Manifestation de l'opposition à Conakry: Le dernier bilan officiel fait état de 130 blessés
- Par Administrateur ANG
- Le 28/02/2013 à 09:46
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Une manifestation d'opposants guinéens exigeant l'organisation d'élections législatives libres et transparentes en mai, a dégénéré mercredi 27 février à Conakry en violents affrontements qui ont fait quelque 130 blessés dont 68 membres des forces de l'ordre. Ces affrontements ont fait ressurgir la crainte d'une campagne électorale agitée dans un pays à l'histoire marquée par les violences politiques et militaires, où les manifestations de l'opposition sont le plus souvent durement réprimées.
Le dernier bilan de 130 blessés donné à la télévision nationale par le ministre de la Sécurité, Maramany Cissé, a été établi selon lui en collaboration avec les divers établissements hospitaliers de Conakry où ont été admis les victimes.
Des blessés "à coups de pierres"
Un précédent bilan officiel faisait état de 51 blessés "à coups de pierres", dont 23 policiers et 28 civils. Un communiqué des services du porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara, affirmait qu'un des policiers blessés se trouvait "dans une situation critique".
Il évoquait en outre "d'importants dégâts matériels, des édifices publics et privés détruits, des véhicules des forces de l'ordre et de particuliers endommagés", appelant la population au "calme, au civisme, au sens de(s) responsabilité(s)".
Almamy Soumah, un responsable de l'opposition, a affirmé que les manifestants blessés l'ont en partie été alors qu'ils voulaient "venger un des leurs arrêté, séquestré puis battu par des policiers devant le siège du RPG", le Rassemblement du peuple de Guinée (au pouvoir).
Mettre fin à la dictature
L'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, un des principaux opposants, battu par Alpha Condé au deuxième tour de la présidentielle de novembre 2010, a estimé que "la marche pacifique a été interrompue par les loubards du RPG avec la complicité des forces de l'ordre".
"Nous voulons mettre fin à la dictature d'Alpha Condé", a-t-il poursuivi, à la fin de la manifestation organisée dans la banlieue de la capitale.
"Ramener la confiance"
De son côté, Albert Damantang Camara a souhaité que "le débat se déplace de la rue vers un cadre plus approprié. Le chef de l'Etat a demandé une rencontre avec les leaders politiques. Nous souhaitons qu'au cours de cette rencontre un certain nombre d'incompréhensions (soient levées) et des solutions trouvées", en vue de "ramener la confiance autour du processus électoral".
Le président Condé, a invité les partis, syndicats, et organisations de la société civile à une rencontre lundi sur les législatives.
La marche, qui a réuni des milliers de personnes, était organisée pour réclamer la transparence et l'équité à ce scrutin prévu le 12 mai, l'opposition craignant des fraudes organisées par le pouvoir.
Journée "villes mortes"
Les manifestants ont déployé des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Oui à des élections libres et transparentes", "Mobilisons-nous pour chasser Alpha (Condé) et WayMark", l'opérateur sud-africain retenu pour la révision du fichier électoral et contesté par les opposants.
Des partis d'opposition avaient annoncé samedi qu'ils boycottaient le processus de préparation des législatives pour dénoncer l'absence de dialogue avec le pouvoir et la commission électorale. Ils entendent toutefois participer au scrutin.
L'opposition guinéenne avait déjà organisé le 18 février une marche qui avait également mobilisé des milliers de personnes pour exiger que ces législatives, attendues depuis 2011 et repoussées plusieurs fois, soient libres.
Elle compte poursuivre sa mobilisation en organisant jeudi une journée "villes mortes" dans tout le pays.
Vers des législatives
La date du 12 mai retenue pour les législatives doit encore être confirmée par décret présidentiel au plus tard lundi.
Les dernières élections législatives en Guinée remontent à juin 2002, sous la présidence du général Lansana Conté, décédé en décembre 2008 après 24 ans au pouvoir. C'est actuellement un Conseil national de transition (CNT, non élu) qui fait office de Parlement.
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