Un journaliste inculpé et laissé en liberté sous contrôle judiciaire
- Par Administrateur ANG
- Le 18/11/2014 à 11:41
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Un journaliste d'un site guinéen d'information a annoncé lundi à l'AFP avoir été inculpé la semaine dernière de "complicité d'offense au chef de l'Etat" puis laissé en liberté sous contrôle judiciaire après avoir diffusé un entretien avec un chanteur critique envers le pouvoir.
Le 12 novembre, "j'ai été inculpé par le tribunal pénal de Dixinn (Conakry) pour " complicité d'offense au chef de l'Etat Alpha Condé et laissé en liberté sous contrôle judiciaire depuis lors", a déclaré Mamadou Saïdou Barry, rédacteur à AfriqueZoom.info, un site lancé en septembre.
Selon lui, cette inculpation est liée à la diffusion par son site, le 6 octobre, d'un entretien avec le chanteur de reggae guinéen Elie Kamano, réputé critique envers le pouvoir, qui mettait en doute la nationalité guinéenne du président Condé.
Lundi soir, AfriqueZoom.info n'était plus accessible, a-t-on constaté.
Selon Mamadou Saïdou Barry, le chanteur Elie Kamano a été convoqué une première fois au tribunal de Dixinn le 10 novembre, puis une deuxième fois le 12 novembre, où il a été inculpé d'"offense au chef de l'Etat" et placé sous contrôle judiciaire.
Le journaliste a ajouté avoir été interpellé au tribunal où il s'était rendu pour couvrir l'audience du chanteur.
Il a rejeté toutes les accusations à son encontre: "Je ne me reproche rien".
Sollicité par l'AFP, le parquet de Dixinn n'a pas souhaité faire de commentaire.
Dans une déclaration commune, trois organisations de la presse en Guinée ont dénoncé l'inculpation du journaliste et son placement sous contrôle judiciaire.
"Cette décision prend les allures fort malheureusement d'une violation grave de la liberté de la presse", estiment l'Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée, l'Association guinéenne des éditeurs de la presse indépendante et l'Association guinéenne de la presse en ligne dans ce texte commun daté du 14 novembre.
Elles "dénoncent et condamnent vigoureusement (...) ce qu'elles considèrent comme une tentative de musellement de la presse guinéenne".
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