Une élection n'est jamais gagnée d'avance
- Par Administrateur ANG
- Le 03/08/2017 à 09:27
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Parlant des prochaines élections présidentielles de 2020, nombreux sont aujourd'hui les militants et sympathisants de l'opposition républicaine, qui évoquent l'alternance au pouvoir comme seule alternative. On imagine bien que dans leur entendement, cette alternance au sommet de l'État suppose tout naturellement un changement de la gouvernance actuelle incarnée par la mouvance politique Rpg-arc-en-ciel. Un tout autre scénario à venir, serait dès lors considéré comme un acte anti démocratique de confiscation du pouvoir.
Une attitude pour le moins inquiétante, en ce sens qu'elle contribue insidieusement à embrigader et radicaliser davantage des esprits contestataires aux velléités insurrectionnelles et chaotiques (moi ou rien).
A ce sujet justement, il semble tout á fait nécessaire de nuancer, en sachant pertinemment que si la constitution guinéenne en vigueur empêche le Prof-Prési de se maintenir dans le kibanyi (fauteuil présidentiel) au-delà de la limite légale imposée, rien n'interdit cependant un quelconque candidat investi de la mouvance présidentielle de briguer la magistrature suprême et éventuellement se voir plébiscité par les électeurs. Eh oui, la démocratie c'est avant tout le respect des règles du jeu et de ce fait, seul le verdict populaire compte dans le choix des dirigeants indépendamment de leurs appartenances politiques (un parti politique peut donc perdurer au pouvoir avec l'onction populaire souveraine).
D'évidence á ce jour, CDD en sa qualité de chef de file de l'opposition, fort du soutien massif et inconditionnel de ses partisans, a toutes les chances d'arriver en tête de course au premier tour de la prochaine élection présidentielle. Mais, le fait est qu'en excès apparent de confiance, il semble se la jouer cavalier seul face au pouvoir avec des risques avérés d'isolement politique, surtout en se mettant à dos la plupart de ses anciens alliés. Toujours est-il que la rupture consommée entre l'UFDG et ces formations politiques, induit un manque à gagner pour le parti qui réduit considérablement ses réserves de voix dans l'optique de ratissage élargie de l'électorat.
En outre, partant de l'hypothèse que le favori d'une course est par nature le concurrent à abattre, CDD face à un candidat de l'autre opposition (ses anciens alliés) ou de la mouvance présidentielle (Rpg-arc-en-ciel et alliés ou collabos), se verrait probablement opposé une coalition de tous ces partis adverses (alliance électorale circonstancielle, autour d'un leadership transversal, d'envergure nationale, pour l'instant inconnu du grand public), avec l'objectif commun de lui barrer coûte que coûte la porte d'accès au palais Sekhoutouréyah.
Entre ces deux éventuels blocs constitués, en faveur de qui sera le rapport de forces au finish ? Le jeu reste largement ouvert.
Par contre, loin de là la farfelue idée d'un "tout sauf Cellou" ou "tout sauf un Peulh", ce á quoi il est d'ailleurs systématiquement opposé le fameux concept "c'est notre tour". Des inepties, qui á mes yeux relèvent du fantasme car en vérité, on ne peut jamais sonder le cœur des électeurs.
En effet, dans le secret des urnes, les motivations profondes qui poussent un électeur lambda á glisser le bulletin de vote en faveur d'un candidat donné, l'engagent personnellement en toute responsabilité et en âme et conscience. Ce devoir citoyen est un droit inaliénable qu'on ne peut dénier á personne.
L’idée d’un perpétuel complot ourdi contre une frange importante de la société semble difficile à vendre, et perso je n’ose y croire outre mesure (le sentiment de haine et de division résulte des manigances de la racaille politique car par devers tout, la Guinée demeure une famille).
Au lieu donc de verser dans la bêtise humaine, en réveillant les instincts grégaires du repli identitaire et en exacerbant les rancœurs enfouies durant des années de privation et de frustration, les guinéens toutes composantes socio-professionnelles, toutes obédiences religieuses et toutes tendances politiques confondues, gagneraient dans la perspective des échéances futures, á œuvrer de concert pour créer les conditions de transparence et d'équité dans le processus d'organisation d'élections libres, conformément á l'esprit et á la lettre des textes fondateurs de la République (bananière), afin de conférer une victoire sans conteste au plus méritant des protagonistes.
La stabilité politique et la paix sociale dans le pays, sont à ce prix-là et ce ne serait vachement pas cher payé, au regard des enjeux qui nous interpellent et nous importent tous au même pied d'égalité, en tant que citoyens guinéens.
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