Un deuxième jeune tué en 24H lors de manifestations
- Par Administrateur ANG
- Le 23/11/2017 à 07:36
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Un adolescent guinéen, le deuxième en 24 heures, a été tué mardi à Conakry lors d'affrontements avec les forces de l'ordre en marge de manifestations dénonçant la situation dans l'éducation, a-t-on appris de sources concordantes.
Saifoulaye Bah, un apprenti ferrailleur âgé de 15 ans, a été tué "par balle par un membre des forces de l'ordre" dans le quartier de Cosa, dans la banlieue de la capitale guinéenne, a expliqué un à l'AFP un témoin ayant souhaité conserver l'anonymat.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de la gendarmerie, le colonel Alpha Barry, a "confirmé un mort", affirmant néanmoins que ce n'était "pas le fait des gendarmes", pas présents dans ce quartier selon lui.
Un porte-parole de la police interrogé par l'AFP a admis que le jeune homme avait "reçu un projectile dans le dos", sans donner plus de détails.
Les affrontements entre jeunes manifestants et forces de l'ordre se poursuivaient mardi dans plusieurs quartiers de Conakry, au lendemain du décès d'un jeune de 17 ans, également tué par les balles de policiers, selon sa famille et un membre de la Croix-Rouge.
Des centaines de jeunes, scolarisés ou non, ont brûlé des pneus, renversé des poubelles et affronté les forces de l'ordre à l'aide de pierres et de frondes.
Celles-ci ont fait usage également de pierres, ainsi que de gaz lacrymogènes, et effectué des tirs de sommation en l'air, selon des témoins.
En fin d'après-midi, plusieurs quartiers étaient interdits d'accès, a constaté un correspondant de l'AFP.
Plus tôt dans la journée, des journalistes ont dénombré au moins 15 manifestants blessés, dont six dans le quartier de Hamdallaye et quatre dans celui de Bambéto, deux banlieues de Conakry.
Certains manifestants étaient touchés à la tête, aux pieds ou encore au dos, selon le correspondant de l'AFP.
"J'ai reçu un caillou sur la tête, jeté par un agent que je peux identifier", a expliqué un lycéen, Alimou Dramé, qui a dit avoir craint pour sa vie.
Sur les médias d'Etat, le ministre de la Justice, Cheick Sako, a une nouvelle fois dénoncé mardi un appel à la grève "illégal" lancé par les syndicats et qualifié celle-ci de "sauvage" car lancée sans respect du préavis prévu par la loi.
Les grévistes, soutenus par les élèves, exigent l'application totale du statut particulier de l'Education, qui prévoit une augmentation de l'indice et des salaires obtenus sous le général Lansana Conté (1984-2008), confirmés en septembre 2016 lors des négociations entre gouvernement et syndicats de l'éducation.
En février, huit personnes avaient été tuées, dont plusieurs par balles, lors des manifestations liées à une grève des enseignants.
Les organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement le lourd bilan de victimes lors des manifestations politiques ou sociales en Guinée.
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