PERIL EN LA DEMEURE
- Par Administrateur ANG
- Le 29/01/2008 à 23:15
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Les campagnes de lutte anti-coloniale, se sont fait l’écho de thèmes récurrents tels, l’éveil ou la prise de conscience des populations africaines, alors sous domination, en raison de l’analphabétisme supposé de ces dernières, situation qui ne leur prédisposait guère, à une aptitude d’appréciation juste, de leurs inhumaines conditions de vie et partant d’un sursaut d’orgueil de leur part, pour la défense et la promotion de leur identité culturelle. Le mouvement de la négritude qui a fait sienne cette mission de sensibilisation, s’est pour une large part, inspiré de cette thématique, dont les conséquences ont eu pour effet, l’accession à l’indépendance des pays colonisés, par la prise en mains de leurs propres destins. La guinée qui fut l’une des premières nations d’Afrique noire à recouvrer la pleine souveraineté, a été un des pionniers de cette lutte d’émancipation, en ayant adopté des positions avant-gardistes, par son soutien aussi moral que matériel, aux différentes factions de lutte, à travers le continent. Cette attitude chevaleresque, nous a valu la sympathie et le respect de tous, prouvant à suffisance la maturité politique du peuple guinéen et sa capacité à appréhender les problèmes de société et d’y apporter des solutions viables, en considération et en application des principes de solidarité et de fraternité entre les peuples. Cette souvenance du bon vieux temps, éveille en nous un sentiment de fierté et de réconfort moral, parce que synonyme de volonté manifeste de surpassement, au-delà des divergences idéologiques et des lignes de démarcation identitaires, à la recherche de l’idéal de paix et de développement , par l’assignation d’un objectif commun, d’auto- détermination, dans l’optique de recherche de voix et moyens de lutte contre la pauvreté, pour la pleine satisfaction de nos besoins vitaux. L’on imaginait alors ces notions d’éveil et de prise de conscience révolues, mais voilà qu’elles deviennent aujourd’hui en Guinée plus que d’actualité, même si au demeurant, le sens à leur donner diffère de celui d’antan, à cause de l’évolution socio-politique et les contraintes économiques conjoncturelles du moment . En effet, s’il était auparavant question de victimisation en incombant les responsabilités de la paupérisation des populations africaines aux pays occidentaux, à travers les méfaits de l’esclavage et de la colonisation, qui ont certes eu, leurs lots d’impacts négatifs, il est désormais de probité morale et intellectuelle, de reconnaître notre part grande, dans l’échec de nos politiques, un demi-siècle après, en nous retrouvant continuellement confrontés, à une situation de survie quotidienne, due à l’incapacité notoire de nos dirigeants à conjuguer leurs efforts, dans la nécessité d’une synergie d’action efficace, pour ce qui est des prises de décisions stratégiques en matière de gouvernance. La gestion administrative dans notre pays, souffre depuis toujours de l’incohérence et de l’ambivalence de nos politiques, à cause du manque de bonne coordination de l’action gouvernementale, qui ne tienne compte de la continuité de l’état, pour initier et pérenniser des programmes de développement, afin de mettre un terme à l’improvisation et à l’amateurisme, dans la direction des affaires, mais aussi, en faisant valoir le principe de solidarité intergénérationnelle, pour l’association de la jeunesse, avenir du pays, à la gestion publique. La mauvaise allocation de nos maigres ressources financières et l’extravagance des dépenses extra- budgétaires, contribuent par ailleurs à maintenir notre dépendance vis-à-vis de l’aide extérieure qui ne cesse de se raréfier, par sa subordination à des conditionnalités de transparence et de bonne gouvernance, toutes choses qui font défaut en Guinée. C’est pourquoi, le combat actuel se situe, dans la dénonciation de pratiques immorales régressives, qui se réclament tout haut, de volonté populaire et d’intérêt général, alors qu’elles se fondent tout bas, sur des considérations subjectives, qui sapent les diverses tentatives de réconciliation nationale. Pour peu euphorisante que soit cette apparente accalmie que nous constatons actuellement dans le paysage politique, la situation est loin d’être enviable, car d’ici à connaître l’issue des prochaines élections législatives, le chemin s’avère long et difficile. L’inconstitutionnalité de la fonction de P.M, ayant favorisé la légitimation des prises de positions unilatérales du président de la république, qui bénéficie par ailleurs, d’un climat de déception, né de la gestion ambitieuse dans le sens personnel du terme, mais antipathique du point de vue de l’opinion publique du P.M, il y’a besoin urgent, de trouver un contrepoids politique capable de tempérer et de nuancer la position dominante que confère la concentration du pouvoir dans les mains de l’exécutif. Pour ce faire, l’on peut espérer et attendre du P.M, une attitude responsable, quant à la transparence et à la régularité de ces élections, seule alternative susceptible de garantir l’action gouvernementale, à soumettre à la seule approbation parlementaire, surtout que la restriction de son champ d’action, à travers le décret de restructuration des départements ministériels, le place dans une position inconfortable, comme se situant entre le marteau et l’enclume, position dont il ne peut attendre une amélioration, que dans la perspective d’une institutionnalisation du poste qui est aujourd’hui le sien, dans une logique de séparation des pouvoirs et d’indépendance vraie des institutions républicaines. La réduction au néant de l’action du gouvernement actuel, peut s’apparenter à du négativisme si ce n’est du négationnisme, au regard des actes posés ça et là, même si leur pertinence est parfois sujet à controverses. N’empêche qu’il faille quand même reconnaître que l’environnement politique dans notre pays, n’a jamais été aussi favorable au changement et pour que les actions du gouvernement soient créditées de confiance et de respect, le P.M a tout intérêt à ce que l’issue des élections législatives à venir, soit favorable à la constitution d’un gouvernement d’union nationale, représentatif des différentes sensibilités politiques, y comprise la tienne qui reste par ailleurs à déterminer.
BAYO Abidine
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