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Peine ferme pour 12 personnes après des heurts à Conakry (Avocat)

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Douze personnes ont été condamnées à six mois de prison ferme pour "troubles à l'ordre public" par la justice guinéenne, après des heurts entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre à Conakry, a-t-on appris mardi auprès de leur avocat.

Les douze prévenus ont été jugés lundi par le tribunal de Dixinn (banlieue de la capitale) pour "troubles à l'ordre public, attroupement illégal et participation à un rassemblement interdit", a affirmé à l'AFP leur avocat, Me Thierno Souleymane Baldé.

Ils avaient été arrêtés après des heurts les 13 et 14 avril entre partisans de l'opposition et forces de l'ordre qui ont fait deux ou trois morts, selon les bilans respectifs du gouvernement et de l'opposition, et plus d'une dizaine de blessés.

Chaque condamné doit également payer une amende d'un montant équivalent à 63 euros. Sept prévenus ont été relaxés pour "délit non constitué".

"C'est un déni de justice et une farce judiciaire. Mes clients ont été arrêtés non pas sur les lieux de la manifestation mais plutôt dans leur domicile. Certains même étaient en train de boire du thé avec leurs camarades", a indiqué Me Baldé, qui a annoncé faire appel du jugement.

Ses clients ont, selon lui, "tous été torturés, battus et dépouillés de leurs biens", dont de l'argent et des téléphones portables.

Les prévenus jugés lundi faisaient partie d'une cinquantaine de personnes arrêtées les 13 et 14 avril, selon Me Baldé.

Parmi ces personnes, cinq ont été condamnées le 16 avril à des peines de deux à six mois ferme et à payer une amende de 63 euros, notamment pour "troubles à l'ordre public", par un tribunal de Conakry.

L'opposition avait appelé à manifester les 13 et 14 avril pour protester contre l'insécurité et l'inversion du calendrier électoral par la commission électorale, qui a repoussé les élections locales à mars 2016, soit après la présidentielle fixée à octobre 2015.

Elle est de nouveau descendue dans la rue lundi à Conakry et a appelé à manifester jeudi dans tout le pays.

L'opposition dit craindre que les exécutifs communaux provisoires désignés par le pouvoir, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005, ne favorisent des fraudes au profit du président Alpha Condé, élu en 2010.

M. Condé a récemment balayé les soupçons de fraude, assurant que les exécutifs locaux ne joueraient "aucun rôle" pour la présidentielle.

Source: AFP

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