Si j’étais le Président de la République de Guinée...

Aujourd’hui n’est certes pas le pire des jours vécus par la Guinée. Pour être cependant parmi les meilleurs de ceux-ci, de mon avis, seuls des efforts conjoints et multipliés du pouvoir et de ses interlocuteurs, sont garants d’une telle ambition.

Avec une crise économique planétaire, des efforts parcellés dans un pays fracturé, n’ont de chances de produire que des résultats frêles et mitigés. La grande question à répondre, est de situer l’intérêt national dans la tergiversation qui caractérise le statu quo.

Le Président de la République que je suis doit se “plier” et accepter un dialogue franc, pour réussir des réalisations majeures et durables, lesquelles par ricochet, lui assureront un pays stable, un système crédible, et enfin une sortie honorable.

Un pays qui vient de loin, pour réaliser la stabilité, le respect et l’admiration des tiers, doit faire de l’unité nationale et de la fraternité de ses citoyens, les premières valeurs à défendre, conditions sine qua non tant à la civilité politique, qu'à la stabilité sociale.

Un travail si colossal, dans un monde de collaboration, est-il réalisable par une seule personne ou par un seul camp ? Une famille entière, mobilisée avec tact, ne produira-t-elle pas un résultat manifestement meilleur ?

A mon sens, l'avènement d'une telle réussite a pour bénéficiaire premier le Président de la République que je suis, à cause de mes initiatives imbues de largesse, de compromis, et de sacrifice pour tous, au point que chacun se mire en moi. Ici, un tel exploit suffit comme raison de ma réélection, si surtout, je veux aller loin, sans besoin d'influencer outre mesure, la réalité des urnes. Quel crédit à partager avec ma famille politique!

Au-delà, je joindrais à ce premier combat, celui d’une justice véritablement indépendante et équitable, source de crédibilité de mon régime, et raison de sa frequentabilité par le monde, pas seulement des affaires, des amis et admirateurs circonstanciels, des touristes à plusieurs facettes, mais aussi la naissance d'une coopération plus honnête avec le monde. Cette fois, une réalité nouvelle et bénéfique s’installe dans mon pays, toute différente de cette tradition qui fait de lui une nation à part, championne de la politique de l'autruche, où l'on pense être caché dans notre quotidien, alors que le monde nous voit, nous juge et nous traite en conséquence. Il est temps de reverser une telle tendance et d'être conforme avec les réalités du monde qui marche, seul billet pour un pays capable de résoudre ses problèmes.

Je voudrais aussi affranchir mes concitoyens de cette tradition de démagogie, de délation, de fainéantise, de corruption et leurs corollaires de tares héritées d’us où la régression n'est pas du tout un nom d'emprunt. La formation d'une quantité respectable de formateurs, de juges, de policiers, de gendarmes..., d'une autre génération, mentalité et école, choisis sur une base égalitaire et méritoire, serait une tache de facilitation d'un vrai programme d'envergure de mon administration. Je voudrais enfin et irréversiblement remplacer cette vie autarcique menée par mon pays sa vie durant, pour qu'il arrête de se tirer la balle dans le pied, au profit d'un destin ambitieux et réaliste.

De là, la nécessité d’un parlement issu du peuple de la manière la plus limpide, pour un débat contradictoire civilisé et d’intérêt national, sera la conclusion d’une œuvre qui fera de ma présidence une nouveauté positive; ce qui fera de ma personne, un héros, parce que j’entends être le Président qui rêve les yeux ouverts, dans une nation qui suscite la convoitise et le respect du monde. Une telle devise reste mon honneur, ma richesse, et ma raison d'être.

Lamine Sununu Kaba
Lskaba@consultant.com

Washington, DC-US

Lamine Sununu Kaba

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