Les prémices de la victoire de Dadis?
- Par Administrateur ANG
- Le 25/11/2009 à 11:36
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Tout d'abord, quels que soient les accords, le premier et le plus important des points est que le CNDD soit dissout et que ce que nous appelons ''Armée'' nationale soit cantonnée dans leurs camps et sous contrôle d'une entité totalement indépendante de la hiérarchie militaire actuelle: sans cette condition sine qua non -qui n'est pas négociable- aucun accord ne sera viable car Dadis pourrait toujours tout remettre en cause à tout moment et jouer les prolongations (comme Laurent Gbagbo).
Cela dit, étonnamment personne n'a demandé au Sieur Blaise Campaoré la logique de sa ''synthèse'' pour arriver à ces propositions criminellement iniques. Les Forces Vives (FV) n'avaient pas besoin de venir à Ouaga pour accepter ce que Dadis avait proposé dès le début! Le médiateur n'a fait que plagier le CNDD! Peut-être que la résolution du conflit ivoirien a fini par le surmener avec toute son équipe.
Cela aussi dit, encore une fois au nom de la «paix » (un bon sujet de philosophie:'' l'homme qui a faim et sans sécurité, est-il en paix et vit-il dans la paix?''), certains compatriotes commencent à fléchir en demandant de donner à Dadis ce qu'il demande comme si cela va améliorer ou changer notre souffrance; et nous pouvons reprendre pour lui l'expression qui dit: « tout homme évolue, seuls les imbéciles ne changent pas ». Tout le monde aime la paix, même Dadis à condition qu'il soit au pouvoir avec argent et femmes. Les leçons des compromis bancals, Hara-Kiri, de 2007 n'ont donc pas été retenues? Pourtant, nous sommes sensés être parmi les plus doués d'Afrique! Arrêtons de sous-estimer les dictateurs (ce fut le cas avec Conté) en pensant que leur faire des concessions parce qu'il menace de tuer va les rendre plus raisonnable! Au contraire! Ils voient là un bon moyen de chantage et de consolidation de leur pouvoir. Réfléchissons un peu: pourquoi investir et former des mercenaires si c'est pour partir sans coup férir? Que va-t-il faire des ces hommes? Pensez vous qu'ils vont accepter qu'il les laisse tomber sans réagir? Les Forces Vives sont sur le point de filer du mauvais coton pour nous sortir de cette agression. Le bon exemple actuel est celui du Zimbabwe (qui a au moins un chef ''légitime'' et reconnu) où malgré les négociations et compromis, l'opposition est toujours persécutée et bafouée. Sans vouloir être un oiseau de mauvaise augure, Dadis va bien s'en sortir si la tendance des ''cœurs tendres'' l'emporte.
En effet, si Dadis se maintenait, quels que soient les arrangements ou semblant de concessions, personne ne pourra nier que ce serait une victoire pour Dadis et le CNDD. Dans ce cas, les morts du 28 septembre 2009 viendront hanter notre sommeil après ceux de 2007, pour lesquels justice n'a toujours pas été rendue. Et puis, à constater comment les Forces Vives ségrèguent certains de ses membres, plus actifs que les syndicalistes (dont la fidélité est douteuse et ils n'étaient pas au stade le 28 septembre 2009) et après la lecture des réactions de certains d'entre eux suite à ''l'insulte'' de Blaise Campaoré aux Guinéens, nous avons des doutes et des inquiétudes sur la médiation du Burkina Faso ainsi que sur la détermination de l'ensemble des Forces Vives à faire le nécessaire pour le départ de Dadis. Un signe anodin mais prémonitoire est la réaction du vaillant leader des NFD, Mouctar Diallo (injustement écarté par ses ainés des pourparlers à Ouaga) qui, à ma grande surprise, a fait montre d'une sorte de résignation et de pondération que je ne lui connaissais pas. Est-ce la realpolitik qui s'impose à lui et l'expérience de la pratique politique qui commence à le modeler différemment? Il était le seul à oser dire tout haut ce que beaucoup d'entre nous pensions. Toujours est-il que ses propos en disent long sur la position plutôt de faiblesse des FV face à Dadis. L'autre aspect étonnant est la soudaine accalmie des manifestations et autres actions pour maintenir la pression sur le CNDD et la communauté internationale: nous allons nous faire oublier alors que notre but n'est pas encore atteint! Ce n'est pas parce que des négociations sont en cours que le travail est fini! Au contraire, le plus difficile commence! Si nous ne prenons garde, nous nous dirigeons encore une fois de plus vers l'attrape-nigauds de 2007, par lequel le dictateur restera en place avec des promesses qu'il ne respectera pas. A cause de cette naïveté, nous avons perdu presque 3 ans et des vies inutilement depuis janvier 2007. Les FV jouent aux timides avec des complexes d'infériorité: la communauté internationale est tenue de nous aider; elle ne nous fait pas une faveur! C'est son devoir moral et dans son propre intérêt, politiquement parlant. Nous avons tous les arguments et des preuves convaincantes pour exiger que nos solutions prévalent. Nous allons encore une fois de plus ressasser les plus pertinents:
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Un coup d'État ne doit pas être légitimé et être accepté comme moyen d'accéder au pouvoir, surtout qu'il y avait un processus de transition en place en Guinée. Même si cela s'est fait régulièrement dans beaucoup de pays, il faut arrêter cette pratique; et la Guinée doit en être le précurseur.
