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Les sept enjeux des élections législatives en Guinée (Analyse)

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Onze ans après la dernière législature et près de trois ans après la présidentielle de 2010, plus de cinq millions d’électeurs guinéens choisiront ce samedi leurs 114 députés dans un scrutin à sept enjeux, selon des analystes.

Plus de trente formations politiques et près de 1 800 candidats en lice se disputent les 114 sièges à pourvoir à l’Hémicycle, dont 76 à la proportionnelle et 38 au scrutin uninominal à un tour.

A Conakry, tous les analystes sont unanimes que le premier enjeu de ces élections législatives est sans doute le parachèvement de la transition ouverte en 2008 après le coup d’État.

En décembre 2008 après la mort de Lansana Conté, le deuxième président de la Guinée indépendante, le capitaine Dadis Camara a orchestré un coup d’État, ouvrant ainsi une période de transition.

Conséquence, l’opposant historique, Alpha Condé, a été porté au pouvoir comme le premier président démocratiquement élu de ce petit pays francophone Ouest-africain de 11 millions d’âmes.

Maintes fois annoncées mais sans cesses reportées, ces législatives devraient se tenir six mois après l’investiture du nouveau président mais elles ont été repoussées depuis près de trois ans en raison de la discorde entre les acteurs politiques sur les modalités de la tenue du scrutin.

Le deuxième enjeu des législatives 2013 est perçu par d’autres analystes comme un moyen de limiter les pouvoirs du gouvernement accusé par l’opposition de gérer les affaires depuis trois ans, par décret.

Le leader de l’Union des forces républicaines (Ufr), Sidya Touré, est conscient que ces législatives ne sont pas une aubaine pour remplacer le président Alpha Condé.

Mais plutôt, il s’agit selon l’ancien Premier ministre guinéen arrivé troisième au premier tour de la présidentielle de 2010, de contrôler l’action gouvernementale au cas où l’opposition serait majoritaire.

Du côté des inconditionnels du pouvoir, ces législatives sont considérées comme une simple revue des troupes en attendant la présidentielle de 2015 et un moyen pour gouverner sans obstacle.

En revanche, pour le sociologue Diaila Bah, ces élections législatives seront à la fois un test décisif pour les partis, certes, mais elles dessineront une reconfiguration de l’arène politique du pays.

Depuis le second tour de la présidentielle de 2010, la classe politique guinéenne est en pleine mutation. Certains alliés du pouvoir ont basculé, par exemple, dans l’opposition. D’autres opposants ont rejoint le pouvoir, alors qu’un dernier groupe évolue dans le centrisme.

« A la veille des législatives, nous avons remarqué certains partis, qui ont noué des alliances. La mutation est visible mais elle ne serait parfaite qu’au sein de la future assemblée », a dit M. Bah.

Autres raisons évoquées, selon certains observateurs, ces élections législatives pourraient signifier l’arrêt des marches de rue si chères à l’opposition pour des débats d’idées à l’hémicycle.

Depuis 2011, soit un an après l’élection de M. Alpha Condé, l’opposition a multiplié les marches de rue à Conakry, en provinces et à l’étranger, pour exiger la tenue des législatives « libres, transparentes et crédibles ». Mais ces marches ont souvent été réprimées faisant des morts.

La bataille des législatives s’annonce rude donc, avec pour sixième enjeu, le contrôle de l’Assemblée. D’un côté, l’opposition qui a perdu la présidentielle de 2010 veut redorer son blason face au pouvoir qui veut rééditer l’exploit de 2010 pour pouvoir exécuter son projet social.

Les dernières législatives remontent en 2002 en Guinée sous feu Lansana Conté mais elles ont été boycottées par les principaux leaders politiques d’alors, dont les Alpha Condé, feu Bâ Mamadou.

Annoncées en 2007, elles avaient été également reportées. Mais un an plus tard, soit au lendemain du coup d’État militaire, la junte avait suspendu la constitution et dissout l’Assemblée.

Conséquence, il a été créé le Conseil national de transition (CNT), organe transitoire servant de parlement.

Dernier enjeu, ces législatives pourraient compléter toutes les institutions restantes qui attendent la mise en place de l’assemblée comme la Haute Autorité de la communication (HAC) devant remplacer le Conseil national de la communication (CNC), la Cour des comptes….

Source: APA

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