pour nous permettre de leur appliquer une thérapie de choc.

    Loin d'être une chasse aux sorcières, l'audit va, en toute objectivité, déceler les fautes de gestion qui ont mis notre pays à genou et en identifier les auteurs. En vertu de la pédagogie de l'exemple, ces derniers subiront toute la rigueur de la loi, en signe de notre détermination à lutter contre la corruption et la drogue. Ces fléaux, qui gangrènent notre pays, fragilisent notre présent et hypothèque l'avenir de nos enfants.

    Nos ressources les plus stratégiques ont été bradées, moyennant des dessous de table versés sur des comptes off shore, ouverts aux noms de fonctionnaires véreux, dans des paradis fiscaux.

    Nous voyons un des derniers exemples de cette logique de pillage à travers la concession du terminal à containers. En dépit de l'avis d'un cabinet international réputé, qui a conclu que le contrat de concession est manifestement léonin et absolument défavorable aux intérêts de la Guinée, le gouvernement sortant s'est entêté à le signer.

    Notre pays est sans doute le seul au monde où des personnes appelées des cadres peuvent sacrifier de façon si grossière les intérêts stratégiques de leur nation. Toutes les conventions vont être renégociées, en vue d'optimiser les revenus de la Guinée.

    Cette opération ne vise à brimer aucun investisseur. Nous nous attelons tout au contraire à faire de notre pays, au potentiel si important, une destination attractive pour les investissements directs étrangers. Mais nous ne saurions ne pas corriger les déséquilibres de certains contrats, qui lèsent les intérêts de la Guinée.

    Toutes les administrations financières, vont être assainies, dotées de procédures de décaissement sans faille, entièrement informatisées et soumises à des contrôles fréquents.

    Toutes les dépenses qui vont être effectuées le seront dans le respect du principe de l'équilibre budgétaire. La planche à billets, qui alimente l'inflation, n'est pas un instrument de gestion économique. Nous n'en userons pas.

    Le Gouvernement doit s'atteler à atteindre le plus tôt possible le point d'achèvement de l'initiative PPTE, mais également se doter des ressources financières adéquates pour améliorer, dans les meilleurs délais, la desserte en énergie électrique et en eau courante.

    Je mets un point d’honneur à faire cesser progressivement les délestages de courant qui plongent le pays dans le noir et les coupures d’eaux qui assoiffent les guinéens. C’est mes yeux une question de dignité nationale.

    Le CNDD et moi-même veillerons de très près à la mise en œuvre d'un autre grand chantier: celui de la refondation de la démocratie, qui passe par la réforme de la justice, la libéralisation des ondes et l'organisation d'élections législatives et présidentielle libres et transparentes d'ici décembre 2010.

    La corruption est en train de tuer la justice dans notre pays. On peut aujourd'hui tuer, violer, voler en toute impunité, pourvu qu'on rétribue un juge qui passe outre les lois pour transformer le vrai en faux et le faux en vrai. Nous allons revoir le statut du magistrat, renforcer les pouvoirs de contrôle du Conseil supérieur de la magistrature, veiller à l'application des lois et à l'exécution effective des peines.

    Celui qui tue, viole ou vole sera châtié sévèrement conformément à la loi. C'est aussi cela respecter les droits de l'homme, car la victime est, autant que le criminel ou le délinquant, un être humain.

    Pour renforcer la culture démocratique, la participation citoyenne et l'implication de l'opinion publique, le gouvernement et le CNDD vont étudier les voies et moyens pour parfaire le dispositif des subventions destinées aux organes qui y participent. De même, selon des critères qui vont être redéfinis, des licences de radios et de télévisions privées vont être accordées.

    Les ondes doivent être totalement libérées, c'est une des conditions de la transparence et de la bonne gouvernance.

    Sincère dans ma volonté de dialogue avec les partis politiques, la société civile, et les organisations internationales qui appuient le processus électoral, je leur laisse le soin de discuter et de me soumettre des propositions. La seule ligne directrice est la suivante : il nous faut des élections les plus transparentes possibles dans le délai le plus court possible. Ainsi, les élections ne pourraient plus être contestées dans ce pays.

