Transition sous haute vigilance
- Par Administrateur ANG
- Le 19/01/2009 à 08:28
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epuis le 22 décembre 2008, La Guinée semble arpenter le chemin pour une destination démocratique. L’arrivée à bon port dépendra de l’attitude des guinéens vis-à-vis du capitaine autoproclamé Président de la République et des actes qu’il posera.
L’histoire de notre Pays montre que ses hommes d’état autour desquelles il y a eu un consensus dès le départ se sont mis sur un piédestal, et ont fini par devenir des illuminés.
Le Chef de l’Etat doit comprendre qu’il n’est là que pour une mission temporaire et ne doit pas être exempt de critiques, qui cependant, devraient être constructives afin de permettre au pays d’aller de l’avant.
La transition est rentrée dans sa phase active avec la mise en place du gouvernement.
Toutes les promesses faites par le Président du CNDD, notamment la non participation des militaires au gouvernement, n’ont pas été tenues. La donne n’est peut- être plus la même, et le successeur de Lansana Conté a voulu être au cœur des réformes avec ses militaires pendant cette période transitoire et a su trouver avec le premier ministre des compromis.
L’essentiel pour ce gouvernement militaro-civil est de prendre conscience de l’urgence du travail colossal qui l'attend, afin de mieux s’y imprégner.
Ils savent tous, que le désir des guinéens de se retrouver dans une société idéalement démocratique où la bonne gouvernance deviendra réalité, est ardent.
Mais à l’orée de ce changement de Président, nul ne peut prétendre que le véhicule piloté par « civils et militaires » se dirigera vers cette direction idéale. Les plus pointilleux d’entre nous diront qu’il n’existe certainement pas une direction idéale mais plutôt des directions à finalité optimale, l’idéal ne pouvant être atteint par des humains. Soit !
Pour se diriger vers cette transition à finalité optimale avec à la clé, le triomphe de la démocratie et la bonne gouvernance, des conditions doivent être remplies. Il faut compartimenter et accorder des priorités aux problèmes et ensuite les régler en profondeur, car les conséquences de cinquante années de mauvaise gouvernance ne peuvent se démanteler en une période de transition d’une ou deux années.
Le jeune Président veut faire beaucoup de choses et en particuliers fixer les responsabilités de l’état déliquescent de la Guinée. Son intention est louable, mais la tâche sera l’une des plus titanesques.
Cette tâche devra être faite avec la plus grande impartialité possible sans tenir compte d’une liste préétablie (que le Chef de l’Etat dit avoir en sa possession) sous des bases obscures.
Les audits ne font des miracles et ne sont pas destinés à régler des comptes mais plutôt à détecter des éventuelles anomalies dans les secteurs d’activités examinés. C’est après qu’il va falloir définir les responsabilités de chacun, si des anomalies sont constatées.
La Guinée d’aujourd’hui est le résultat des échecs individuels qui ont conduit à une catastrophe globale.
Pour que la Guinée de demain soit le résultat des réussites personnelles, il faut créer un environnement compatible avec la bonne gouvernance.
En effet, pour éviter que les malversations financières se reproduisent, il va falloir fixer les règles et châtier les contrevenants ; pour éviter que les hommes viennent figurer au lieu de travailler de façon efficiente il va falloir donner des directives et exiger des résultats…
La pression doit être permanente. Il ne s’agit pas d’épier les moindres gestes de ceux qui occupent des responsabilités dans la gestion des deniers publics mais plutôt de les aider à atteindre et maintenir un cap de travail bien, honnêtement et efficacement fait.
En outre, le peuple doit être informé de tout ce qui passe. La traçabilité doit être de rigueur.
Les ondes des la RTG doivent servir de béquille à la construction de cet Etat de droit et de bonne gouvernance.
La télévision publique doit remplir une mission publique et doit être accessible à tous les acteurs politiques sans exception.
En attendant la troisième République, sachons où nous mettons nos pieds dans ce terrain miné qu’est toujours la Guinée.
Pas donc de répit de vigilance en période de transition !
Koumbassa Alassane
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