Stations de radios rurales pour vaincre Ebola en Guinée
- Par Administrateur ANG
- Le 16/10/2014 à 17:54
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Quatre nouvelles stations de radios rurales seront créées prochainement en Guinée par la Cellule de coordination de la riposte contre Ebola en vue de lutter davantage contre l’épidémie de la fièvre hémorragique virale à Ebola présente dans le pays depuis janvier dernier où, en dépit des campagnes de sensibilisation, la maladie continue de faire des victimes.
La Cellule de coordination de la riposte s’engage à implanter ces nouvelles stations de radios rurales qui seront chargées de relayer les messages de sensibilisation et de prévention contre la maladie qui a repris du poil de la bête dans les préfectures de Coyah, à environ 50 km de la capitale, où 13 personnes sont décédées récemment, tandis que 10 cas suspects sont sous surveillance médicale et aussi dans des localités de la région méridionale, considérée comme l'épicentre de la maladie.
Les nouvelles stations de radios rurales s’ajouteront aux 23 autres de la Radio télévision guinéenne (RTG), dont la majorité souffre régulièrement de problèmes techniques, notamment des pannes d’émetteurs, empêchant la couverture totale du pays où les populations de l’intérieur se plaignent constamment d’être coupées des réalités.
En recevant récemment la presse, le président Alpha Condé a demandé à celle-ci de s’engager dans la lutte contre la fièvre Ebola qui, selon des statistiques publiées le week-end, a affecté 1.142 personnes, fait 628 morts, tandis que 115 autres sont hospitalisées dans les centres de traitement érigés dans plusieurs villes du pays où travaillent de concert les médecins nationaux et ceux de l'ONG Médecins sans frontières (MSF) qui a déployé plus d’une centaine d’agents depuis le début de la maladie.
La RTG a ainsi créé une émission «Synergie contre Ebola», diffusée du lundi au vendredi durant 1 heure au cours de laquelle les chefs des stations rurales et les correspondants de l’Agence guinéenne de presse (AGP) font intervenir les responsables de l’administration, les agents de sensibilisation, les populations, les médecins, entre autres, déployés sur le terrain.
Plusieurs ministres continuent de sillonner les capitales régionales, les préfectures et sous-préfectures en vue de discuter et de sensibiliser les populations dans la langue du terroir sur les dangers de la maladie qui touche actuellement 11 des 33 préfectures du pays.
Des approches communautaires sont organisées régulièrement dans des préfectures en direction des «personnes ressources», formées aux techniques de dialogue avec les populations avant de descendre sur le terrain pour battre campagne, notamment auprès des plus sceptiques qui refusent encore de croire à l’existence de la maladie.
Les séances de pulvérisation faites dans plusieurs localités avaient entrainé des violences produites par des populations à qui, souligne-t-on du côté de la coordination de la riposte contre Ebola, il avait été dit que «ces produits de pulvérisation étaient destinés à les tuer», provoquant ainsi le courroux des autochtones, dont ceux de Womè (Sud) qui avaient tué huit membres d’une délégation conduite par le gouverneur de N’Zérékoré, Lancei Condé, à la tête d’une équipe de médecins, de sous-préfets, de journalistes, partis en campagne de sensibilisation.
Une trentaine de personnes a été interpellée à la suite de ces événements et déférée au Parquet qui, selon des sources judiciaires, comparaitront prochainement devant une cour d’Assises spéciale.
Une forte délégation des Nations unies, de l’Allemagne et de la Russie, rappelle-t-on, vient de boucler une mission au cours de laquelle les émissaires ont rencontré le président Condé à qui ils ont réitéré la volonté de leur institution et de leurs pays à renforcer leur assistance en faveur de la Guinée.
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