    Guinéennes, Guinéens,
    Mes chers compatriotes,
    Hôtes étrangers vivant parmi nous,

    Permettez-moi d'assurer la communauté internationale de notre souci de progrès, de respect des droits de l'homme, et de renforcement de la bonne gouvernance. Jugez-nous à l'ouvrage : nous voulons redresser le pays, le doter d'institutions crédibles et lui donner des élus issus d'élections transparentes. Accompagnez-nous dans notre œuvre de reconstruction !

    Votre soutien va servir une cause hautement géopolitique, car une Guinée forte, dont nous voulons poser les bases, va stabiliser l'Afrique de l'Ouest et renforcer la sécurité dans notre sous-région.

    Je ne saurais terminer cette adresse à la nation sans faire un clin d'œil à la jeunesse de mon pays. Juste pour dire que j'ai compris le message : les centaines de milliers de jeunes qui, le long des artères de Conakry, ont acclamé mon cortège le 24 décembre, veulent se nourrir correctement, se soigner, faire du sport, apprendre et trouver du travail à l'issue de leurs études. Le CNDD et le gouvernement feront des questions de jeunesse une priorité absolue.

    Nous n'allons peut-être pas avoir le temps de les mener à terme, mais nous allons ouvrir des chantiers de réforme dans les domaines prioritaires de l'éducation, de la santé, de l'emploi et de la lutte contre la pauvreté.

    Guinéennes, Guinéens,
    Mes chers compatriotes,
    Hôtes étrangers vivant parmi nous,

    Je nourris le rêve d'une Guinée prospère et forte, respectée en Afrique et dans le monde, démocratique et ouverte. Que Dieu, le maître des jours à venir, exauce ce vœu, et commence à en poser les prémices dès cette année 2009 qui s'annonce !

    Je vous adresse à vous tous mes vœux les meilleurs. Que Dieu Tout Puissant, qui a encore une fois sauvé notre pays, continue de nous assister !

    Vive la Guinée !
    Vive la République !
    Vive le CNDD !

    Capitaine Moussa Dadis CAMARA

    Chef de l’Etat, Président de la République
    Président du CNDD

    Source: le site officiel du gouvernement guinéen

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  • Chronique] Bonne et heureuse armée


    Souleymane Jules Diop     Jeudi 25 « La liberté, c’est passer d’un état à l’autre,
    c’est s’arracher à quelque chose.
    C’est donc une rupture »
    François MITTERRAND

