Poullo de Guinée, perpétuel émigré
- Par Administrateur ANG
- Le 26/04/2012 à 07:53
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Le destin du Peuhl est indubitablement lié aux pérégrinations. Son omniprésence, quelque chose de proverbial. Ses moult périples l’ont conduit aux quatre (4) coins de la terre. De ce nomade sédentarisé aux origines controversées, la barbarie du sanguinaire Sékou Touré fît un globe-trotteur condamné à l'errance, ayant hanté même depuis l'exil la paranoïa d'AST.
Inarrêtable paladin en quête d’horizons meilleurs, le Peuhl, ainsi que ses deux (2) millions de compatriotes guinéens, fut naguère persécuté et astreint à l'exil ou au cercueil, réduit au statut d'immigré ou voué aux "geôles du diable" .
La descente aux enfers commence réellement à partir de la date fatidique de 1976 avec le fameux complot dit « complot peuhl » qui voit l'assassinat de Diallo Telli. C'est dès lors le début d'une longue errance en chemin de croix devant l’éternel.
L’immigration économique apparaitra plus tard sous Lansana Conté, autour des années 90, dans le sillage des PAS (Politiques d’Ajustement Structurel) qui ont atrocement paupérisé les pays africains. A partir de ce moment là, le rêve de l’eldorado occidental poindra et/ou s’affermira, à la suite des précédents exodes dans la sous-région (Liberia, Sierra-Leone, Côte-d’Ivoire, Gambie, Sénégal, Guinée-Bissau, Angola récemment) et un peu partout en Afrique.
De nouveaux migrants s’établiront ainsi par vagues successives aux USA en premier, très prisés pour l'attrait de leur superpuissance et leur rayonnement universel. L’Espagne, le Portugal, la Belgique, le Royaume -Uni seront de plus en plus pris d’assaut. La France dans une moindre mesure, beaucoup moins à cause de l’antécédent colonial que l’image austère qu’elle dégage auprès des Guinéens.
Récemment, la foulaphobie viscérale d'AC a de nouveau « poussé bon nombre dehors »...
Dans cette quête ininterrompue de havre de paix et de soi aussi, plus la zone de résidence est éloignée du bercail (Fouta, Guinée), plus le risque de perde ses valeurs culturelles (langue, us et coutumes) s’est trouvé grand.
La diaspora Peuhle de Guinée de par le monde pourrait (à la grosse la louche) dépasser les 10 millions d'êtres humains.
Il est plus que temps que cet immense potentiel humain disséminé depuis des lustres à tous les vents prenne le chemin du retour pour participer au développement du pays. Mais ne nous y trompons pas .Cela ne passera que par la mise en place d'une réelle politique attractive de retour : sensibilisation, appel ouvert au retour, implication au plus point des autorités politiques et leaders d'opinion. Tabittal International, ou une de ces nombreuses associations Peuhles, devrait, par exemple, se réapproprier de cette initiative salutaire.
Le rôle de la diaspora dans le développement d'un pays n'étant plus à démontrer, cette communauté pourrait nous apporter son dynamisme, son expérience, toutes ses valeurs ; atouts considérables dont la Guinée tirerait grandement parti .Après tout, le pays a bien besoin de toutes ses ressources pour son décollage .Pourquoi devrait-on se priver donc de cet énorme capital humain ? En tout cas, « il n'y a de richesse que d'hommes ».
Le Peuhl, c'est en soi, depuis, une identité éclatée qui, par ses incessants exodes denotant une certaine demission , risque d'être de plus en plus dissolue jusqu'à l'extinction totale, s’il ne tient garde.
Poullo! "Pierre qui roule n'amasse pas mousse"… Hidha yahah toun, hidha yahah. Ha hondhè yahatah ? Hondhè hotatah? Hondhè tabitatah? ? Nanou : Kossi a iwih ka galèh babama dho si godho wadha diagou ton.
Oury Baldé
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