Sékouba Konaté, tu ne partiras qu'à la fin de la transition
- Par Administrateur ANG
- Le 30/09/2010 à 08:19
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« Tout homme a droit à une sortie dans l’histoire, mais seul l’élu de Dieu a droit à une sortie honorable ! »
Monsieur le Général des armées, l’opinion nationale et internationale a suivi, avec une grande attention, une déclaration venant d’une jeune équipe de militaires qui parlent au nom de Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD) avec pour Président, le Capitaine Moussa Dadis CAMARA et pour deuxième Vice-Président un certain Général Sékouba KONATE. Deuxième Vice-Président certes, mais dans les faits, la doublure de Moussa Dadis CAMARA, donc co-acteur de toutes les actions de Dadis pendant toute l’année 2009.
Partant de ce constat, il est aisé de voir que le Général des Armées Sékouba a été au début, à la moitié et à la fin du règne de Moussa Dadis CAMARA avec pour rôle principal de proche, très proche collaborateur et ami de l’ancien Président avec toutes les conséquence que ce rôle impliquent dans l’analyse de la des 18 derniers mois de ce pays.
Si, au lendemain du chef d’œuvre de Toumba DIAKITE, l’opinion tant nationale qu’internationale s’est tournée vers ce Général pour lui donner le bénéfice du doute en lui accordant une seconde chance pour amener le pays dans le sens souhaité, ce n’est pas parce qu’il a plus de crédibilité que son copain Dadis, c’est juste qu’il est bon de finir une transition dans les meilleures conditions, avec pour idée maîtresse que rien ne pouvait se faire de durable à l’époque sans le CNDD.
On a alors dit que peut-être, nous avons à nous aussi, un ATT ou un Jerry Rawllings à montrer à la face du monde. C’est dans cet esprit que le crédit a été accordé à notre Général. A cet effet, aussi bien les populations et la classe politique guinéenne que nos partenaires et l’ensemble de la communauté internationale lui ont accordé toute la confiance requise pour aller au bout de la transition dans les meilleurs délais. Les accords de Ouaga sont alors intervenus pour fixer deux objectifs :
L’organisation d’Elections Présidentielles dans les six mois ;
La Restructuration des Forces de Sécurité et de Défense
Comme une question d’honneur et de défi à relever, notre Général National a pris les choses en main très tôt en poussant les force vives à prendre leur responsabilité pour le gouvernement de transition et le Conseil National de Transition (CNT) avec pour point d’ordre six mois pour aller aux élections.
Parallèlement à cette implication, il prend le soin de former un cabinet à son niveau. Cet acte avait alors été interprété comme une source de confusion dans la gestion des affaires publiques. Il avait, à l’époque été écrit qu’il s’agissait d’un gouvernement bis ou parallèle selon.
Tout s’est très bien passé dans la gestion et la cadence. Et en bon Chef militaire, il a su cadrer tout le monde et orienter le train dans la bonne direction. C’est ainsi que nous sommes arrivés au 27 Juin et malgré des résistances, nous sommes allés au premier tour de la Présidentielle avec les points positifs et négatifs que nous avons tous constaté. Mais comme l’on dit les observateurs les plus avertis, « il y a eu des irrégularités certes, mais qui ne sont as de nature à annuler le scrutin ! »
Le premier test pour le Général est arrivé avec la forte contestation des électeurs de Sidya TOURE qui estimait, à tort ou à, avoir gagner son billet pour la finale. Et là le Général a fait son premier faux pas en menaçant de démissionner. Etait-ce une tactique pour mieux rester ?
Dès cet instant, notre Général national a pris du recul comme du temps où il était simple Ministre de la Défense Nationale. Avec cet absence, les vieux démons qui ne voulaient même pas du premier tour on refait surface pour bloquer le processus.
Dans cette perspective, tous les moyens son bon, après la douche du premier tour qui a casser le moral des uns et ébranler toutes les certitudes des autres, pour retarder le second tour sinon tout simplement l’annuler. On est alors passé par tous les niveaux de bassesses et de mauvaise foi avec pour point culminant la condamnation du Président de la CENI qui luttait contre la mort en France.
Avec le candidat de l’Alliance Arc-En-Ciel qui donne l’impression d’être le Président parce qu’on dit amen à tous ses caprices, un Premier Ministre qui ne veut pas que la finale se termine avant de toucher les commissions issues des contrats qu’il est en train de signer, le CNT qui est perdu sans Hadja Raby et la CENI en plein doute, le Général des Armées, qui est le seul recours du pays et celui que le peuple observe pour sortir de cette crise ne dit rien et passe son temps à voyager comme à son habitude. Il s’arrange pour ne jamais être là pendant que le destin de la nation est en train de se jouer.
