Sous-citoyens, séchez vos larmes, prenez les armes!

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L’apartheid existe en Afrique de l’ouest, les Peulhs l’ont rencontré en Guinée où ils sont insultés, humiliés, agressés, torturés, volés, violés, blessés et tués. Ils y ont été virés de l’administration et de la diplomatie, chassés des hauts postes de responsabilité  et éliminés de la chaine de commandement de l’armée soi-disant  nationale.

Ils sont devenus des sous-citoyens dans leur pays natal. Des « intouchables » non pas à éjecter par le collet mais à éliminer par des armes à feu. 
La faute à qui ? 
A Alpha Condé et à ses prédécesseurs ? Partiellement !
A la communauté internationale ? Peut-être pas tout à fait ! 
Aux Peulhs eux-mêmes ? Oui, en grande partie !
Nous avons utilisé tous les mots pour accuser AC de tous nos maux. AC est un aventurier afro-nazi qui a récolté tardivement les fruits de son aventure. Pendant des décennies, il s’est battu non pour instaurer la démocratie mais pour accéder à la Présidence de la République, la fin justifiant, selon lui, tous les moyens. Il a reçu le pouvoir et n’entend pas le partager avec qui que ce soit.
Qu’il soit d’origine voltaïque ne me gêne pas tellement. Il n’y a pas de honte à être Burkinabè et les Mossis, en particulier, sont un peuple dynamique et respectable. Je ne sais pas si tout le monde est intègre au Burkina Faso mais il faut reconnaître que ce pays est vraiment intrépide: installer simultanément deux de ses ressortissants comme chefs d’Etat en Côte d’Ivoire et en Guinée. Sans renier le Burkina, le Président ADO défend effectivement les intérêts de la Côte d’Ivoire, le pays qui l’a adopté. A cet égard c’est un homme reconnaissant.
Quant à AC, il est le plus patriote qui soit. Jamais un homme n’aime autant le Burkina que lui. Coopté par des « Intérêts miniers » pour le poste de Président en Guinée, territoire qu’il veut dompter pour ses ressources,  il n’oublie jamais son Faso d’origine.
A-t-il la nationalité guinéenne ? C’est bien possible car la nationalité peut être multiple. Selon la Constitution de notre pays, « Tout candidat à la présidence doit être de nationalité guinéenne (…) ». AC ayant probablement plusieurs nationalités et étant très cachottier, il serait imprudent de soulever ce motif dans la mesure où cette Constitution ne demande pas que le candidat ne soit que de nationalité guinéenne.
L’important pour diriger un pays reste la nature de la politique mise en œuvre. Préfèrerait-on un natif du pays menant une politique antinationale à un dirigeant d’origine étrangère au service de la nation ? Si la politique du «Pr.» était bonne pour le pays, qui aurait insisté sur ses origines douteuses ou sur ses fraudes électorales ?
Le problème avec lui est le suivant : on ne sait pas exactement qui il est et d’où il vient mais il nous a été imposé et continue à nous faire du mal. En ce moment, rien ne marche correctement en Guinée. Il a échoué sur tous les plans : politique, économique, social. Il a, plus que jamais, divisé les Guinéens et stigmatisé la communauté peule. Pour lui, il y a des Peulhs en Guinée (immigrés trop nombreux et non régularisables à son goût !) mais pas de Peulhs guinéens. Son hypocrite minute de silence pour les victimes de la marche du 2 mai 20013 ne concerne nullement les Peulhs assassinés mais s’adresse aux familles de ses agents lynchés, morts selon ses valeurs au champ d’honneur ! C’est pourtant lui qui fait tuer les Peulhs car, en tant que chef de l’Etat, il est le commandant en chef des forces armées. De plus, il est le ministre dela Défense, ayant sous son contrôle direct les gendarmes. Les militaires sont-ils vraiment dans leurs casernes ?
