Ordonnance spéciale du Président de la Transition.
- Par Administrateur ANG
- Le 14/10/2010 à 07:47
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S’il est vrai que c’est sur une suggestion du Président de la Transition que les coordinations régionales ont convié les deux candidats à se concerter à propos de la Présidence de la CENI, c’est que « ipso facto », M. Loucény Camara n’est pas confirmé dans la fonction de Président de cette institution par le Général Sékouba Konaté, bien que ce dernier ait signé le décret confirmant la proposition de la tenue le 24 Octobre du second tour, ainsi d’ailleurs que le décret de lancement de la campagne pour cette élection.
Il ne s’agit rien moins que de l’intoxication que d’affirmer, comme le fait un journaliste sur un site proche de l’arc-en-ciel, que puisque le Président de la transition a signé un papelard déposé par ce mal élu, « ipso facto », dit-il dans un sophisme qu’Alpha Condé devrait déplorer, lui qui lors d’une mémorable opération coups de poings, avait mis chaos dame Dominique Bangoura, qui s’en est tellement souvenu, qu’elle et M. Mohamed Bangoura sont actuellement invisibles et inaudibles dans l’arc-en-ciel, malgré la présence, non moins discrète de M. Fall, ami d’enfance de M. Mohamed Bangoura, Président de leur Parti, le FUDEC. Après l’échec de cette rencontre qui n’en était pas une d’ailleurs , puisque M. Condé a préféré des rencontres différées, le Président de la Transition, décidément obsédé par le consensualisme, a convié à une nouvelle concertation ce mardi 12, les deux protagonistes du 24 Octobre, preuve supplémentaire que la CENI n’a toujours pas de président, d’autant plus que 12 membres de l’institution viennent avec une pétition, de donner un coup de grâce à cette « élection », manœuvre maladroite et quelque peu infantile en cette période de toutes les méfiances, qui n’avait aucune chance d’être légitimée.
Suspendre ce pouvoir exorbitant d’annuler 500 000 suffrages
Je propose que le Président de la Transition, premier magistrat, garant de l’Etat de non droit que nous vivons depuis le coup d’Etat du 23 décembre 2008, prenne une ordonnance spéciale qui suspendes l’article de la loi électorale qui donne un pouvoir exorbitant au Président de la CENI, en l’occurrence, le droit d’annuler jusqu’à 500 000 suffrages exprimés. Il ne ferait ainsi que s’inspirer de l’article 16 de la constitution française de 1958, même amendée mais qui sauvegarde toujours en substance, l’essentiel des prérogatives du Président « en cas de péril grave, » etc., etc. Ne sommes-nous pas en panne depuis 52 ans, ne sommes-nous pas menacés d’implosion civile depuis 3 mois d’entre deux tours ? Le Général de Gaulle a usé de ce pouvoir exceptionnel à l’occasion d’une simple menace d’un coup d’Etat, alors qu’après 52 ans d’apoplexie générale sociale, économique et maintenant nationale, la Guinée et les Guinéens vivent dans un coup d’Etat depuis bientôt 2 ans. La constitution, après avoir été suspendue par les auteurs du coup d’Etat, a été « descendue » pour donner un bain de jouvence aux leaders historiques dont l’un est en lice pour le second tour, alors qu’un autre continue à vouloir le beurre, l’argent du beurre et même les tartines qui vont avec, et qu’un troisième devenu premier au premier tour, ferait partie de ceux qui risquaient d’être recalés pour quelques « petits calculs égoïstes de l’Histoire.. » (VOI Lénine).
Ici je laisse aux spécialistes de la Présidence, du CNT, à la Cour suprême et bien évidemment aux juristes des deux candidats, le soin de ficeler comme il faut, ce plagiat. Le Président de la Transition pourrait, mais rien ne l’y oblige, sauf un autre coup d’Etat, (dans un coup d’Etat), les convoquer en une session extraordinaire d’urgence. L’essentiel étant que le Président, s’il lui arrivait de lire cette modeste suggestion, cesse de se hâter lentement. Dans les 24 heures, les officiers supérieurs Pivi Togba, Tiegboro, (ces noms me viennent au hasard) seraient chargés de cueillir Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé, de les enfermer dans un bunker à deux issues gardées par eux, avec comme seuls accessoires et provision, plusieurs bougies, une boite d’allumettes, deux bidons d’eau de Coyah, et un tappa lappa par tête de pipe.
Les gardiens Pivi et Tiegboro passeront un test d’alcoolémie, ne devront pas porter d’armes. Ils pourront toutefois garder leur grigris et devront l’un être habillé en Imam et l’autre en curé, tenant chapelet. Les deux suppliciés seront condamnés à trouver les noms et le nombre des membres de la future CENI. Ils y seront enfermés jusqu’à l’apparition de la fumée qui signifiera :
Habemus papam !
Excusez mon latin mais interdiction de lancer cela en tana ala ou tana tè. Dans la case coiffée de tuiles, ils seront attachés à deux poteaux éloignés de 3m l’un de l’autre. Le Mandingo, malgré son âge, à cause du Plâtô de mil ou de Kaba tô de Kankan, est encore très musclé et le Flakè, bien que flekèflèkè, est très.. « mo dharli », intraduisible et imprononçable par les Tanam et les Niankoye et même par aucun Baptou de la terre, qu’il soit blanc ou jaune. Bref, mieux vaut prévenir que guérir.
Retirez au Président de la CENI ce pouvoir exorbitant d’annuler des suffrages, et les hordes sauvages retrouveront vite le chemin des urnes, en marées moutonneuses.
Wa Salalm.
El Hajj Saïdou Nour
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