Procès des présumés "assaillants", un test pour la justice guinéenne
- Par Administrateur ANG
- Le 15/01/2013 à 08:08
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Le procès des présumés auteurs de l'attaque contre la résidence du président Alpha Condé, qui a démarré le 6 janvier à la faveur des assises de Conakry, constitue un véritable "test" pour la justice guinéenne qui va entrer dans sa phase de réforme en 2013, estiment certains observateurs locaux. A travers ce procès, ont indiqué ces observateurs, les autorités judiciaires guinéennes devront prouver que l'indépendance de la justice consacrée par le gouvernement actuel, n'est pas un "vain mot", en disant le droit et rien que le droit dans cette affaire qui focalise l'attention de l'opinion nationale et internationale.
Ce sont 33 accusés qui ont été conviés devant la Cour dans le cadre de cette affaire d'attaque ayant visé la résidence privée du chef de l'Etat guinéen dans la nuit du 19 juillet 2011. Les chefs d'accusation portés contre ces personnes, à majorité des officiers militaires, sont "atteinte à l'autorité de l'Etat, assassinat, tentative d'assassinat, coups et blessures volontaires, racisme, ethnocentrisme, destruction d'édifices privés, détention illégale d'armes de guerre et de munitions, association de malfaiteurs, complicité, rébellion, détention et consommation de chanvre indien, abstention délictueuse, désertion".
Le 14 novembre 2012, la Chambre d'accusation avait pris la décision de renvoyer devant les tribunaux "civil et militaire" les prévenus dans cette affaire. Auparavant, un "non-lieu" avait été prononcé en juillet à la faveur de 15 accusés, ce qui, d'après la Chambre d'accusation, devait donner lieu à leur "mise en liberté". Mais le parquet avait interjeté appel auprès de la Cour suprême pour casser ce "non-lieu".
Le général Sékouba Konaté, ex-président de la Transition, dont des proches figurent parmi les accusés, y compris l'ex-chef d'état- major général des armées le général Nouhou Thiam et le commandant Sidiki Camara, avait plaidé pour leur relaxe auprès du président Alpha Condé. C'était lors d'un entretien sur les antennes d'une radio locale, à une heure de grande écoute. Aucune réaction n'avait été enregistrée du côté des autorités guinéennes, qui voudraient sans doute laisser la justice faire son travail, dans la gestion de ce dossier.
Cela s'inscrit d'ailleurs en droite ligne du programme du président Alpha Condé qui s'est lancé le défi d'instaurer un Etat de droit en Guinée. Ce qui passe forcement par "une justice indépendante et équitable pour tous", comme il l'a rappelé dans son discours de Nouvel An adressé à la Nation le 31 décembre 2012.
Alpha Condé a promis ainsi à ses compatriotes que "l'année 2013 sera celle de la justice", mesurant à cette occasion "la nécessité d'établir une justice respectée des justiciables et équitable entre les parties".
Cette réforme sera axée sur "un programme global de la gouvernance judiciaire qui prendra en compte les aspects institutionnels, humains, infrastructurels et financiers", a annoncé le chef de l'Etat guinéen.
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