Maintenant un petit mot sur la Communauté internationale. De quoi s’agit-il, en fait ? Cette notion n’a aucun fondement juridique. Théoriquement, elle regroupe tous les Etats. En réalité, elle désigne les Etats ou les « groupes d’Etats » qui, par leur puissance économique, financière et militaire ont leur mot à dire dans la marche du monde. Ces ensembles sont écoutés et souvent suivis même s’ils ne sont pas toujours appréciés de tous : membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations-unies et autres membres du G20.
Suivant les régions du globe et la nature des problèmes locaux, la Communauté internationale adapte son visage. En Guinée celui-ci est tellement caricatural, qu’on peut le résumer à une poignée d’individus : le représentant de l’Union Européenne, l’ambassadeur de France, celui des USA, les honorables « envoyés » de la CEDEAO, de la Francophonie de l’ultra « condéïste » Diouf et de l’Onu ! Arrivée au chevet de la Guinée, cette « communauté d’intérêts » va achever ce pays car elle est plus soucieuse de stabilité que de démocratie véritable. 
Pour l’instant la Guinée n’a ni la stabilité, ni la démocratie. Je suis d’ailleurs étonné par la longévité à son poste du représentant européen à Conakry, une ville sale, grouillante et étouffante. Le belge Van Damme aurait-il une prédilection pour le confort sommaire ? Plus choquant est le forcing de l’ambassadeur américain qui estime que les Guinéens ont la chance de pouvoir voter. Doit-on voter quels que soient  l’état du fichier électoral et le choix de l’opérateur ? Voter ne se résumerait-il qu’en un simple acte de présence ?
De toutes les façons, pour les prochaines élections, accepter l’opérateur sud-africain Waymark et son fichier tripoté c’est programmer la mort politique de l’opposition. Si AC rejette le fichier de 2010 qui lui a permis d’être déclaré vainqueur, c’est qu’il reconnaît n’avoir pas été élu démocratiquement. Il devrait logiquement démissionner.
D’après certaines sources, la silhouette de girafe affamée d’Abdou Diouf est attendue à Conakry. La mission de ce « franco fini » est de donner un coup de main à AC en endormant l’opposition. Cette dernière serait bien inspirée de refuser catégoriquement Waymark, opérateur « prêt-à-tricher ». Mieux vaut voter plus tard que dans la précipitation.
Après la Communauté internationale, parlons maintenant d’une communauté nationale qui se laisse progressivement particulariser, les Peulhs.
Combien sont-ils en Guinée ? Personne ne le sait avec certitude. Un recensement colonial des années 50 les estimait aux alentours de 40% de la population. Aujourd’hui, ils seraient plus proches de 45%, pourcentage qui fait peur au clan qui a toujours confisqué le pouvoir en Guinée. Si démographiquement, les Peulhs ont une majorité relative, sur le plan politique ils affectionnent curieusement le jeu du brillant second. Ne récoltent-ils pas aujourd’hui ce qu’ils ont semé depuis des décennies ?
J’entends souvent cette éternelle litanie de certains Peulhs : « les autres ne nous aiment pas ! ». Pourraient-ils forcer les autres à les aimer ? Non ! En revanche, ils peuvent amener ces autres à les respecter. Comment ? En se respectant d’abord eux-mêmes. Qui pourrait aimer celui qui ne s’aime pas lui-même ?
Observez très bien ce qui se passe en Guinée. Même dans la misère il y a une certaine logique : lorsque vous visez un poste de premier plan vous pouvez l’obtenir ; mais si vous ne le visez pas, vous ne l’aurez jamais. Si vous ne visez qu’un poste de second plan, vous n’aurez de chance de l’obtenir que si le poste principal a été pourvu. En Guinée, les Peuhls sont devenus l’ «ethnie des adjoints en permanence» au point que chaque responsable non-peulh trouve aisément son serviteur peulh : Sékou Touré avec Saïfon, le Colonel Kaman Diaby avec son « cerveau »Diallo Thierno, Lansana Conté avec le vieux Biro, le capitaine Dadis Camara avec Boubacar Barry, le Général Konaté avec Nouhou Thiam, Alpha Condé avec son ministre Bah Ousmane, Lansana Kouyaté avec sa doctoresse Zalikatou Diallo !
