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Lundi 13 : Conakry, « ville morte » d’un territoire à l’agonie ?

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Ouf ! l’opération « ville morte » du lundi 13 février 2012 est terminée. Bilan : pas de mort ni de blessé visible.

Pouf ! l’intimidation ciblée du costaud Resco s’est effondrée. Bilan : le balourd et idiot « gouverneur militant » de Conakry ne fait plus peur à personne.

Connaissant le penchant sanguinaire du «PD E», on pouvait, en effet, craindre le pire. Pour ses sbires trop cultivés, «ville morte» signifie « morts dans les villes », de quoi donner des sueurs à tout citadin, dont l’abondance est, comme on le sait, fonction de l’appartenance communautaire.

Réussite ou échec de la journée «ville morte» ? Le constat est clair : le mot d’ordre de l’opposition (Alliance pour la Démocratie et le Progrès, Collectif des partis Politiques pour la Finalisation de la Transition) a été largement suivi dans la mesure où il s’est agi d’une arme à courte durée (pas plus d’une journée). En Guinée on ne vit pas, on vivote au jour le jour. Celui qui déjeune ne sait pas toujours s’il peut dîner. L’essentiel se passant à Conakry, siège du pouvoir dictatorial et poumon de tous les trafics, l’impact de l’opération a été visible. Les fonctionnaires, par peur de représailles (perte de boulot), ont invoqué le manque de moyens de transport pour justifier leur absence au travail.

A l’intérieur du pays, une journée « ville morte » n’a pas beaucoup de sens car c’est toujours la  « ville morne ». Quelle tristesse !

Qu’a voulu transmettre l’opposition dans cette opération ? Plusieurs messages.

D’abord montrer au plus haut responsable du pays que sa politique est inacceptable. Le « changement » annoncé ne s’effectue pas dans le sens escompté par les populations. Le pouvoir actuel n’est pas qu’incapable, il est cruel.

Ensuite, attirer d’avantage l’attention du corps diplomatique accrédité auprès d’AC sur la situation particulière qui règne en Guinée. Notre « PD E » est un aimant particulier : Il n’attire pas les investisseurs mais les ennuis. Pas par choix mais par nature, ce qui veut dire que tous ses dérapages n’émanent pas de sa propre volonté.  Les ambassadeurs en poste à Conakry savent parfaitement ce qui s’y passe : dictature, culte de la personnalité, corruption, insécurité et ethnocentrisme sur fond de misère généralisée.

Egalement prouver que l’opposition reste relativement soudée, compte tenu du harcèlement permanent et de la déstabilisation systématique dont elle fait l’objet. Le RPG, dont l’ambition est de devenir un Parti-Etat, ne peut s’enraciner que sur les décombres de ses concurrents. C’est pourquoi tous les moyens de l’Etat sont mis à sa disposition pour occuper sans partage l’ensemble du territoire national.

Enfin, démontrer qu’une manifestation de l’opposition n’est pas nécessairement violente. C’est le pouvoir en place qui est violent parce qu’il doute de lui-même. La liberté de manifester pacifiquement est un droit. S’exprimer par tous les moyens possibles est un devoir pour l’opposition.

Ces messages ont été entendus. Le combat pour l’instauration de la démocratie doit se poursuivre et s’amplifier. AC ne connaissant pas ses limites, il faut les lui montrer et ne plus laisser un sans-façon façonner la Guinée.

Qui n’avance pas, recule. Aujourd’hui notre pays est en voie de sous-développement avancé. Même sous la direction du Capitaine Moussa Daddis Camara, nous n’étions pas tombés aussi bas. Il est temps de mettre fin à l’« expérience AC » qui nous doit à ce jour près de 14 mois d’arriérés de liberté et de démocratie. N’y aurait-il aucun soldat républicain pour faire calmement ce travail patriotique sans effusion de… sueur ?

Je vous salue.

 

Ibrahima Kylé Diallo

Responsable du site www.guineeweb.net

I.Kylé Diallo

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