LES PARTIS POLITIQUES MOINS DEMOCRATIQUE QUE LE REGIME DE LA DEUXIEME REPUBLIQUE:
- Par Administrateur ANG
- Le 25/04/2008 à 17:29
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Selon le petit Larousse, la légitimité est la qualité de ce qui est fondé en droit, en justice, ou encore en équité. Ainsi, on utilisera plus la notion de légitimité qui est un peu différente du principe de la légalité qui fait plutôt référence déjà la soumission de l’administration aux règles de droit, et aussi déjà la répression des comportements (droit pénal), mais la frontière entre les deux (2) notion est minime en pratique. Pour être en logique avec le libellé de cette analyse, on essayera de situer l’origine de la légitimité d’un chef de parti (I), et, donner le portrait de quelques grands partis politiques guinéens en la matière (II), et enfin comment l’absence de légitimité et la non « circulation des élites » peut être fatale à un parti politique (III). I. La légitimité dans un parti politique légitimité d’un chef de parti, d’un président de parti, d’un secrétaire général de parti, peu importe le nom qu’on pourrait lui donner est une question fondamentale dans toute démocratie. Sur ce, on pourrait se poser la question d’où vient la légitimité pour diriger un parti politique dans un régime démocratique? Évidemment, la logique qui s’impose pour l’élection d’un président de la République, d’un premier ministre, doit être la même logique pour être président de parti politique. En d’autres termes, de même que les citoyens ont le droit fondamental de choisir leur président de la République, les membres, les militants ont aussi ce même droit de choisir leur président de parti. On ne peut pas être défenseur d’une valeur, et être en même temps contre cette valeur. Nous avions vu en décembre 2007, l’élection de JacoB Zuma à la tête de l’ANC en Afrique du Sud, et, pourtant Zuma a battu une personnalité de grande envergure qui est le président Thabo Mbeki. Ce sont les règles de la démocratie qui ont voulu les choses ainsi. Cependant, en mettant en parallèles nos partis politiques à ceux des autres pays, on pourrait se demander, est ce qu’il y a véritablement des congrès en République de Guinée. II. Le portrait des partis politiques par rapport à la tenue d’un congrès Dabord hormis leur régionalisation et leur caractère ethnique (sauf exeption), on pourrait affirmer qu’il n’y a pas assurément de congrès, de convention pour être à la tête des partis politiques guinéens. Les partis politiques guinéens, surtout ceux de l’opposition qui réclament plus de démocratie, qui réclament l’instauration d’un jeu égal, sont paradoxalement les mêmes organisations où l’on constate l’absence d’égalité, de transparence, de débat, de pluralité d’opinion, de démocratie pour être à la tête de ses organes de décisions. Ces leaders politiques qui se prennent pour des « pro démocrates » sont loin des vertus démocratiques. Pour arguer mes propos, je bâtirai mon enchaînement logique d’arguments sur trois (3) partis politiques de l’opposition : le RPG, l’UPR, l’UFDG A. Le Rassemblement du peuple de Guinée RPG Le RPG est l’un des partis de l’opposition qui s’abrite sous le parapluie des principes démocratiques et républicaines. Cependant, lorsqu’on se réfère à l’article 20 du règlement intérieur de ce parti, il est dit quelque part que : « Le bureau politique est l’organe de direction et d’administration du parti […] . Il comprend 23 membres élus dans les conditions définies par l’article 33 des statuts du parti (excepté le président) ». Donc, nous voyons à l’arrivée, comment le président est au dessus de la mêlée politique, une forme de monarchie à la RPG. On pourrait fonder un parti, mais être éternellement président de ce parti sans des élections à des intervalles réguliers est inadmissibles en démocratie. B. L’Union pour le progrès et le renouveau UPR Ce parti a été fondé par feu Siradio Diallo (paix à son âme). Il faut dire que le parti a été