C’est au bord du gouffre qu’il se rend compte qu’il faut qu’il parle et là, il convoque les uns et les autres pour faire un discours qu n’a ni queue, ni tête. Au moment où le peuple attend des actions concrètes et une nouvelle orientation dans le sens de la bonne marche, il exprime sa déception qui ne fait pas avancer les choses. Conséquences, rien ne se fait et là, c’est l’affaire de la CENI qui nous tombe entre les mains.
Hadj Raby, toute convalescente et de retour au pays, devant ce manque de responsabilité des uns et des autres se sent obligée de jouer le rôle du Général des Armées pendant que ce dernier préfère aller suivre le cinquantenaire malien.
Hier et ce matin, sur les ondes de RFI, nous avons tous été abasourdis d’entendre ce Général des Armées, Président par Intérim et Ministre de la Défense menacer de nous imposer un Président si les politiques ne s’entendent pas.
Comme Dadis en son temps, KONATE dévoile ses cartes petit à petit et dès que je l’ai entendu, j’ai tout de suite pensé à Dadis CAMARA ce jour à Kaloum quand il a demandé aux politiques de le respecter sinon il enlève sa tenue et il se présente. Et je me souviens que ce fût le début de sa chute.
Maintenant on comprend bien toutes ce nominations depuis un certain temps et tout le monde se demandait pourquoi, alors que le pouvoir va bientôt changer. On se rend compte que le pouvoir pourrait ne pas changer de si tôt, en tout cas pas dans l’esprit du Général.
Hier, on a vu le décret du Général donnant le titre de Ministre d’Etat à Tibou CAMARA. Et il dit que c’est à Tibou de régler les choses parce qu’il n’est pas un politique et qu’il n’y comprend rien. Là aussi Conté disait être un militaire et ne jamais rien comprendre de la politique. C’est celui là qui est rester 24 à la tête du pays. Dadis a dit qu’il n’est pas intéressé au pouvoir. Il faut désormais que l’on se méfie des gens qui ne veulent pas rester au pouvoir.
Il est clair qu’il faut prendre en considération des dire du Général. La question qui reste posé, Est-ce que la volonté du Général c’est e mettre Tibou CAMARA comme Président tout en continuant à rester Ministre de la Défense ? Ou bien il veut mettre KPC pour jouer ce rôle ? Cette question n’est pas anodine et sans intérêt.
Nous avons suivi depuis un certain temps des promotions au sein de l’armée avec pour finalité, la plus forte concentration d’officiers supérieurs au monde, tout proportion gardée. Il en est de même pour les postes civiles. On garde à l’esprit que le traitement des bénéficiaires de ces promotions dans l’armée prend effet en fin Septembre et il y a de fortes chances que le pays ne soit pas prêt à honorer ses engagements.
On peut donc dire que le Général Sékouba KONATE a des intentions comme Dadis CAMARA à son temps et il veut jouer avec le feu. Mais il est dangereux de jouer de nos jours avec le feu mon Général. Et si tu ne peux pas imposer un Président à la CENI, tu ne pourras jamais imposer un Président au peuple de Guinée, fût-il civil.
Maintenant dans tous ces mouvements, il faut se dire que nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il y a des démons qui ne veulent pas que l’on aille aux élections dans les meilleurs délais. Mais force est de constater que Plus de 80% des cadres de la CENI, du Gouvernement de Transition et du CNT sont tous issus des Forces Vives. Il est donc inconcevable de voir tous les manquements auxquels nous assistons de nos jours et nous ne voyons aucune démission pour au moins montrer qu’il y en a qui désapprouve ces attitudes et cette cacophonie au sommet de l’Etat.
Si le Général des Armées se trouvent désormais en dessous de toutes les attentes du peuple par rapport à ses engagements, il est tout aussi important de souligner que nos anciens amis des Forces Vives qui avaient des convictions à une époque et qui sont devenus aujourd’hui Ministres ou Conseillers Nationaux, voient des choses et ne démissionnent pas pour au moins montrer qu’ils désapprouvent cet état de fait.
A se rendre à l’évidence, seul le peuple devra prendre ses responsabilités pour remettre les pendules à l’heure. Autrement dit, il ne sert à rien de nous parler de paix et de tolérance si les gestionnaires de ce pays pensent qu’ils ont tous les droits, y compris lui imposer un Président.
Mon Général, il est encore temps de te ressaisir, afin de pouvoir sortir par la grande porte.
Mamadou BARRY,
Analyste Financier mamadoubiro@yahoo.fr
68-28-09-09 (Orange – 28 – Septembre – 2009)
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