Sékou Touré, qui était méchant mais pas bête, confiait la gestion des dossiers délicats à ceux qu’il appelait par jalousie les « féodaux » c’est-à-dire les technocrates peulhs. Sous AC, aucun des « féodaux » ne peut exercer son talent. Sous Sékou Touré, un Peulh pouvait, par exemple, s’engager dans l’armée où il montait en grade (bien sûr plafonné) sans brûler d’étapes. Sous AC, c’est devenu illégal de recruter un Peulh dans l’armée, ethniquement restructurée sous la haute bienveillance du Général sénégalais Lamine Cissé !
Notons que le peu de militaires peulhs sont progressivement écartés de l’armée tandis que la plupart des officiers soussous sont contraints de faire valoir leur droit à la retraite. Les militaires Forestiers sont encore tolérés mais étroitement surveillés. Parallèlement, de jeunes Malinkés sont envoyés, au rythme de 500 par trimestre, en Angola pour une formation militaire intensive. Quant aux chasseurs traditionnels « Donzos », AC en a fait des gardes-forestiers. En réalité, ce sont des miliciens déguisés ! Le Général Lamine Cissé ne peut pas ne pas être au courant de cette purification ethno-sécuritaire.
En Guinée, les Peulhs sont des martyrs. Ils ne se sacrifient pas mais on les sacrifie.  Regardez la liste des victimes des marches dites pacifiques: elles sont presque toutes peules. Même chez les « autres » de l’opposition, ce sont eux qu’on atteint: le cas de la « Zalikatou mo Kouyaté » nous en a administré la preuve ce 2 mai 2013.
Les Peulhs de Guinée peuvent-ils s’en sortir ? Oui ! Mais le veulent-ils ? C’est ça la vraie question ! « Le pouvoir est au bout du fusil » est une formule célèbre.
Si les Peulhs veulent mettre fin à leur calvaire, ils doivent cesser de trop parler mais s’organiser en brigades d’autodéfense. Nous ne sommes plus à l’ère des sagaies mais à celle des kalachnikovs. Ils doivent utiliser systématiquement les armes à feu. S’ils souffrent aujourd’hui c’est parce qu’ils sont restés du mauvais côté, celui des larmes. Il leur faut revenir du bon côté, celui des armes.
Le Coran récité à l’infini, l’inauguration fréquente de mosquées et les «Zihara» à répétition ne sauveront que des âmes. Au Fouta-Djallon tout village se vante d’avoir sa mosquée. Mais à chaque prière le faible taux de remplissage (qui mettrait en faillite tout hôtel) montre que les mosquées sont surdimensionnées. 
Pour sauver sa peau, c’est le fusil qu’il faut prendre. Les marches pacifiques sont peut-être utiles mais sont-elles suffisantes? L’opposition trouve-t-elle du plaisir à enterrer ses morts ? Si oui, qu’elle crée alors son entreprise de pompes funèbres !
Il faut plutôt effectuer des marches armées  et ne pas se laisser imposer un itinéraire par le gouverneur militaire de Conakry. En acceptant un parcours autre que celui de l’autoroute Fidel Castro, l’opposition pourrait donner l’impression qu’elle se satisferait de protester sur un quelconque axe Mamou-Labé.
Sous-citoyens, voici l’appel qui vous est lancé : séchez vos larmes, prenez les armes et vous serez des citoyens ! Ne maudissez pas ceux qui vous tuent, tuez-les !

Je vous salue !
Ibrahima Kylé Diallo
Responsable du site www.guineeweb.net

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