« Remaniement partiel » : qu’est-ce qu’AC a-t-il donné à ses ex ?
- Par Administrateur ANG
- Le 14/10/2012 à 16:18
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Plus qu’un scandale, la Guinée continue à étonner par les bizarreries et les absurdités de sa vie politique moribonde. Dernière illustration : la réaction bizarre, du moins paradoxale, des ministres Mathurin Bangoura, Jean Marc Telliano et Korka Diallo, limogés.
En effet, ces trois (3) ministres démis à la suite d’autres, sans aucune forme d’explication, se sont empressés, à peine leur révocation, avec un zèle emphatique significatif, d’entonner louanges et remerciements à leur ex-employeur, AC.
Successivement, Jean Marc Telliano, ancien ministre de l’agriculture, a déclaré : « je n’en veux pas au chef de l’État. Il pense que je ne peux plus le servir ».Tandis que le général Mathurin Bangoura ; rescapé à la fois de la dictature de Lansana Conté et de la terreur de CND ; ex-ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat , n’a pas trouvé mieux que de psalmodier un concert de remerciements dont seul il a le secret, à l’adresse d’AC. Pour un ministre qui venait d’être empêché manu-militari d’accéder à son bureau pour risque de vol, c’était tout logique !
Le général Korka Diallo, ministre sortant de l’Elevage, s’est, quant à lui, fendu d’un aphorisme sans ambiguïté: « le président m’a dit qu’il est très content de notre collaboration» ! Après avoir cherché en vain à noyer le poisson, en faisant croire encore à l’existence du strapontin supprimé qu’il occupait .Change ridicule, sauf pour lui.
Du reste, général Korka est un habitué des salamalecs : lorsque le bouffon écervelé Dadis Camara l’avait publiquement humilié à cause d’un prétendu favoritisme filial, tout le monde avait crû que le général Korka Diallo se suiciderait, ou, au moins, démissionnerait en désapprobation de l’affront public qu’il venait d’essuyer. Il n’en a rien été. Korka Diallo a continué de voir la vie en rose, indiffèrent.
Faut-il en rire ? Faut-il en pleurer ?
On pourrait douter quant à la sincérité de ces propos dans un pays où il faut raser les murs, même pour l’Etat, pour être en sécurité .Mais ils révèlent toutefois la mentalité servile du Guinéen qui ne démêle toujours pas servir un individu et servir l’Etat. A moins de croire qu’AC ait usé d’un sortilège pour faire l’unanimité. Quel tocsin dans ce cas ? Connaissant la boulimie du « prof » pour le pouvoir, et son goût aigue de la mysticité (les Donzos, sa garde prétorienne, sont avant tout des féticheurs), rien n’est moins sûr.
Faire profil-bas n’aurait pas été plus déshonorant pour ces ministres, à défaut de faire leur mea-culpa sur la nullité de leur bilan. D’autant plus qu’en Guinée les dinosaures politiques se recyclent à chaque régime…
Les Guinéens dans leur majorité ne se doutent guère que le grand toilettage de l’appareil d’Etat annoncé n’est que partiel et fort partial-d’autres limogeages et nominations sont sûrement entrain de mitonner en fonction des desideratas et des caprices politiques machiavéliques du « prof-président »-.On est certain que le piètre jeu de chaises musicales où les remplacé(e)s choisissent leurs successeurs, n’a pas livré tous ses secrets.
Il Faudra façonner d’abord un Guinéen nouveau débarrassé de l’esprit d’aliénation, du culte de la personne initié par AST, de l’ethnocentrisme, de l’incivisme, pour une Guinée nouvelle. Cela prendra le temps que ça prendra, mais ce sera indispensable pour l’émergence d’une Guinée nouvelle et progressiste.
Oury Baldé
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