Voter ou voler ? Telle serait la question !

 

La CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) porte mal son nom car elle est plus que jamais dépendante vu la cupidité de certains de ses membres. Facilement contrôlable de l’extérieur, où est son indépendance ? Si elle se prétend nationale, elle n’en revêt pas moins un aspect international dans la mesure où un représentant de M. Compaoré figurerait dans un comité chargé de la suivre !

Peut-être que je ne comprends rien à la CENI qu’il faut considérer simplement comme un « quartier » de Conakry, peuplé de 25 personnes, sans enfant mais où la mortalité est anormalement élevée (2 décès en l’espace de trois semaines : Ben Sékou Sylla le 14 septembre et «Ibou» Touré le 8 octobre 2010 !). Perdre 8% de sa population en moins d’un mois montre que ce petit « quartier » est vraiment dangereux et difficile à contrôler.

Allons-nous voter le 24 octobre ? C’est probable ! Va-t-on voler des « votes » ? C’est possible ! En effet, la transparence n’est pas garantie. Dans la gestion du fichier électoral les bulletins alphanumériques se transforment de plus en plus en bulletins «condé numériques». A qui la faute ? A l’«Alliance», devenue par sa mollesse insoupçonnée l’alliée de l’«Arc» !

Qu’on nous dise clairement les choses : l’ «Alliance des Bâtisseurs» veut-elle le pouvoir ou non ? Car l’«Arc», lui, veut le pouvoir et ne recule devant rien pour l’avoir ! Sur ce point précis, je le respecte. Quand on veut quelque chose, on se donne les moyens de l’avoir.

J’ai la douloureuse impression que l’«Alliance» est entrain de «bâtir» sa défaite par sa mollesse et je répète ce mot ! En Guinée où la devise est «Qui ne gueule pas fort, consent !» l’«Alliance» accepte tout dans une posture défensive. Ainsi, il n’y a pas qu’un cheveu dans la soupe de la CENI mais une grosse perruque que ladite alliance s’efforce d’avaler en avalisant tout ce qui s’y trame. Préparerait-elle ses propres obsèques ? Son attitude tiendrait-elle lieu de faire-part à son enterrement politique ? C’est à croire qu’elle supplie son adversaire en ces termes : « Egorge-moi avec une lame bien aiguisée car je veux mourir sans souffrir ! ».

Pour exprimer ce que je ressens, je vous donne l’image suivante.

Sur le parcours chaotique qui mène à la Présidence, il ne reste plus que deux véhicules:le « tout-terrain » de l’«Arc» et la voiturette de l’ «Alliance». Le premier a un tigre (Sékouba ?) dans son moteur. Il pollue (voir tout ce qui sort de son échappement) mais roule quand même. La seconde a un chat sur le capot et n’est mobile que sur le goudron. Comme la route de la Présidence n’est pas bitumée qui, à votre avis, arrivera le premier ?

Oublions le score médiocre de 18% d’Alpha et celui de 43% de Cellou (dont s’auto satisfont ses partisans) validés au premier tour car, au second, les compteurs sont remis à zéro. Pour gagner, Cellou n’a pas à rattraper 7% mais à obtenir plus de 50% des voix ! Ses «conseillers» comprennent-ils ce calcul simple, eux qui se noient par paresse dans des conférences de presse ombragées, ponctuées de juridisme ombrageux ?

En tout cas, les partisans d’Alpha Condé (qu’il ne faudrait jamais sous-estimer) ont tout compris. Leur «Arc» a une stratégie payante : fructifier leur petit capital de départ (les « 18% »). Ils ont demandé à Alpha de se taire et comme un patron il attend une plus-value !

Quant à l’ « Alliance » où chacun ne fait que le minimum syndical, la tactique est mauvaise : dilapider le grand capital de départ (les « 43% »). Mais, « tonnerre du Kakoulima ! » pourquoi tant de mollesse doublée d’une incapacité à contester des nominations sur le plan juridique et non moral? Il suffit pourtant de lire le Net pour avoir tous les arguments prodigués bénévolement par une Hassatou Baldé, un Gandhi ou un Sékou Oumar Camara !

Le temps presse mais l’espoir est encore permis. Il reste à l’ «Alliance» 2 grosses centaines d’heures pour convaincre les indécis à changer de camp en sa faveur. Il ne faut surtout pas boycotter l’élection car il n’y a pas pire forfaiture que de perdre par forfait !

Rien n’est joué mais tout se jouera par la mobilisation massive. Le pouvoir ne parvient pas à quelqu’un comme dans une monarchie héréditaire. En république, il se conquiert ; il va le chercher ! Ce serait une trahison historique que l’un des candidats gagne la Présidentielle et que l’autre reçoive la Présidence. Ce risque existe dans notre république et vous m’avez très bien compris.

 

Je vous salue.

 

Ibrahima Kylé Diallo

Responsable du site www.kylediallo.info

Mon contact permanent : kylediallo@gmail.com

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