Un bataillon de jeunes communicants autour d’Alpha Condé

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Le chef de l’État trouvait que l’action de ses ministres manquait de visibilité. Depuis deux ans, une équipe de choc hyperconnectée est venue dépoussiérer leur communication. Rédacteurs, attachés de presse, webmasters, réalisateurs, cadreurs, monteurs, informaticiens… Une douzaine de jeunes rompus aux technologies numériques sont réunis au sein de la Cellule de communication du gouvernement (CCG), où ils travaillent sous la tutelle et dans l’ombre du porte-parole du gouvernement, Damantang Albert Camara, ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle, de l’Emploi et du Travail.

« Vers la fin de son premier mandat, le président de la République a estimé qu’il était temps de communiquer sur les résultats du gouvernement, de donner plus de visibilité à son action et de remplir l’obligation majeure d’en informer la population », explique ce dernier.

Un large champ d’intervention

Une mission que la jeune cellule assure si bien depuis sa création, en janvier 2015, que le bureau de presse de la présidence de la République a, de son côté, réduit ses interventions : ses communiqués se résument désormais aux audiences du chef de l’État, et les mises à jour de son compte Facebook sont quasi exclusivement consacrées à l’action diplomatique et aux déplacements à l’étranger d’Alpha Condé, lesquels font par ailleurs l’objet de comptes rendus grand format à la radio et télévision d’État.

« Le travail de la cellule est très différent de celui du bureau de presse de la présidence, qui a son propre porte-parole, tient à souligner Damantang Albert Camara. La CCG a un champ d’intervention beaucoup plus large, puisqu’elle s’occupe d’une quarantaine de départements ministériels et d’établissements publics. »

Des pros des réseaux sociaux

Le QG de cette équipe de choc hyperconnectée est établi à la primature, dans la commune de Kaloum – le quartier administratif et des affaires, situé au bout de la presqu’île qui forme Conakry. Bénéficiant d’équipements et d’un véhicule mis à sa disposition par la présidence, la cellule – dont les membres devraient prochainement passer du statut de contractuel à celui de fonctionnaire – dispose d’un « budget annuel modeste, inférieur à 2 milliards de francs guinéens [un peu moins de 200 000 euros] », précise le porte-parole du gouvernement.

Quotidiennement et simultanément, les collaborateurs de la « cellule de com » passent des coups de fil aux rédactions, mettent communiqués, « flashs info » et photos en ligne sur le portail du gouvernement, les publient sur Facebook, lancent des alertes et écrivent des commentaires sur Twitter et Instagram, postent des vidéos sur YouTube. Ils utilisent tous les canaux à leur disposition et surfent sur l’ensemble des réseaux sociaux pour que les « informations » sur les moindres activités du gouvernement atteignent leurs cibles et soient relayées par la presse.

« Le plus souvent, explique Damantang Albert Camara, c’est aussi la cellule de communication du gouvernement qui coordonne l’intervention des ministres auprès des médias, prend contact avec les journalistes et fait des suggestions de communication, sachant que chaque ministère conserve évidemment un minimum d’autonomie. »

Revue de presse et vidéos

La CCG assure par ailleurs une revue de presse quotidienne sur le portail du gouvernement et publie un bulletin mensuel (où le ministre porte-parole du gouvernement devient éditorialiste). Surtout, elle produit et réalise elle-même des interviews et débats en vidéo (notamment Inside et Face à face), de véritables petites émissions clés en main diffusées sur les antennes de médias partenaires, publics et privés.

Diawo Barry

Seul bémol : « Nous sommes victimes de notre succès, car les télévisions privées ont commencé à nous piquer certains éléments », se plaint Damantang Albert Camara. Et réciproquement, pourrait-on ajouter.

Source: jeune afrique

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