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Les médias contribuent-ils au débat démocratique? l'exemple français.

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Les médias, c’est-à-dire l’ensemble des moyens de diffusion de l’information, sont un moyen d’expression essentiel pour les acteurs démocratiques et jouent un grand rôle dans la formation de l’opinion publique. Plaçant certains débats sur le devant de la scène, ils peuvent aussi en occulter d’autres. Ils sont donc soumis à une éthique : exactitude de l’information, respect de la vie privée, vérification des sources.

- La presse peut constituer un moyen de contestation,

Ce qui explique que les premiers textes démocratiques aient consacré sa liberté. Par exemple, le 1er amendement, datant de 1791, de la constitution américaine de 1787 stipule : "le Congrès ne fera aucune loi portant atteinte à la liberté d’expression".

- Il y a concomitance entre l’avènement du suffrage universel (Droit de vote accordé à tous les citoyens majeurs), au XIXesiècle, et le développement de la presse de masse.

Au cours du XXe siècle, ce ne sont plus les seuls journaux, mais la télévision, le cinéma, la radio qui participent au débat démocratique. Au XXIe siècle, le développement d’Internet permet aussi la diffusion des idées démocratiques. Les nouvelles technologies incitent les organes démocratiques à modifier leur manière de travailler, en rapprochant la classe politique et les citoyens. Les médias complètent ici les vecteurs traditionnels de la démocratie en inventant de nouvelles formes d’information ou d’expression.

- Les médias se sont eux aussi démocratisés

Parallèlement aux progrès de la démocratie. Leur accès est bon marché, aisé, équitable sur tout le territoire. Parfois courroies de transmission entre le pouvoir et le peuple (ex : l’ORTF), leur pluralisme aide au fonctionnement de la démocratie, dont il est une condition essentielle. Néanmoins, la disparition de la presse d’opinion, comme la pénétration des groupes financiers dans le monde des médias, sont des signes aussi d’uniformisation de l’information.

- Les médias peuvent représenter un danger pour la démocratie

Les médias constituent-ils un quatrième pouvoir, à côté des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire ?

- La question de la transparence

Si en démocratie, il est nécessaire de proscrire tout secret, faut-il pour autant tout porter à la connaissance du public (cf. l’affaire Monica Lewinski aux États-Unis sous la présidence de Bill Clinton) ? Il convient toutefois d’être attentif à la violation de l’intimité. Tout gouvernement (Organe collégial composé du Premier ministre, des ministres et des secrétaires d’Etat chargé de l’exécution des lois et de la direction de la politique nationale), a besoin d’une certaine part de secret au moins dans la préparation des décisions ou s’agissant des affaires internationales. En revanche, la démocratie exige la transparence absolue après-coup.

- Le risque de manipulation

Le financement des médias dépend de capitaux privés qui peuvent vouloir modifier l’information en fonction de leurs intérêts ou peser sur le fonctionnement démocratique. La concentration financière peut aussi altérer leur indépendance, même si certains médias (par exemple Le Monde) essaient de garantir un mode de financement indépendant. Pluralisme des médias ne rime donc pas toujours avec pluralité d’opinions et diversité de l’information. De même, les sondages peuvent influencer, voire fausser, les comportements électoraux.

- Les médias ne sont pas égaux

La télévision, média de masse, touchant des citoyens le plus souvent passifs, est accusée de simplifier les débats et de " faire " l’opinion, alors que la course à l’audience laisse peu de place au débat démocratique. Sensibles aux échos des médias, les hommes politiques sont accusés de façonner leur discours, non pas selon leurs convictions, mais selon l’état de l’opinion ou selon la vision des médias. Le débat d’idées et la démocratie de terrain céderaient alors le pas à la mainmise de la télévision sur les campagnes électorales.

- L’importance des médias pour une élection pose aussi le problème de l’égalité d’accès entre les candidats

Les hommes politiques dépendent des médias et du format qu’ils imposent. La télévision, par exemple, conditionne certains comportements : il faut résumer en quelques instants des problèmes complexes (les " petites phrases ").

Médias et démocratie : une interdépendance

- L’État continue d’encadrer les médias

Il doit le faire démocratiquement (organes de contrôle non soumis aux pressions politiques, comme le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA)) afin de garantir l’égalité d’accès, le pluralisme de l’information, la neutralité de la presse dans le respect de la liberté d’opinion, etc. Ceci se justifie d’autant plus avec Internet, qui permet de contourner les barrières internes, de multiplier les forums de discussion, d’ouvrir de nouveaux espaces de liberté, mais aussi de diffuser des rumeurs ou des contenus dangereux (pédophilie, révisionnisme).

- Les médias doivent respecter les choix et les attentes des citoyens

Il y a ainsi un jeu triangulaire entre hommes politiques /opinion publique et médias : les médias reflètent autant qu’ils forment les phénomènes de société. L’audimat sert d’instrument de mesure et permet de constituer les programmes proposés.

- Il ne faut pas surestimer le rôle des médias

Le vote, notamment, ne dépend pas que de leur rôle, mais relève aussi d’autres déterminants, sociaux, économiques,... Il ne faut pas confondre le média et la réalité qu’il reflète. Pour lutter contre l’effet déformant des médias, le rôle de l’éducation est primordial, en permettant de comprendre les messages (apprendre à regarder la télévision comme hier à lire le journal).

Exemple concret

Le Watergate

À la fin années 1960, la législation américaine avait assoupli les règles relatives au secret, aux accusations de diffamation contre un journaliste, et autorisé la publication de documents officiels secrets. Après une tentative de cambriolage du siège du parti démocrate (l’immeuble Watergate) pendant la campagne présidentielle en juin 1972, la presse, et notamment le quotidien le Washington Post, mène des enquêtes poussées pour trouver les commanditaires, qui s’avèrent avoir été envoyés sur ordre de la Maison Blanche. Afin d’étouffer les recherches, le président des États-Unis, Richard Nixon, candidat à la réélection, harcelé par les journalistes, paraît vouloir museler les médias. Cette course poursuite entre la vérité et la volonté de l’étouffer tourne à l’avantage des médias et le président doit démissionner en 1974, après avoir été triomphalement réélu.

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