Un journaliste écrit au président de la fédération de foot
- Par Administrateur ANG
- Le 01/02/2018 à 08:12
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L’échec de la Guinée au CHAN 2018 va provoquer de nombreux remous au sein de la famille du football. Alors que la Feguifoot s’est mis à la recherche d’un nouveau sélectionneur expatrié, le journaliste Sega Diallo, Directeur général Noosecom et producteur des émissions Football Factory radio et tv saisit le président Antonio Souare. Lecture.
Monsieur le Président,
Le moment est opportun pour que je vous saisisse sur les enjeux du moment dans le cadre du devenir de notre football. L’engagement qui est le vôtre de rendre au football Guinéen son lustre d’antan doit s’inscrire dans une certaine logique.
M le Président, les raisons qui vous ont poussés, votre staff de la FEGUIFOOT et vous, à débarquer tous les staffs de nos différentes équipes nationales sont connues et légitimes. Par contre, ce remaniement doit être une opportunité pour refaire le point et relancer une dynamique de développement basé sur un certain nombre de priorités.
En tant qu’acteur de premier plan de notre football et personne ressource se devant de vous aider dans cette tâche, je me suis permis de m’inscrire dans cette dynamique en vous adressant cette lettre ouverte qui, peut être un rappel ou un appui aux réflexions déjà en cours dans vos instances. De quoi avons nous besoin aujourd’hui ? D’un projet sur 5 ans avec à la clé une équipe suffisamment compétitive pour finir dans le dernier carré de quelle compétition ?
Pour cela il faut mettre l’accent sur les trois principaux axes suivants :
* Une DTN active qui aura en charge d’établir une feuille de route claire avec un style de jeu et un profil de joueurs correspondant à ce schéma initial. Nos championnats nationaux de Ligue 1 et Ligue 2 peuvent servir de vivier pour dénicher ces perles rares avant de les encadrer et de leur inculquer une mentalité professionnelle basée sur la gagne ;
* Former des encadreurs guinéens pour les doter d’outils de travail et de méthodes scientifiques pouvant les aider à transmettre leur savoir-faire de manière académique ;
* Suivre et encadrer les petites catégories jusqu’à l’équipe nationale en appuyant les staffs et surtout en essayant de mettre une certaine cohérence dans les schémas de jeu préétablis.
Pour mettre tout cela en place, il faut de l’humilité et de la méthode à DTN, qui doit surtout accepter, pour le bien du football guinéen, de travailler efficacement dans l’ombre.
Dans le cadre de ses activités, les moyens de travail doivent être mis à sa disposition afin qu’elle puisse sillonner tout le pays avec son staff. Il lui faudra également des relais sur les terrains pour assurer une meilleure coordination de ses activités.
Au niveau de la sélection
Ma conviction est qu’au moment du choix du futur sélectionneur du Syli national, il faut privilégier les candidats avec un projet cohérent prenant en compte nos handicaps actuels et se projetant sur le long terme avec, à la clé, un plan et une méthodologie qui prennent en compte les spécificités locales.
Il faut que l’administration fédérale et le ministère identifient les priorités de notre football avant d’orienter les investisseurs dans les secteurs porteurs, c’est à dire en adéquation avec son rayonnement. Cela veut dire que l’on doit arrêter de dépenser sur des choses qui ne sont pas indispensables et qui n’ont pas un impact réel sur le développement et fonctionnement de l’équipe.
La raréfaction des moyens et des sources de revenus doit appeler à une gestion saine des maigres ressources afin de les fructifier dans le but d’un partage plus équitable.
L’objectif global étant d’arriver en 2023, l’année de l’organisation par notre pays, pour la première fois de son Histoire, de la Coupe d’Afrique des Nations de football, avec ses acquis qui même si elles ne garantissent de remporter la coupe, nous permettront de rivaliser avec n’importe quelle équipe africaine et de faire bonne impression.
Monsieur le Président, l’objectif que tous les Guinéens appellent de tous leurs vœux, est de ramener la Guinée dans le top africain, de lui garantir des performances et des résultats à la hauteur du potentiel mondialement reconnu aux footballeurs guinéens.
Cela sous entend qu’on se retrousse les manches et qu’on TRAVAILLE en prenant en compte les avis des principaux acteurs de notre sport. Les succès et les échecs ne se révèlent qu’en fonction des objectifs que l’on se fixe, mais également des moyens que nous y mettons. Les moyens financiers, vous les avez mobilisés et vous compter le refaire, place à présent aux stratégies gagnantes !
Cette réflexion n’occulte pas la problématique globale des infrastructures qui doit enfin être une priorité du gouvernement qui, au delà des mots, doit maintenant mettre un plan d’investissement chiffré. Ces infrastructures qui seront la base du COCAN, doivent être intégrées dans ce projet global.
Monsieur le Président, je pense qu’il est indispensable que l’on sorte de l’amateurisme qui a toujours caractérisé notre football pour garder de vue nos objectifs, l’épanouissement des footballeurs et l’intérêt supérieur des millions de supporters du Syli national et fans du cuir rond.
Sans vouloir être exhaustif, j’espère que ces quelques lignes peuvent se rajouter à votre réflexion quotidienne qui je n’en doute point, a pour unique but la réalisation de notre rêve commun : celui de l’émergence d’une Guinée du football sur le continent.
Pour ce faire, comme à l’accoutumée, je reste à votre entière disposition.
Sega DIALLO, journaliste sportif
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