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Ne portons pas le bonnet d'âne !

Il est assez intéressant de lire certains articles toujours critiques sur le Net. Mais concrètement que préconisez vous de réalisable aujourd'hui en Guinée?  Pas de théorie ou du "il faudrait que...".  La réalité du terrain ici à Conakry commande plus de subtilité: ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain! 

Il faut faire preuve de beaucoup de discernement.  Le pouvoir des rumeurs nous fait perdre de vue l’essentiel et oublier nos objectifs : Bonne gouvernance et liberté (droits de l’Homme), à défaut de démocratie proprement dite.  Nous ne pouvons pas passer tout notre temps à critiquer sans vouloir descendre non plus dans l'arène politique pour servir d'alternative.  Que faut-il faire alors?  Pas de théorie mais proposez quelque chose de réalisable avec les mentalités et la culture en Guinée où seuls ceux qui n'ont pas pu "voler" se plaignent aujourd’hui soit parce qu’ils n’en ont pas eu l’opportunité ou alors ils font parti de la diaspora.  Ce n’est pas faire l’apologie du crime ni une excuse: c’était un fait de société sous Lansana Conté !  Il faudra bien faire des audits pour évaluer l’ampleur de la gabegie et des préjudices causés aux populations : ce faisant certains seront épinglés et devront répondre devant la loi mais certainement les plus gros ‘’pilleurs’’ échapperont car le système permettait de s’enrichir sans laisser des traces, par exemple pour ceux qui se servaient dans la cagnotte du Général Conté –techniquement à la limite de la légalité et moralement condamnable comme le fameux « budget de souveraineté » de Dadis- et autres caisses noires.  Donc ceux qui attendent des miracles en termes de poursuites judiciaires risquent d’être déçus : pas étonnant que depuis 2007 les audits n’ont pas connu de dénouement et que certains ex-ministres, apparemment très riches, réclament à hue et à dia des audits sachant que la comptabilité ne pourra rien révéler.  Et cette période des ‘’mal-gens’’ et mauvaises mœurs est en phase d’être terminée même si les ‘’gré à gré’’ et autres petites magouilles ont la vie dure.  Nous voulons désormais du concret!  Il y aura,  peut-être, des élections en juin 2010 mais elles seront tout sauf  transparentes car nous avons comme des nigauds endossé un plan machiavélique militaro-politique des Français avec la complicité de certains leaders  guinéens : mais je n’en veux pas aux Français qui profitent  légitimement –comme tout Etat- de notre complexe d’infériorité malgré les gueulantes et notre manque de conviction. 

Néanmoins, il est plus dangereux de faire demi-tour maintenant que de tenter d’influencer le processus pour une meilleure transparence car la tension socio-communautaire est  telle que tout prétexte peut dégénérer en guerre civile (c’est palpable ici).  Par exemple, certains commencent à semer comme d’habitude la zizanie en diffusant que puisque celui qui joue le rôle de feu Fofana (Mr Sow) est Peul que « les Peuls voudraient saboter la transition » à travers la grève des banques.  Quelle sottise ! Comme si Mr Sow est le délégué d’une communauté !  Mais en Guinée, pays de nombreux nigauds, cela peut prendre.  Pourquoi lorsque c’était Fofana, tout était OK ?  Certains Guinéens ici ont un vrai problème ‘’existentiel’’ !  Donc, nous devons apporter des solutions viables et surtout réalisables dans le contexte actuel au lieu de répéter des accusations ou juger des gens sans présenter les preuves et en plus, alors que rien ne prouve que nous n’aurions pas agi de même, vivant  en Guinée et étant issu du sérail.  Les ‘’saints ‘’ avec une moralité supérieure n’existent que dans les fables, pas sur la Terre des Hommes.  Encore une fois, cela n’est pas faire l’apologie du crime économique mais de l’objectivité issue de l’analyse rétrospective de la réalité du terrain particulier guinéen forgé par notre Général Conté : on peut affirmer de façon péremptoire que tous les cadres et opérateurs économiques en Guinée ont été auteurs de malversations financières-à un moment ou un autre si ce n’est continuellement.  Qu’elle différence  y-a-t-il entre des ‘’gré à gré et dépenses extrabudgétaires  abusifs-techniquement licites- et ceux qui détournent par d’autres moyens illicites les deniers publics ?  Aucune, moralement parlant !  Parmi ceux-là qui veulent faire de la politique et que tous leurs collaborateurs et journalistes soient incapables de fournir des preuves de malversations, c’est qu’il y a un gros problème au niveau des accusateurs.  La vraie question aujourd’hui  qui sera pertinente pour nous tous est de savoir quel est le meilleur candidat en termes de caractère et qui est potentiellement perfectible ?  Les programmes de parti et projets de société n’engagent que les crédules qui veulent bien être bernés car la realpolitik, ses capacités intellectuelles et surtout sa sincérité dicteront la politique du futur président!  N’importe qui peut  en une heure avec l’aide du Net sortir les plus beaux programmes politiques et projets de société.  Mais être en mesure de les appliquer est tout autre !  Tout est de pouvoir discerner les politiciens des politiques !  Ce, même en Occident.  Qui inspire plus confiance, fiabilité et se montrera indifférent  à son origine vernaculaire pour traiter tous les Guinéens au même titre ?  Voila aujourd’hui l’énigme á résoudre.  L’expérience, entre autres, montre en Guinée que les personnes dites « vierges » ne valent pas mieux que les caciques : exemple de Dadis, des deux Doré, Kouyaté, M.Thiam etc.

