Lutte contre la corruption et amélioration des services sociaux de base, thèmes clés de la campagne des législatives en Guinée (Synthèse)
- Par Administrateur ANG
- Le 07/09/2013 à 12:44
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Parmi les thèmes clés de la campagne électorale qui a démarré presque sur des chapeaux de roues en Guinée, figurent en bonne place la "lutte contre la corruption et l'amélioration des services sociaux de base", a-t-on constaté sur place.
Les 32 partis politiques engagés dans cette course aux législatives rivalisent d'ardeur, chacun tentant avec ses arguments de convaincre les électeurs à voter pour ses candidats, tout en mettant un accent particulier sur ces deux thèmes cités plus haut, à savoir "lutte contre la corruption et l'amélioration des services sociaux de base".
Ainsi, lors du lancement de la campagne du RPG-arc-en-ciel, parti au pouvoir dans la commune de Matoto, une des plus importantes de part ses habitants de la capitale, la coordinatrice de cette formation politique Hadja Nantou Chérif a pointé du doigt certains anciens dignitaires des régimes précédents, pour leur rôle dans la situation "chaotique" dans laquelle se trouve la Guinée. Elle faisait allusion ainsi aux anciens Premiers ministres qui composent l'essentiel de la classe politique guinéenne d'aujourd'hui, évoluant quasiment tous sous la bannière de l'opposition. La coordinatrice du RPG arc-en-ciel a promis qu'une fois l'assemblée élue, le gouvernement s'attellera à la moralisation de l'administration, afin que ce genre de pratique cesse. Malick Sankhon, directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et membre influent du parti au pouvoir, s'est inscrit dans la même logique que la coordinatrice, en disant que le gouvernement fera rendre gorge à tout ce qui ont profité de leurs positions pour "piller les ressources de l'Etat".
Le directoire de campagne du RPG-arc-en-ciel s'est engagé aussi devant les militants qui s'étaient mobilisés pour la circonstance à appuyer les efforts du gouvernement guinéen, pour l'amélioration du sort des populations, par la fourniture du courant et de l'eau, de façon régulière.
Le chef de l'opposition guinéenne Cellou Dalein Diallo qui sillonne le pays profond, notamment la Moyenne Guinée, depuis près de deux semaines, dans le cadre de cette campagne électorale, répète au gré de ses discours qu'une fois à l'Assemblée nationale, son parti va avoir l'oeil sur "les actions du gouvernement afin de mettre un terme au détournement des biens publics".
D'autres leaders de partis politiques abondent dans le même sens, que Cellou Dalein Diallo. C'est le cas de Kassory Fofana, président de Guinée pour Tous (GPT), un parti du centre, qui lors du lancement de sa campagne à Kindia, ville située à 150 kilomètres de la Conakry, a "flétri" la gestion actuelle des affaires de l'Etat, et promis d'y remédier, une fois à l'assemblée nationale. Sidya Touré a aussi profité d'une conférence de presse animée dans le cadre de cette campagne électorale la semaine dernière, pour affirmer que "le parlement doit permettre de contrôler les actions du gouvernement, et qu'ils feront en sorte que certaines dérives qu'ils ont connues ne soient qu'un lointain souvenir". Le même discours est perceptible chez Abe Sylla, leader de la Nouvelle génération pour la république (NGR), qui a indiqué dans une sortie devant la presse la semaine dernière également que son combat est de briguer la présidence de l'assemblée nationale. Et qu'une fois à la tête du parlement, il s'emploiera à mettre un terme à la"corruption". Ces opposants promettent aussi des conditions de vie décentes aux populations. Ce qui à leurs yeux passe forcément par la fourniture régulière du courant et de l'eau courante.
Il faut souligner qu'en plus des meetings qui servent de moyens de "propagande" électorale, des espaces sont aménagés dans les médias d'Etat, permettant à chacun des partis de véhiculer son programme de campagne aux populations. Ces émissions qui se déroulent tous les soirs, après le Journal télévisé (JT) de 20 heures de la Radiodiffusion télévision guinéenne (RTG), ont pour noms "5 minutes pour convaincre", " Programmes croisés" entre autres. L'opportunité est ainsi offerte à chacune des formations politiques en lice, dans ces joutes électorales de dire ce qu'elle entend faire pour le peuple de Guinée, une fois élue au parlement. Les différents messages véhiculés par les candidats à ce scrutin législatif, se recoupent quasiment, et portent pour l'essentiel sur "la moralisation de l'administration publique, qui passe forcément par la lutte contre la corruption et sur la fourniture des services sociaux de base, notamment l'eau et l'électricité". A côté de ces thèmes, on entend également certains candidats faire cas de l'agriculture, dont le développement pourrait permettre au pays d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. L'éducation n'est pas occultée non plus par les candidats, qui de façon générale mettent l'accent sur la qualification des ressources humaines. Passage obligé pour tout pays qui aspire à devenir émergeant. Comme toute campagne électorale classique, les arguments ne manquent pas aux candidats, pour appâter les électeurs. Mais ce sont les urnes qui vont départager tous ces vendeurs de "rêve", le 24 septembre.
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