     Même avec la pire des soldatesques à la tête de leur pays, les Guinéens n’en voudront jamais à Dieu de les avoir débarrassés de Lansana Conté. Séckou Touré suscitait la crainte. Sa mort avait été saluée par une importante diaspora guinéenne comme un moment de « libération ». Dans sa furie paranoïaque, le « tyran » avait ethnicisé son pays, combattu son élite intellectuelle qu’il soupçonnait de connivence avec l’ennemi « impérialiste ». Nous n’allons pas non plus oublier les horreurs du camp Boiro, révélées par de nombreux témoignages encore vivaces. Sur une simple délation, vous pouviez entrer dans son bureau et ne plus jamais réapparaître que dans un cercueil plombé. C’était le sort réservé à de nombreux jeunes intellectuels qui commettaient l’imprudence de passer par Dakar ou Abidjan en rentrant à Conakry.
    Mais Séckou inspirait, sinon du respect, du moins de la considération. Pour son non courageux à de Gaulle et son oui à la Guinée, pendant que la plupart des dirigeants africains se mettaient accroupis derrière la France. Il a refusé la liberté aux guinéens, mais paradoxalement, la plupart des opprimés de la terre ont trouvé chez lui une oreille attentive. Il a eu un hommage posthume appuyé de Miriam Makeba et Nelson Mandela. Moustapha Wade, le frère de l’actuel président de la République, y avait trouvé refuge quand Senghor ne voulait plus de lui. Autant il avait divisé les Guinéens, autant Seckou Touré avait allumé chez eux la flamme d’une identité nationale qui faisait leur fierté. Le Bembeya Jazz en était l’incarnation ultime. Derrière le grand tyran, il y avait aussi le petit homme du peuple qui conduisait sa propre voiture, qui savait se mettre du côté des opprimés. On l’accusait de sacrifier les albinos, mais il avait fait du chanteur malien Salif Keita son meilleur ami. Derrière le grand tyran, il y avait aussi le sentimental qui a versé des chaudes larmes quand il a écouté le premier refrain de « Manjou », chanté à sa gloire.
    Conté n’était pas tout ça. C’était un vulgaire général qui s’est rappelé qu’il avait une arme de libération quand il s’est assuré que Séckou Touré était bien mort et enterré. C’était une copie caricaturale de son idole, qu’il n’a jamais cessé de singer, dans ses traits les plus caricaturaux. Mais ill avait les idées et les convictions en moins. Le général autoproclamé compensait cette mollesse intellectuelle avec un autoritarisme terrifiant. Il savait se rappeler du français qu’il avait appris au Prytanée militaire, mais c’était un grand bouffon. Il y a quelques mois, il s’est rendu en cortège dans une prison de Conakry pour faire libérer un ancien conducteur de Limousine qu’il avait transformé en milliardaire. Son pays était le premier exportateur de bauxite au monde, sans doute le premier exportateur clandestin de diamant, mais ses citoyens n’en voyaient pas l’éclat. Il faut dire que les Guinéens étaient déjà fatigués des frasques du septuagénaire. Il passait ses journées à regarder des films porno et n’en sortait qu’une fois sa bouche moussée de raisin fermenté. Quand ça lui prenait, il convoquait de jeunes nymphes parmi lesquelles miss Guinée, de 40 ans sa cadette qui deviendra son épouse préférée. Qu’il aille au diable. Il avait transformé la Guinée en un camp Boiro géant et tenu ses citoyens dignes d’une main de fer. Il rappelait il y a quelques jours encore, sans doute avec sa bouche puante de Camelia, que ses compatriotes feraient mieux de se méfier de lui, parce qu’il savait tuer. Si les Guinéens ne sont pas morts dans les camps, c’est qu’ils ont renoncé à leurs opinions ou renoncé à leur pays. Mais ils sont devenus plus pauvres qu’avant, pendant que leurs ressources naturelles sont pillées par une caste d’affairistes.
    Les médias du monde entier ont fait peu cas de la mort du dictateur. Aucun chef d’état sérieux ne lui a rendu hommage. Peu de grandes personnalités se rendront à son enterrement. Mais n’oubliez pas que ses derniers caprices de chef d’Etat ont été payés par le contribuable sénégalais. Pendant que les Guinéens se plaignaient de leur condition misérable, Abdoulaye Wade finançait une fête pour leur président à hauteur de 500 millions de francs Cfa. C’était la condition pour en être « l’invité d’honneur ». Accompagnons son cercueil avec nos clameurs, pour que Dieu n’en ramène plus de ce genre.
    Je comprends ceux qui, dans notre pays, célèbrent la mort de Lansana Conté. J’ai été très ferme avec un ami qui me disait hier que tout compte fait, un général pourrait être une bonne alternative pour le Sénégal. J’ai trouvé cette idée abominable. L’armée n’a jamais été qu’un ultime recours pour un pays. Mais je ne peux pas m’empêcher de souhaiter à tous les Guinéens qui fêtent Noël dans la joie, bonne et heureuse « armée ». Quand la France, berceau présumé des Droits de l’homme s’est trouvé dans l’impasse, elle a fait appel à un général. de Gaulle a démissionné quand la rue l’a désavoué. Un militarisme éclairé vaut mieux qu’une dictature aveuglée. Le Mali l’a expérimenté avec Amadou Toumani Touré, la Mauritanie avec Mohamed Ould Val. Jerry Rawligs, que rien ne préparait à la vie civile, a organisé des élections et accepté avec beaucoup de hauteur le verdict des urnes. Le Ghana vient de faire la preuve de la grande maturité de sa démocratie, en organisant des élections saluées par tout le monde.
    Pendant qu’il appelait l’armée guinéenne au calme, ses propres soldats tiraient sur de jeunes enfants sans défense à Kédougou. N’importe quel chef d’Etat aurait écourté ses vacances et demandé la mise en place d’une commission d’enquête. Mais voilà tout le côté sombre d’Abdoulaye Wade. Il ne voulait pas marcher sur des cadavres pour aller au pouvoir, mais il en fait tous les jours depuis qu’il est pouvoir. C’est pourquoi il se fait l’avocat des dictateurs sanguinaires. Il cache Hussein Habré, un criminel qu’il ne veut pas livrer à la Justice internationale. Il était le grand défenseur d’Ahmed El Béchir. Il a trouvé maintenant un client en son « ami » Robert Mugabe. Sa défense est la même, « il y a des chefs d’Etat qui veulent quitter le pouvoir, mais ils ont peur d’être jugés ». La plupart du temps, il ne parle que des dictateurs criminels, puisque les anciens chefs d’Etat qui n’ont rien à se reprocher vaquent tranquillement à leurs occupations.
    Je confesse donc ici-même, que je suis obligé de relativiser mon aversion pour la solution militaire. Je tempère le pessimisme radical de ceux qui voient en chaque soldat guinéen un nouveau Conté. De la même manière, je ne vois pas en chaque leader politique sénégalais un futur Abdoulaye Wade. Il a soufflé à l’oreille d’un de ses collaborateurs, après avoir fait sa sortie fantasque à sa résidence de Paris, « douma seen moroom ». Gouverner se résume pour lui à un exercice de manipulation. Ceux qui étaient là avec lui, j’en suis convaincu, y ont été par égard pour le vieillard, mais ils n’éprouvent aucun respect pour le président. Ce que j’ai retenu pour ma part, c’est que tous les intervenants qui avaient l’habitude de l’interpeller directement ne parlent de lui qu’à la troisième personne. Comme s’il n’était plus là. C’est le père Noël en lui qui est mort. Moi aussi je croyais en lui, mais j’ai perdu la foi. Je l’ai attendu comme vous, tous les ans, sous la cheminée. Je l’ai vu à la télévision comme vous. J’ai entendu comme vous toutes ses promesses : il a promis des tramways, des centrales nucléaires, des bateaux-taxis. C’était une publicité mensongère. Une année passe avec son lot de malheurs. Mais si vous avez détesté le père Noël, méfiez-vous du fils. Il est sa réplique parfaite.