Voila un axiome guinéen : Tout homme placé dans les conditions guinéennes d’hypocrisie générale et de mamayas sans risque de sanctions, au contraire encouragé par la société en générale et les promotions pour détournement, va virer/dévier en ‘’bon’’ Guinéen : détourner les deniers publics de façon flagrante ou subtilement  selon son degré d’intelligence ou d’affinité avec le ‘’Chef suprême’’ avec tous les superlatifs. 

Arrêtons de nous leurrer !  En réalité, il n’y a pas de Guinéens pire que les autres parce qu’ils ont servi sous Conté, ils ont seulement profité d’un mal guinéen de façon opportuniste comme vous auriez certainement  aussi fait, mis dans les mêmes conditions.  Seuls des institutions fortes avec des Guinéens (en proportion significative) prêts à refuser des postes politiques pour pouvoir lutter librement  sans compromission peuvent nous permettre d’arriver à un Etat de droits et à la bonne gouvernance ; sans oublier une presse incorruptible comme objecteur de la conscience des gouvernants.  Malheureusement, il y a un problème de taille et un cercle vicieux : L’homme et la femme guinéens ont faim et sont envieux ; et aussi, le nombre quantitatif critique pour renverser la tendance générale actuelle semble encore loin d’atteinte.

Néanmoins, il y a de l’espoir autrement il n’y aurait pas de lutte.  Nous devons donc continuer à lutter mais de façon constructive et réaliste en termes d’effets et de résultats : amplifier des ‘’on dit’’ sans preuves (en apportant  des), ne sert que les ‘’Forces du mal’’ pour nous diviser.  L’homme/femme politique aux « mains propres » n’est qu’un attrape-nigaud et de la propagande : scrutons le CV/biographie de chacun d’eux et nous verrons.  

Pour finir donc, attaquons un problème à la fois car qui trop embrasse mal étreint : il y a les présidentielles en vue, concentrons nous donc  sur cette échéance en faisant en sorte qu’elles  soient  les moins pires possible et que les Occidentaux restent neutres autant que nos moyens le permettront. Vu que nous n’avons pas pu ou voulu arrêter ou empêcher le processus (‘’accords’’ unilatéraux de Ouaga) en cours, tout autre action en ce moment serait contre productive, dangereusement hasardeuse  et certainement nul d’effet.  Le vin est sur le point d’être tiré, il faut le boire !  Pour nous, c’est du réalisme politique et non du défaitisme !  Nous ne sommes pas des adeptes de politique fiction ; surtout sans moyens conséquents d’action.  Si nous voulons être justes, objectifs et cohérents tous les cadres ayant servis l’administration guinéenne ou ayant évolué dans le privé en Guinée tout comme les opérateurs  depuis 1984 ne devraient pas être éligibles pour avoir servi et collaboré avec le système Conté ; autrement dit: seuls les Guinéens de la diaspora  seraient donc acceptables comme candidats -par défaut de présence sur le sol guinéen sous le Général Conté ?  Est-ce réaliste et surtout faisable ? Bien sûr que non !  Ouvrons donc les yeux, pour aborder ce problème avec raison.

A méditer sachant que le cœur est mauvais conseiller et que la raison est sage.

 

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