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A sa prise du pouvoir, Dadis a promis urbi et orbi de ne pas être candidat. S'il a oser se dédire pour une chose aussi importante, peut-on croire en lui dans le futur? Et, ce n'est pas la première fois; ni la dernière d'ailleurs! A t-il concrétisé une seule de ses promesses d'assainissement de la vie publique en Guinée, par exemple? Au contraire, en 11 mois le Pays est plus corrompu et plus dangereux que jamais!
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Et le plus grave est que lui et des membres du CNDD sont mêlés et associés à des massacres de Guinéens: Dadis, au Pont du 8 novembre en 2007 et le 28 septembre 2009 avec viols de femmes ; Pivi, alias Coplan, à celui des policiers. Sans parler des destructions par ses hommes de biens immobiliers appartenant à des opposants, l'intimidation de citoyens, etc. La formation de mercenaires -pour terroriser les Guinéens- est un grand péril.
Quelqu'un soupçonné d'avoir commis des crimes de sang ne peut être adouber de la fonction de Chef d'État! En plus, il prépare une guerre civile avec des mercenaires.
Cela dit, il faut avouer malheureusement que la Guinée manque cruellement d'hommes politiques avisés et doués. En effet, comment les FV ont pu accepter que Blaise Campaoré soit nommé pour la médiation en Guinée? Il a été parmi ceux (Khadaffi et Wade) qui ont rendu visite à Dadis et reçu des délégations du CNDD, sans parler du mercenaire, Idrissa Cherif venu de la rébellion ivoirienne dont les liens avec le Burkina Faso ne font plus aucun doute. Sachant cela, Blaise Campaoré, aussi un proche de Khadaffi (mentor de Dadis), ne pouvait pas être un partenaire neutre et impartial dans sa médiation. Il paraît donc ''évident'' qu'au moins trois personnes devaient être disqualifiées d'office pour ce rôle, qui par ordre de nuisance sont: Khadaffi, Wade et Campaoré.
Nous comprenons beaucoup mieux maintenant Dadis disant qu'il s'en remettait au médiateur concernant son éventuel candidature. Il savait de quoi il parlait; probablement ayant reçu des garanties de Blaise Campaoré (via Idrissa Cherif).
La communauté internationale (CEDEAO, UA, ONU) ne peuvent pas nous imposer une personne qui est favorable au CNDD. Nos leaders politiques ayant occulté ces fait m'inquiètent sérieusement pour l'avenir des négociations. Ils ne font pas montre d'audace et d'exigences. Tant que le CNDD et Dadis ne perçoivent pas la menace d'une éventuelle utilisation de la force avec un risque pour leur vie, ils ne cèderont sur rien d'essentiel pour nous. Et jusqu'à présent, c'est ce qui manque dans l'arsenal de pressions du côté des FV. Et puis, si les principaux opposants(ceux que le CNDD craint électoralement) commettent l'erreur de retourner à Conakry sans avoir assurer leur propre sécurité, ce serait se condamner à mort: ça ne sert à rien de mourir bêtement en Guinée sans pouvoir se défendre. Pour preuve, personne n'a encore été inquiété pour les tueries de 2006, 2007 et 2009; et on veut même récompenser les coupables comme Dadis.
Vu ces faiblesses de notre part à travers nos leaders politiques et la Société Civile, concéder par défaut que le CNDD se maintienne avec ou sans Dadis en place, ce serait sceller notre échec et la malédiction vis à vis des héros morts martyres depuis 2007, sans parler de ces jeunes femmes souillées à jamais. Nous devons tous ensemble maintenir la pression et obliger les FV à exiger que nos solutions prévalent. La vie de Dadis et du CNDD ne méritent pas d'autres morts supplémentaires de citoyens guinéens: s'ils persistent, il faudra se résoudre à les éliminer physiquement. Et cela est possible: il faut juste convaincre nos alliés que l'on pourrait épargner à la Guinée une guerre civile et une crise humanitaire. Et surtout, cet antécédent ferait réfléchir d'autres criminels en armes.
Seul le peuple est souverain et en tant que tel: ce que décide le peuple devient force de loi nonobstant les règles et us du droit international.
La victoire ne sera pas facile car elle n'arrange pas certains personnellement bien que membres des FV!
Note: il est quand même étonnant que les syndicalistes qui après leur bravoure de 2007 ont trahi par la suite avec leur PM de ''consensus'' et étaient absents au stade le 28 septembre 2009 aient voix au chapitre alors que des leaders comme MM. Abbe Sylla et Mouctar Diallo qui a risqué sa vie en soient exclus! Sans mentionner l'un des syndicalistes qui a rejoint l'ennemi, le CNDD. La politique a ses raisons qui nous dépassent ! Mais restons néanmoins unis ; et chaque chose en son temps! Le linge sale sera lavé en famille après; il y a le péril du CNDD à surmonter d'abord.
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