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Quels Hommes politiques pour les prochaines élections ?

Elections législatives et présidentielle approchent à grands pas et  les partis politiques de Guinée ne se bousculent pas pour nous présenter leurs plans pour sortir le pays de la médiocrité de gouvernance qu’il connaît.

N’est-il pas primordial de poser dès maintenant des préliminaires qui nous permettront de choisir en connaissance de cause les femmes et les hommes qui seront amenés à conduire la Guinée sur le chemin de la bonne gouvernance.

Sans doute que certains penseront que cette réflexion est illusoire dans la mesure où l’on présage que des élections crédibles ne pourront jamais être organisées sous l’ère Conté. Mais l’optimisme est permis depuis les évènements de janvier et février 2007 ; le peuple de Guinée reste maître de son destin et les gouvernants auront intérêt à respecter le verdict des urnes.

Il faut signaler que la tâche ne sera pas facile d’une part pour ses aspirants au pouvoir et d’autre part pour les guinéens qui seront appelés aux urnes, frustrés par cinquante d’années de politique mal ficelée.

Les personnes qu’ils éliront, devront commencer à poser les germes de la bonne gouvernance dès les secondes qui suivront leur prise de fonction. Cela ne sera effectif que si les électeurs prennent conscience de l’importance de ce futur choix, de cet important bulletin de vote qu’il va falloir attribuer à l’un de nos trois différents acteurs politiques :

Les acteurs de l’opposition

L’opposition continue profondément de muter dans notre pays depuis l’apparition du multipartisme.

En politique, l'opposition se définit comme l'ensemble des mouvements qui contestent les décisions des détenteurs du pouvoir. On se rend compte, sur la base de cette définition, que les opposants en Guinée se comptent sur le bout des doigts. Ce paysage de l’opposition est devenu encore plus flou avec les mutations de ces derniers temps. En outre, la difficulté de nos grands partis dits d’opposition est la singularité dans laquelle chacun d’entre eux évolue en attendant la mort du Président Conté. Cette volonté de ne point vouloir s’associer aux autres n’est pas la conséquence de leurs différences idéologiques mais plutôt la résultante de la théorie selon laquelle ils seraient majoritaires, et de ce fait ils pourraient faire cavalier seul pour la conquête du pouvoir. Pourtant aucune enquête statistique, aucun résultat d’élection crédible ne vient corroborer leurs affirmations.

Certains de ces "opposants" ont aussi joué des rôles de premier plan dans "l’émancipation" de la deuxième République. Et le paradoxe est que ces adeptes de la mauvaise gouvernance d’hier veulent devenir les acteurs de la bonne gouvernance de demain.

Pour changer notre histoire, ne va-il pas falloir changer ces acteurs, surtout, principaux dont la responsabilité dans l’état comateux de la Guinée d’aujourd’hui,  ne fait aucun doute ?

C’est pour cette dernière raison que nous  ne devons pas voter de façon hasardeuse sinon, jamais se pointera la fin du film de notre cauchemar.

Pour une meilleure visibilité, la probité des acteurs politiques devra être prise en compte. A cet effet, les futurs candidats doivent déclarer et justifier leur patrimoine !

Il existe aussi des opposants vierges du pouvoir mais tellement distants des guinéens qu’ils sont méconnus de ceux-ci. Quelle crédibilité  peut avoir un parti d’opposition ne s’adressant à ses militants qu’au moment des élections?

Discerner les vrais opposants capables de relever les défis de demain ne sera pas chose facile. Alors dès maintenant, ceux qui veulent tourner le cours de l’histoire doivent s’atteler à rapidement convaincre les électeurs que nous sommes.

Les Hommes au pouvoir

La majorité (certains diront la totalité)  ne doit pas être  reconduite mais osons croire qu’il en  existe certainement des intègres parmi eux mais, hélas, difficilement repérables à cause des méthodes de gestion de leurs collaborateurs guidés par la cupidité. On ne peut sous aucun prétexte affirmer que ces Hommes doivent payer pour la gouvernance des autres. Ils ont sans doute essayé à leur niveau de faire avancer les choses mais avec beaucoup de mal. Ils continuent  de résister à la corruption et d’imposer des méthodes de travail saines. Les efforts ne sont pas vus car leurs collaborateurs font un travail peu honorable.

Il va falloir que ces personnes se donnent encore beaucoup de mal à nous démontrer leur singularité avant qu’il ne soit trop tard.

Qu’elles aient le courage de prendre, dès maintenant, officiellement distance du pouvoir qui continue de précariser la vie du guinéen.

Accessoirement, le limogeage mérité de Kouyaté et la nomination déméritée de Souaré ne rendra la lutte contre les maux de la deuxième République, notamment l’impunité, aisée. L’esquive du successeur de Lansana Kouyaté par rapport aux évènements récents (grève des militaires et assassinat des civils et policiers)  prouve à suffisance qu’il ne faut pas attendre grand-chose de son gouvernement. Cependant, les caractéristiques de ceux d’entre eux en soif de changement n’auront point du mal à émerger si leur volonté est ardente, même si force est de reconnaître que la solution aux problèmes de la Guinée ne viendra pas d’un premier ministre ou d’un gouvernement, mais plutôt d’un changement de chef d’Etat et des méthodes de gouvernance !

Des hommes nouveaux

La destinée de la Guinée ne dépendra pas que des deux premières catégories de nos acteurs politiques. Nous avons besoin d’un renouvellement urgent de la classe politique. La Guinée a beaucoup de ses fils, dignes de ce nom, qui ne demandent qu’à être reconnus pour apporter leur pierre au développement du pays. Ils exercent en Guinée, ou ailleurs, écœurés par les agissements des hommes politiques, pensant que le système est trop infecté pour être traitable. Ils sont beaucoup plus intègres que ceux qui continuent à s’agripper à un pouvoir auquel ils doivent tout. Leur compétence et leur savoir font qu’ils ont toujours su s’assumer avec le fruit de leur travail.

Ils sont nombreux à faire leur preuve à travers des gestions rigoureuses dans des organismes privés, des associations et dans des entreprises mondiales performantes, relevant chaque jour qui passe des défis titanesques.

Ces "hommes nouveaux" doivent oser et se rendre dans l’arène politique.

Ils doivent assurer leur avenir car ce serait utopique de leur demander de se sacrifier totalement pour leur pays. Cependant leur devise devrait être "intérêt personnel d’accord, mais intérêt collectif d’abord" et leur mission devrait être de réussir, seule alternative possible, après les cinquante années d’échec que nous avons connues. Désormais, c’est de l’intérêt de la nation qu’un homme politique doit trouver son véritable accomplissement, et non des détournements des deniers publics.

La toile de la rupture, nous devons la tisser avec des Hommes vaillants à notre tête.

Koumbassa Alassane

koumbassa@googlemail.com

 

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