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  • Rêve d’une Guinée nouvelle

     

     

    Le président Conté a tiré sa révérence, en cette période d’incertitude et de questionnement pour la population, du fait  de la pollution de l’environnement politique et la brèche béante laissée par les circonstances de son décès, qui a, jusqu’à l’ultime moment, voulu être entouré de mystère, comme pour faire un dernier pied de nez à la nation guinéenne, après toutes ces années de sacrifices et de privations.

    Attitude exaspérante, qui a cependant, le don de créer, en bon nombre de citoyens, un sentiment confus, fait d’un mélange de tristesse et de soulagement.

    Soit dit en passant, il n’y a pas d’homme éternel, la vie de la nation quant à elle, suivra inéluctablement son cours et nos destins individuels sont scellés, au-delà de nos croyances et de nos convictions, raison pour laquelle nous sommes condamnés à vivre ensemble, de préférence en harmonie.

    Les morts étaient comme nous et nous seront un jour, comme eux. Le jugement humain est d’essence relatif ; n’empêche, l’existence de l’homme, n’a de sens que par rapport à la société qui l’a engendrée et dans laquelle il évolue, d’où sa soumission à des contraintes d’ordre éthique et morale. On est donc, tous comptables de nos actes, bons ou mauvais et dans l’imaginaire collectif, nos noms seront pour la postérité, gravés de façon indélébile, sur les tablettes de notre histoire commune.      

    Contrairement à Sékou Touré, dont la disparition fut une surprise au point de désorienter la classe politique d’alors, la disparition du général était dans tous les esprits, en raison de la dégradation progressive, de son état de santé ces derniers temps.

    L’on avait imaginé et espéré une succession démocratique à son régime,  mais malheureusement,  ni les dispositions constitutionnelles, ni les conditions matérielles, ne se prêtent à une telle approche.

    La question qui nous taraude en ce moment, est de savoir si le vieux général, sentant sa fin proche, s’était volontairement abstenu, à régler les détails de son après, car convaincu qu’il a été finalement, que dans son entourage, personne n’était digne de confiance, pour présider aux destinées de la guinée, dans le prolongement de sa vision et entendement patriotiques, de la gestion étatique.

    A ce propos, nul besoin de polémiquer. Conté a fait, ce qu’il a pu, en fonction de ses capacités intellectuelles et humaines. L’appréciation objective de son bilan ne prête pas à confusion, car la courbe évolutive des différents indicateurs économiques et sociaux, reste fondamentalement décadente.

