Soutien aux patriotes Tierno Monénembo et Amara Kaba :
- Par Administrateur ANG
- Le 26/07/2007 à 17:44
- 0 commentaire
Face à la polémique soulevée par le texte, Et maintenant, de Tierno Monénembo et à la virulente réponse de Mr mara Kaba, je me suis posé énormément de questions comme l’ont fait beaucoup de nos compatriotes. Je pense que ces deux personnes ont eu le courage, l’une de pointer un problème épineux de notre Afrique tourmentée et source de beaucoup de conflits dans plusieurs pays, et l’autre a eu le cran, il faut le dire, d’apporter une réponse que nombreux de nos compatriotes ont pensé mais n’ont pas eu l’envie d’en porter la dure responsabilité. J’avoue qu’avant de me lancer dans l’écriture des ces lignes, grande fût ma réticence. Mais est-ce dans la peur et sous prétexte que certains sujets sont trop sensibles, que l’on ne doit pas y participer ou pire se cacher derrière son silence ? Non ! Je ne le crois pas. Aussi je tiens à m’excuser vis-à-vis de ces deux personnes, elles sont avant tout, mes aînés et je leur dois tout le respect qui s’impose et mon texte n’est nullement fait pour les attaquer mais plutôt les soutenir tout en relevant certains de leurs propos que j’ai trouvé ambigus. Je suis un passionné du débat contradictoire et je pense que c’est un socle qui aide un pays à avancer. En outre le plus modeste des témoignages devant une cour est soumis à une procédure contradictoire, alors, pourquoi cet épineux problème qui concerne des millions de personnes ne le serait pas. Le linge sale doit se laver en famille et chacun doit apporter sa part, pour une grande propreté, à cette grande lessive. Les points négatifs : J’ai souligné un certain nombre de points que je qualifie de négatifs dans les deux interventions : Tierno Monénembo affirme dans son texte, je cite : « Oyé pour le patriotisme ! Anitché, Monsieur Kouyaté pour votre sens fort étendu du consensus national et de l’équilibre ethnique ! Rien de mieux, en effet, que de s’appuyer sur une ou deux ethnies pour faire avancer tout un pays : les faramineux résultas que nous avons obtenus depuis 1958 sont là pour en témoigner» Selon moi, les faramineux résultats obtenus ne sont en aucun cas le fait de s’être appuyé sur une ou deux ethnies mais plutôt le fait qu’on ait eu des individus mal intentionnés à la magistrature suprême de notre patrie, fonctionnant avec un « disjoncteur » susceptible de sauter à tout moment dans leur tête. Les résultats obtenus auraient été les mêmes si toutes les ethnies de l’Afrique avaient été associées au règne de ces deux individus. Quand la locomotive a une panne tous les wagons restent immobilisés. Donc la réaction de Tierno Monénembo me parait ici disproportionné et j’ose croire qu’il a fait le choix de s’exprimer ainsi pour inciter certaines personnes à sortir de leurs retranchements. Pour ça il a plutôt gagné son pari. Le contenu de l’intégralité du texte de Monénembo, à part l’extrait cité ci-dessus, ne souffre d’aucune autre ambiguïté à mon sens. Les problèmes soulevés quant au flou personnel, au profil personnel de Mr Kouyaté, et à la composition du gouvernement sont réels et les arguments qu’il donne sont plutôt affûtés. Je vais aller plus loin que Tierno Monénembo pour calmer certaines idées tordues. Lansana Conté n’est pas insensé parce qu’il est Soussou. Sékou Touré n’était pas schizophrène parce qu’il était Malinké. C’était juste des chefs d’Etat imbus de leurs personnes, et vous noterez que dans la Guinée ne fait pas figure de monopole, qui en faisaient qu’à leur tête. La région et l’ethnie disent d’où on vient mais en aucun ne disent qui on est. Plusieurs chefs d’Etat Africains ont eu le mérite d’être connu pour leur irresponsabilité totale et leur compétence inavouée. Ils avaient pour seul souci leur fierté personnelle et la construction d’un clan présidentiel comprenant les plus proches dans le but d’assouvir leur passion du pouvoir. Quant à la réaction de Mr Kaba, j’ai relevé un certain nombre de points négatifs. Je pense que les propos ; selon lequel Mr Tierno Monénembo vient de laisser tomber son masque, le masque de fer de l’ethnocentrique, du xénophobe ; me paraissent là aussi disproportionnés. Ethnocentrisme dans le dictionnaire signifie : Tendance à privilégier le groupe auquel on appartient et en a faire le seul modèle de référence. Mais vous conviendrez avec moi, qu’en aucun cas Tierno Monénembo était dans la logique de cette démarche. Exiger l’équilibre ethnique serait-il de l’ethnocentrisme ? Je ne le pense pas et j’ose croire, là aussi, que Mr Kaba a avancé ces propos durs, sous l’effet de la colère, sans prendre le recul nécessaire. Les points positifs : Qui détient la vérité ? Quand j’ai fait la