Sécurité nationale et la promotion du droit du public à la liberté d'information
- Par Administrateur ANG
- Le 03/10/2012 à 12:04
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L'Afrique de l'Ouest et du Centre participe au débat en cours sur la manière de développer une relation viable entre la question légitime de la sécurité nationale et la promotion du droit du public à la liberté d'information. Il s'agit de trouver l'équilibre entre la liberté d'information et la sécurité territoriale dans les démocraties de cette sous région.
«Protéger les secrets d'État tout en promouvant le droit des citoyens à l'information: Trouver le juste équilibre entre la démocratie et la sécurité nationale en Afrique de l'Ouest et du Centre», c’est le thème d’une consultation régionale qui réunit depuis hier, lundi 1er octobre, et ce jusqu’à demain, des participants venus de 14 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre à Dakar. Cette rencontre à l’initiative d’Open society initiative for West Africa (OSIWA) et Open society justice initiative (OSJI) a pour objectif général de faciliter une consultation profonde et productive en Afrique de l’Ouest et du Centre sur le projet des Principes sur la sécurité nationale et le droit à l’information qui sera intégré à un document global pour appuyer le travail des législateurs, notamment en Afrique de l’Ouest.
Selon Mathias Hounkpé, Manager de programme de gouvernance politique à OSIWA, la rencontre devrait permettre aux participants de «réfléchir sur des principes qui sont en train d’être adoptés au niveau mondial sur comment gérer la question de l’accès à l’information et la sécurité nationale». Car, dans toute démocratie, l’accès à l’information est un droit majeur, un droit du citoyen à savoir comment la cité est gérée, mais aussi un instrument pour l’aider à obtenir un certain nombre de privilèges à savoir la bonne gouvernance, l’approfondissement de la démocratie, etc.
Seulement, a-t-il reconnu, ce droit de l’accès à l’information peut rencontrer des difficultés lorsqu’il s’agit de certains aspects de la gestion de la cité notamment la sécurité nationale. Donc les consultations de Dakar sont «supposées aider les participants à voir comment préserver le minimum de discrétion qui sied à ce secteur de la sécurité nationale tout en permettant aux citoyens de jouir de leur droit d’accès à l’information pour une bonne gestion des affaires, y compris la sécurité nationale».
A l’en croire, cet équilibre entre droit à l’information et sécurité nationale suppose d’arriver à un certain nombre de principes qui aident à clarifier les zones de discrétion nécessaire pour l’efficacité de la protection de la sécurité. Il s’agit de voir «qu’est-ce qui mérite d’être gardé secret, parce c’est important en matière de sécurité nationale? Qu’est-ce qu’il y a de superflu qui n’a servi que de prétexte jusque-là pour ne pas livrer des informations qui aident également à une gestion transparente, efficace de la sécurité nationale en termes de droit du citoyen à avoir? Comment la sécurité nationale est gérée ? etc. Et, c’est cet équilibre qui est extrêmement difficile qu’il faut trouver cerner à travers des principes qui seront discutés ici durant les trois jours».
Cependant, au moment où ces participants sont en train d’apporter la contribution de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à la réflexion sur la détermination de ce genre de principes au niveau mondial pour aider à réaliser l’équilibre entre le droit à l’accès à l’information et une protection efficace de nos pays, seuls quatre Etats de la sous région disposent d’une loi sur l’accès à l’information. «Certains pays ont déjà adopté des textes, mais leur applicabilité pose problème. Le droit à l’accès à l’information n’est pas complètement réglé dans d’autres. En Afrique de l’Ouest il n’y a que quatre pays qui ont une loi sur l’accès à l’information».
Toutefois, a souligné Mathias Hounkpé, même si «nous n’avons pas encore fini de régler le problème de l’accès à l’information, nous anticipons déjà sur les problèmes que la mise en œuvre de cette loi va poser, par exemple la question du respect des conditions qu’il faut pour une bonne performance en matière de sécurité nationale. Nous sommes sur le droit chemin de la découverte de ce qu’il faut pour nous aider à permettre au citoyen de jouir complètement de leur droit à l’accès à l’information sans créer de problèmes à d’autres niveaux qui nous amèneraient là où on ne souhaiterait pas aller», a-t-il expliqué.
Prennent part à la rencontre des membres de gouvernement dans les secteurs de la sécurité, du renseignement et de la police, des journalistes et des représentants d'organisations professionnelles de journalistes, des membres de la société civile, des parlementaires, des universitaires, des décideurs et des juristes en provenance du Bénin, du Cameroun, du Congo (Brazzaville), de la Côte d'Ivoire, de la République démocratique du Congo, du Ghana, de la Guinée, du Libéria, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et de la Sierra Leone.
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