Manifestants interpellés en Guinée: l’inquiétude des familles
- Par Administrateur ANG
- Le 03/02/2020 à 09:22
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En Guinée, un calme précaire prévaut dans le Fouta Djallon. Notamment à Labé où, selon un décompte du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), 83 personnes ont été interpellées depuis le 13 janvier, en marge des manifestations contre le projet de nouvelle Constitution.
Une soixantaine d’entre elles ont été libérées vendredi 31 janvier. Les autres sont en détention préventive dans des conditions qui inquiètent leurs proches.
Plusieurs manifestants interpellés se trouvent en détention préventive à la prison civile ou encore à la Maison centrale de Labé. Une information confirmée, en début de semaine sur l'antenne de RFI par le gouverneur de Labé, Madifing Diané. Seulement, la durée et les conditions de cette détention préventive inquiètent leurs proches.
Un bol de riz sous le bras, Alpha Sadio Baldé se rend chaque matin à la maison d’arrêt de Labé. Son jeune frère, Thierno, y est en détention préventive depuis jeudi dernier. Pour Alpha Sadio Baldé, ses visites quotidiennes pour livrer les repas de son frère, ont un coût.
« Les jours passés, on payait 10 000 francs pour lui amener à manger mais depuis avant-hier, il y a une ceinture de " bérets rouges " qui sont là-bas et qui nous empêchent l’accès. Donc, le petit n’a pas mangé. Cela fait deux jours qu’on ne lui a pas envoyé à manger », s’inquiète-t-il.
Même situation pour Mamadou Aliou Baldé, un instituteur. Il se rend, trois fois par jour, à la Maison centrale de Labé pour soutenir son neveu âgé de 16 ans, interpellé le 13 janvier dernier. Cet homme n’a aucune information sur son dossier et ignore s’il sera inculpé tôt ou tard. Cependant et pour la première fois, depuis deux semaines, ce vendredi, Mamadou Aliou Baldé a pu voir son neveu et le problème, c’est que sa santé s’est dégradée.
« Il est un peu malade, suite à une bastonnade lors de la première grève du 13 janvier passé. Il a des blessures sur la tête, un peu sur l’œil… On s’inquiète », souligne-t-il.
Cet instituteur dit avoir engagé des discussions avec les responsables pénitentiaires afin d’emmener son neveu faire une radio à l’hôpital. Malgré ses démarches, l’inquiétude reste entière.
Le FNDC indique qu'un vingtaine de personnes sont actuellement en détention préventive. Il s'agit, pour l'essentiel, de mineurs originaires de Labé. D’après un responsable local, des discussions sont en cours entre autorités morales et religieuses afin de trouver une issue à cette situation.
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