comparaison des deux textes je me suis demandé lequel des deux détenait la vérité ? Etant moi-même Etudiant en Sciences Economiques j’ai appris que pour mieux comprendre les choses, vaut mieux faire son deuil de la vérité sinon on serait jamais à l’abri de faux jugements. Tierno Monénembo prétend que le ministre peuhl le plus important arrive en sixième position. Ça c’est une vérité. Kaba lui affirme qu’il y’a 7 ministres peulhs sur un total de 22 ministres soit 30% de l’effectif. Là aussi c’est encore une autre vérité. Maintenant le problème soulevé par l’écrivain est qu’aucun des ministères les plus importants n’est confié à un peuhl ; dès lors, je pense que si on a des pondérations différentes pour chaque ministère, le problème de l’équilibre est posé car les peuhls ne constitueraient plus 30% de représentativité. Cette représentativité calculée par Kaba étant faite sur une base de pondération de un (1) affecté à chaque ministre. Vous comprenez aisément que dans ce débat, car c’est devenu un débat, tous les deux détiennent une partie de la vérité mais aucun des deux ne détient la vérité absolue. Imaginons un autre cas de figure : Supposons qu’il y’avait seulement deux ministres peuhls occupant les deux postes les plus importants du gouvernement. D’aucuns auraient été satisfaits tandis que d’autres soulèveraient le problème du nombre de peuhls présents dans le gouvernement. Ces derniers seraient dans une logique compréhensible. On s’imagine donc, par rapport à ces arguments, que la question de la représentativité a tout son sens. C’est la raison pour laquelle ce sujet doit ne plus être tabou et on doit en parler jusqu’à le débarrasser de tout son caractère amphigourique. Force est de reconnaître qu’un vrai gouvernement de consensus aurait dû prendre en compte tous ces critères. Il aurait été préférable que tous les postes clés soient partagés entre toutes les ethnies et aussi toutes les sensibilités politiques et mais avant tout, la compétence des individus devrait être de rigueur. Après tout, le peuple de Guinée est souverain et n’a pas manifesté son mécontentement après la constitution de ce gouvernement. Qui ne dit mot consent ! Cela prouve que toutes les sensibilités se reconnaissent d’une certaine façon dans le gouvernement 1 de Mr Kouyaté. Souvenons nous que la nomination d’Eugène Camara a été rejetée par tout le peuple, qui en a fait la manifestation dans la rue. Si le peuple a choisi de faire confiance à Lansana Kouyaté, accordons lui aussi la nôtre jusqu’à ce qu’on voie les premiers résultats. Pour aller au delà de ce débat : Nous avons la fâcheuse habitude de laisser de cotés les sujets qui fâchent et ceci en toutes circonstances. Pourquoi ne par parler ? Pourquoi ne pas s’exprimer ? Pourquoi ne pas tenter de résoudre nos problèmes les plus fâcheux ? Il serait mieux de discuter de tout, sans complaisance ni langue de bois, que de se tirer dessus dans de stupides guerres au nom du patriotisme. Aujourd’hui la Côte d’Ivoire, après avoir vécu plus de quatre ans d’instabilité, commence à trouver la voie de la réconciliation car les tabous ont été mis de coté. Le Burkina joue aujourd’hui le rôle de terre de règlement du conflit ivoiro-ivoirien. Le dialogue est direct et se passe entre les acteurs de la crise (rebelles et loyalistes). Jacques Lacan disait Le dialogue paraît en lui-même constituer une renonciation à l'agressivité. Alors chers compatriotes, dialoguons, écrivons, manifestons nous avec notre plume. Contrairement à une arme, la plume préserve la vie, et atteint beaucoup plus de cibles. Un problème sous jacent à ce problème épineux est le problème de particularismes que nous cultivons et l’attachement à nos régions plus qu’à notre patrie. Oeuvrons dans l’avenir pour que tous les guinéens fassent réellement un, pour que la nation passe au dessus de nos régions et pour qu’un guinéen soit un guinéen avant d’être originaire d’une région, d’un groupe ethnique ou d’un autre pays . La finalité de ce but est de valoriser une seule ethnie : L’ethnie Guinéenne. A partir de cet instant les individus se distingueront par leurs compétences et non par leurs sexes, leurs ethnies, leurs religions ou leurs provenances. Candidats aux prochaines élections électorales, vous voilà avisés d’office. Je tiens à remercier Mr Tierno Monénembo pour avoir soulevé ce problème, et Mr Amara Kaba pour sa vivacité et son courage. Si j’ai choqué des sensibilités, je m’en excuse, c’était nullement mon but et il est primordial que nous ayons le courage de s’affronter, de se parler, en défendant nos convictions profondes ; mais tout doit être fait dans le respect de l’autre. Koumbassa Alassane koumbassa@gmail.com Avril 2007
Ajouter un commentaire