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Les chercheurs de l'Institut Pasteur établissent les chaîne de transmission du virus Ebola à Conakry

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Des chercheurs de l'Institut Pasteur de Dakar et de l'Institut Pasteur à Paris sont parvenus à reconstruire les chaînes de transmission du virus Ebola et leur contexte, au sein de la capitale guinéenne, Conakry, de février à août 2014, a annoncé l'Institut Pasteur à Paris dans un communiqué de presse publié ce vendredi.

Afin de mieux comprendre et de caractériser la transmission d'Ebola, épidémie d'ampleur sans précédent sévissant en Afrique de l'Ouest depuis décembre 2013 et touchant pour la première fois les grands centres urbains comme Conakry, pour pouvoir améliorer les stratégies de contrôle, des chercheurs de l'Institut Pasteur de Dakar et de l'Institut Pasteur à Paris, ont reconstruit les chaînes de transmission du virus Ebola, explique le communiqué.

Ces données, publiées dans la revue The Lancet Infectious Diseases, mettent en évidence l'impact positif des mesures de contrôle sur l'évolution de l'épidémie, en soulignant les défis à surmonter pour contenir cette épidémie dans les grands centres urbains, a indiqué l'Institut Pasteur.

Ce travail d'enquête, menée auprès des patients, de leurs familles et de leurs voisins, a permis de mesurer la transmission d'Ebola entre individus dans différents contextes et à différents moments de l'épidémie.

Selon les résultats de l'enquête, en mars, les transmissions lors de funérailles représentaient 15%, et celles à l'hôpital 35% de toutes les transmissions. Ces proportions ont ensuite respectivement chuté à 4% et 9% à partir d'avril, quand des funérailles sécurisées ont été mises en place et qu'un centre de traitement a été ouvert.

Les chercheurs ont également établi que les malades hospitalisés infectaient en moyenne deux fois moins de personnes dans la communauté que les autres, ce qui montre que la majorité des transmissions se sont faites dans la famille ou la communauté et que le renforcement des mesures de contrôle et d'isolement des malades a permis de ralentir substantiellement la progression de l'épidémie de Conakry, précise le communiqué.

Néanmoins les mesures de contrôle ont été insuffisantes pour stopper complètement l'épidémie, puisqu'on a pu constater trois pics épidémiques de février à août : le premier (le 24 février) est dû à l'introduction à Conakry d'un cas provenant de Dabola, une ville du centre de la Guinée; le deuxième (le 24 mars) à des cas non déclarés par leur famille; et le troisième (le 30 juin) à une introduction d'un cas provenant de la Sierra Leone. Parallèlement, les chaînes de transmission initiées à Conakry ont également été exportées vers d'autres territoires en Guinée.

Enfin, les enquêtes couplées à l'analyse des échantillons biologiques révèlent que plus la virémie (taux de particules virales présentes dans le sang) est élevée chez un malade, plus le nombre de personnes qu'il risque de contaminer est important.

Les données épidémiologiques pourront être corrélées prochainement avec le séquençage des souches prélevées sur place depuis le début de l'épidémie, en cours d'analyse par les chercheurs de l'Institut Pasteur et du Réseau International des Instituts Pasteur, a fait savoir l'institution de recherche à la pointe de la lutte contre les maladies infectieuses.

Source:Xinhua

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