Une cohue meurtrière lors d'un concert provoque la consternation en Guinée

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Un mouvement de foule à la fin d'un concert de rap sur une plage de Conakry a fait au moins 33 morts, dont 11 mineurs, dans la nuit de mardi à mercredi, une tragédie qui a entraîné l'interdiction d'accès à toutes les plages de la capitale guinéenne.

La bousculade s'est produite sur la plage de Rogbané, dans la commune de Ratoma, une banlieue populaire du nord de Conakry, où l'assistance était massée pour un concert organisé à l'occasion de l'Aïd, la fête de fin du Ramadan, célébrée lundi en Guinée, avec pour tête d'affiche le groupe de rap "Instinct Killers", très populaire dans le pays. "Il y a eu une bousculade au sortir de ce concert, c'est bien après le spectacle qu'il y a eu ce drame. Quand la foule a voulu sortir, il y avait une corde qui barrait le passage et ceux qui étaient derrière ont poussé la foule, il y a eu des gens qui sont tombés, donc une panique générale", a expliqué une source policière à l'AFP. "La porte de sortie, c'est environ trois mètres, et des milliers de personnes et des véhicules qui veulent sortir en même temps", a précisé une autre source policière, déplorant que la sécurité ait été confiée à un petit nombre de vigiles sans formation appropriée, selon elle.

Le bilan officiel s'établissait mercredi à 33 morts, dont 11 mineurs de 10 à 17 ans, et 22 adultes de 18 à 40 ans, et au moins une soixantaine de blessés, a appris l'AFP de sources médicales. "Nous avons malheureusement enregistré 33 morts et reçu 58 blessés dans notre hôpital qui ont tous reçu des soins et été libérés", a précisé la directrice de l'hôpital Donka dont la morgue a accueilli les corps, Fatou Sikhé Camara, faisant état de blessés admis dans d'autres établissements, sans pouvoir en indiquer le nombre.

Dans la cour de la mosquée Fayçal, séparée de la morgue de l'hôpital par une route, de nombreuses femmes pleuraient et criaient leur peine mercredi. 'Situer les responsabilités' "Mes trois enfants m'ont dit hier à 16H00 (locales et GMT) qu'ils allaient saluer ma soeur à Dar es-Salam (un quartier de Conakry, NDLR), j'ai demandé: A quelle heure comptez-vous revenir ? Ils m'ont dit 18H00, j'ai donné mon accord", a raconté à l'AFP le père d'une des victimes, El-Hadj Abdoulaye Barry. "Mais, à la tombée de la nuit, ils n'étaient toujours pas de retour. J'ai pensé aux embouteillages, je n'ai pas appelé. C'est lorsque la télévision a annoncé ce drame que j'ai sauté de mon lit et pensé à mes enfants", a-t-il poursuivi. "Une demi-heure après, il y en a deux qui sont rentrés en pleurs, j'ai demandé à l'aîné, qui a 17 ans: Où est ta soeur ?. Il m'a dit il y a eu une bousculade à la plage, il y a eu des morts, mais je n'ai pas vu ma soeur. Je suis sorti à sa recherche et c'est à 03H00 du matin que j'ai découvert son corps ici à l'hôpital", a confié le père.

La présidence, qui a exprimé sa "consternation" et décrété une journée de deuil national à partir de mardi, a convoqué un Conseil des ministres extraordinaire en début d'après-midi. Elle a également annoncé que "le directeur général de l'Agence guinéenne de spectacles était suspendu de ses fonctions", ainsi que l'ouverture d'une enquête, confiée au procureur de la République de Dixinn (Conakry), "pour situer les responsabilités".

En outre, "toutes les plages de Conakry sont fermées jusqu'à nouvel ordre", selon un message officiel lu dans la nuit à la télévision nationale. "Le procureur de la République, les maires, les responsables à tous les niveaux sont chargés de veiller à l'application correcte de cette décision", selon le texte.

Source: AFP

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