    Parlant de sa succession,  il est fort probable que dans les arcanes du pouvoir, un scénario avait bel et bien était ficelé, à en croire les premières intentions affichées dés lors de l’annonce publique de son décès, avec l’apparition côte à côte de personnalités dites <<loyalistes>> ( Somparé, Souaré et Diarra). Mais, le manque de légitimité et de légalité du dauphin constitutionnel, servit de socle à la prise de pouvoir par les <<putschistes>> dirigés  par le nouvel homme fort du pays, M.CAMARA Moussa Dadis.

    Il faut reconnaître qu’un tel cas de figure, n’était pas perçu comme l’idéale de solution. Qu’à cela ne tienne, nous voilà devant le fait accompli. Un jeune soldat, méconnu du grand public est désormais, notre président autoproclamé. Il promet d’organiser des élections générales en fin 2010 et la parole d’honneur du soldat qu’il est, semble l’habiter, mais il lui faut une vigilance de tous les instants, pour ne pas se laisser déborder, à cause de son manque d’expérience, car les sollicitations sont nombreuses et elles ne sont pas toujours bienveillantes.

    Notre analyse aujourd’hui, est que la Guinée est un grand malade qui mérite assistance et faute de médecins compétents pour diagnostiquer et trouver des remèdes efficaces, l’on a inévitablement et nécessairement besoin, d’une prise en charge urgente.

    C’est pas que la Guinée n’a  pas de valeureux et dignes fils, qui ne demandent qu’à être associés à la gestion des affaires, mais nos décideurs doivent avoir le courage de se départir de cette fausse idée de souveraineté nationale, car c’est à cause de ce concept bidon, que nos deux régimes politiques, ont pu exercer le pouvoir, dans les conditions exécrables de calamité humaine et en toute impunité, en faisant valoir le droit de non ingérence dans les affaires internes d’un pays souverain, avec l’indifférence et parfois la complaisance de la communauté internationale.

    Dorénavant, ce que nos dirigeants doivent comprendre, c’est que les temps ont changé.

    L’émancipation du peuple de guinée est une réalité, son épanouissement n’est qu’une question de volonté politique, par la valorisation des ressources humaines, condition indispensable, au développement d’un pays. La guinée se doit, en cette période de globalisation, de s’ouvrir au monde, pour bénéficier des expériences positives d’ailleurs et plus que jamais, nous avons besoin de la communauté internationale, qui ne nous apportera cependant, que ce que nous voulons que soit apporté à la Guinée, dans la détermination de nos priorités et de nos objectifs.

    C’est pourquoi, l’on devrait, sérieusement songé, à organiser des assises nationales, à défaut de conférence nationale de réconciliation, à l’occasion desquelles, les vérités seront dites et toutes les vérités, avec la garantie de la non poursuite des acteurs de forfaitures, pour que tout simplement, les erreurs soient connues et reconnues, pour qu’elles ne soient plus jamais commises à l’avenir.

    On est tous unanimes, que la responsabilité des maux de notre pays, incombe à tout ce qui ont eu, à un moment ou à un autre, la charge d’exercer une parcelle d’autorité, même si c’est à des degrés divers, d’où l’impossibilité de mettre à l’écart toute cette panoplie de dirigeants, car ce serait vider la Guinée de ce qui constitue le substrat  de sa classe politique. Les nouvelles autorités, doivent se montrer intransigeant et servir comme promis, d’arbitre impartial, pour mener à bien la transition nécessaire, à l’organisation d’élections législatives et présidentielles crédibles.

    Le plus important aujourd’hui, c’est de restaurer l’autorité de l’Etat et combattre vigoureusement l’impunité et le clientélisme, en créant les conditions d’une  séparation future, nette et précise des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, car c’est de la concentration de ces trois pouvoirs aux mains de l’exécutif, que découle l’arbitraire.

    La Guinée a, l’occasion ou jamais, de jeter enfin les bases de son décollage économique, c’est pourquoi, il est de notre responsabilité collective, de contribuer à la construction des fondements essentiels d’une démocratie  véritable, garantissant les droits et devoirs pour tous.

     

    BAYO Abidine

    abidinebayo@hotmail.com

     

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