Un vaccin efficace à 100% est « à portée de main », a annoncé vendredi 31 juillet l’Organisation mondiale de la santé. Les résultats d'un essai clinique réalisé sur 4 000 patients qui a débuté en mars dernier en Guinée et publié dans la revue scientifique Lancet, a donné des résultats plus qu’encourageants.
Mais à Conakry, la nouvelle n’a soulevé qu’un enthousiasme mesuré. « J’ai des doutes sur la provenance de la maladie », évoque d’emblée un Guinéen, qui dit, en revanche, n’avoir aucun doute sur la dangerosité de la maladie elle-même. Puis évoquant les premiers essais : « Ils n’ont pas voulu [le] tester sur les personnes qui sont infectées, ils l’ont testé d’abord sur eux-mêmes [les médecins]. C’est le docteur Sakoba Keita, [coordinateur national guinéen de la lutte contre le virus Ebola] qui a été la première personne à avoir reçu le vaccin auquel vous faites allusion. Je ne crois pas à l’existence du vaccin. »
« Un soulagement »
Un scepticisme compréhensible. L’épidémie a fait plus de 11 000 morts en Afrique de l’Ouest et la Guinée parmi les pays les plus durement touchés.
Néanmoins, un peu plus loin, une Guinéenne fait preuve de plus d’enthousiasme. « Avec ce vaccin, dit-elle, vraiment c’est l’espoir de tout un peuple. » Un autre appuie : « Enfin un soulagement. Ce vaccin contre Ebola, moi j’y crois, c’est une réalité. On garde l’espoir. » Un espoir d'autant plus grand que selon l'OMS, le nombre d’infections hebdomadaires a atteint son niveau le plus bas depuis un an.