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Noces au CNT : Soeur RABI sera-t-elle une Mme SYLLA-GOMEZ ?

Dans notre société où la monogamie est souvent malmenée, une autre forme de lien matrimonial serait en voie d’apparition : la polyandrie. Par décret militaire le Général Sékouba Konaté, chef de l’Etat pour l’intérim (cette dénomination semble la moins inexacte puisque Dadis n’était pas élu Président) vient de propulser Madame Hadja Rabiatou Serah Diallo à la tête du Conseil National de Transition. La création de cet organe politique est prévue par le 4ème point des « Accords » de Ouaga du 15 janvier 2010. Mais le CNT est né avec une malformation.

En effet, nous nous attendions à un beau bébé « délibérant » ; l’accouchement  nous a donné un nouveau-né « consultatif », donc peu viable. Je suis d’autant plus peiné par ce lourd handicap post-natal qu’il est aggravé par une triarchie composée d’une Hadja, d’un Monseigneur et d’un El Hadj. En Guinée on excelle dans l’art de compliquer ce qui devrait être simple.

D’après les « Accords » précités, le CNT a une mission, celle de jouer saisonnièrement le rôle de parlement ; en réalité il a maintenant une vocation, celle de caisse enregistreuse des décisions de la junte! C’est à croire que notre pays est maudit. D’abord, pourquoi une personnalité religieuse pour diriger un CNT prévu pour un Etat laïc? On n’est pas à une contradiction près ! En guise de personnalité religieuse on construit un ménage à trois, véritable syndicat confié à une croyante gaillardement encadrée par deux autres croyants. Je ne mets pas en doute leur religiosité, encore moins leur respectabilité mais les mots ont quand même leur sens. Religieux et croyant ne couvrant pas les mêmes réalités, seul Mgr Albert Gomez peut se prévaloir du titre de religieux. On a tellement instrumentalisé la religion et mélangé Evangiles et Hadiths dans notre pays que le chemin de Dieu ne semble plus guider nos pas !

Cependant, je félicite Sœur Rabi pour sa promotion. Et lui souhaite bien du plaisir car après la signature du « mariage » non pas pour le meilleur et pour le pire mais bien « pour le poisson et pour le riz », les convives attendent maintenant pour manger. Il y a des bataillons d’affamés, souvent désagréables, pour seulement 101 couverts. Le problème de Rabi sera de savoir comment gérer une queue qui commence à s’allonger ! Pourra-t-elle satisfaire tous les excités qui attendent aux portes du CNT? J’ai bien envie de connaître, en l’absence d’élections, les critères de désignation des « membres représentant toutes les composantes de la société guinéenne ».

Pour l’instant, on attend toujours le gouvernement de Doré. Quelle arlequinade ! Quand est-ce qu’il comprendra qu’il n’a pas 6 mois pour former un gouvernement mais qu’il doit former un gouvernement pour une durée 6 mois ? J’avais dit que le mythe de Jean-Marie Doré allait tomber ; il s’effondre. Ce beau parleur a tout d’un affabulateur. Certes, il parait intelligent. Avec le niveau du brevet, Jean a travaillé à l’Office de la main-d’oeuvre de Conakry avant de réussir(quand même) au concours lui ayant permis de travailler au BIT pour le compte du gouvernement guinéen de l’époque. Il doit beaucoup à Sékou Touré qui lui avait offert épouse et gîte pour services rendus à la Révolution ! Pour apprécier l’ampleur et la qualité de son « travail », je recommande vivement la lecture de la brochure n° 69 de la revue du PDG « Révolution Démocratique Africaine » ayant pour titre « Révélations sur les activités criminelles de la contre révolution ». C’est un pavé de 291 pages, publié à Conakry en août 1973. Jean n’aurait pas été qu’agent double mais un agent aux facettes multiples ! Ce « combattant pour la démocratie » sortait et rentrait en Guinée sans être inquiété, ce qui n’était pas le cas pour Baba Kaké ou Siradiou Diallo. Mieux, d’après certaines sources, il bénéficiait d’une escorte motorisée pour se rendre dans son village natal sous le régime de Sékou Touré.

En matière de titres universitaires, j’aimerais bien que Jean, qui ne dément pas une rumeur qui l’arrange, puisse nous indiquer le palmarès où il figure. Ce serait facile à vérifier pour sauver son honneur. Quand on dit que pour accéder à la primature, Jean a été préféré à Rabi sur le seul critère de diplôme, on ne peut même pas sourire. En effet, comment comprendre qu’un homme qualifié d’instruit peut-il avaliser la structure du futur gouvernement d’un pays sous perfusion économique telle qu’elle est décidée ? Sa balourdise est si poussée qu’elle laisse supposer qu’il ignore, lui qui a pourtant longtemps vécu à l’étranger, ce qu’est un « ministre conseiller » ! Ce titre peut prêter à confusion dans la mesure où il est utilisé en diplomatie pour désigner une personne qui agit en qualité de Chargé d’Affaires par intérim en l’absence de l’ambassadeur alors que dans le cas d’espèce il semble qu’on veuille parler de conseiller qui aura rang de ministre de plein exercice dans un « gouvernement parallèle » qui ne dit pas son nom. J’aurais voulu que le Ministère de l’Education Civique concerne les porteurs d’armes. Estimons-nous encore heureux de n’avoir pas des Ministères de la Chasse, de la Cueillette ou du Conditionnement du Vin de Palme.

Je crois que Jean a échoué avant de commencer. Il n’est pas l’homme de la situation mais un homme à nous faire perdre du temps. Le Général Sékouba Konaté devrait tenir compte de l’erreur de casting concernant Jean et le virer. Jean est déjà fatigué, ses batteries sont à plat. A voir son visage émacié, on se rend compte qu’il y a longtemps qu’il ne mange plus du chocolat suisse.

Je vous salue.

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