le fruit de la fusion de trois (3) formations politique (PRP,UNR,ANE). Par le culte de la personnalité, Siradio fut d’abord président du PRP jusqu’à la fusion, et fut président incontestée de l’UPR sans un véritable congrès jusqu’à sa mort. À la mort de cette grande personnalité, il faut le reconnaître, la succession fut mouvementée pour la présidence, et pour la vice présidence. Cette situation a donné naissance aux dissidences de quelques personnalités et membres du parti vers d’autres partis. En outre, c’est cette manque de légitimité qui vient de causer des contrariétés et la contestation du leadership du président Bah Ousmane. C. L’Union des forces démocratiques de Guinée UFDG Ce parti qui a été repris par Bah Mamadou lorsqu’il fut débarqué de l’UPR, est aussi à l’image des autres partis politiques guinéens. Récemment, Bah Mamadou a donné la présidence de ce parti dans des conditions obscures à l’un des présumés fossoyeurs de l’économie guinéenne. Cellou Dalein Diallo a été investi président de l’UFDG sans compétition et dans les conditions alambiquées. Du reste, ce qui est invraisemblable et paradoxal, Bah Mamadou qui a passé la moitié de sa vie à combattre le pouvoir de Lansana Conté, « revend » son parti à une personne qui a incarné pendant longtemps le régime de la mauvaise gouvernance et de la corruption institutionnalisée. Lorsque je vois les guinéens se battre pour cet homme, j’ai du mal a digéré cela, et, je comprends que le guinéens est un profiteur, un égoïste, un ethnocentriste. Je peux comprendre les guinéens qui soutiennent, qui se battent pour Bah Ousmane, Alpha Condé, Jean Marie Doré, car le doute profite à ces hommes là, dans la mesure où ces personnes n’ont pas été associées encore à la haute fonction publique (ministre, premier ministre, président). Je sais et partage l’idée que tout guinéen est libre de supporter tel ou tel opposant politique, mais j’aimerais que l’on m’explique le soutien à un Cellou Dalein Diallo, car cet homme est loin de notre aspiration. Il (Cellou) a déjà été aux commandes, il a déjà fait ses preuves, il n’a pas pu améliorer la vie des guinéens, et il n’a pas eu le courage politique de démissionner, qu’est ce que l’on attend de lui alors? III. Les dissidences comme conséquence de l’absence de démocratisation La consolidation, l’imposition d’un leader politique de façon éternelle débouche souvent sur la fragmentation du parti. C’est ce que l’UPR a connu au décès de Siradio Diallo, et c’est ce qu’il est encore entrain de récolter. Cette situation a déjà eu lieu pendant le règne de Sékou Touré. Le PDG a connu des dissidences au congrès de Foulayah, en l’occurrence celle de Bangaly Camara lorsque Sékou Touré a voulu être un tout, mais comme on était loin d’être dans un régime démocratique, Bangaly Camara fut arrêté quelques mois plus tard. Donc, face à la dissidence, il y a deux (2) solutions. Soit, on va aller former une autre formation politique, ou on va rejoindre un autre parti politique. Par ailleurs, c’est cette même situation qui a été très fatale pour Abdou Diouf pendant les élections présidentielles de 2000. Lorsque Diouf a imposé Ousmane Tanor Dieng, le PS a été victime de deux (2) grandes dissidences. La première de Moustapha Niasse qui a obtenu 16,76 % au premier tour des présidentielles de 2000, et la seconde dissidence est de Djibo Ka. Pendant le deuxième tour, Niasse a fermé la porte à Diouf, en affirmant ceci : « La voiture dans laquelle je me trouve est déjà en route et ne peut pas faire marche arrière » Enfin, il faudrait dire que face à cette absence de démocratie dans les partis politiques, l’ouverture au débat, et à la pluralité des opinions, les guinéens doivent se battre corps et âme afin de changer la constitution, le code électoral pour que les candidatures indépendantes soient effectives.
Touré Ibrahima Sory, écrivain spécialiste en droit de l’homme, Montréal, istofr@yahoo.fr
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