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Les attentes des Forces vives après la nomination de Jean-Marie Doré

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Jean-Marie Doré, président de l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG) et porte-parole des Forces vives a été choisi mardi 19 janvier 2009 à Ouagadougou, après de longues discussions entre le capitaine Moussa Dadis Camara et le général Sékouba Konaté, le président par intérim, sous les bons offices du président burkinabé Blaise Compaoré. Il a été préféré à la syndicaliste, Rabiatou Sérah Diallo qui devient vice-Premier ministre, tout comme Toto Camara, actuel ministre de la Sécurité. Reste à nommer un gouvernement. Pour les Forces vives, il n'est pas question que la composition du gouvernement soit « imposée » de Ougadougou. 

Dès mardi soir 19 janvier 2010, Sékouba Konaté devrait rencontrer Jean-Marie Doré et discuter de la formation du gouvernement de transition. Les Forces vives souhaitent débattre au plus vite des pouvoirs réels du Premier ministre, afin qu'il ne soit pas qu'une simple « marionnette » pour reprendre l'expression d'un opposant.  

Elles veulent aussi avoir des éclaircissements sur la répartition des sièges. Le schéma qui avait été proposé l'an dernier par le médiateur, à savoir un tiers des postes à la junte, un tiers aux Forces vives et un tiers aux région, ne convient pas selon les Forces vives.
 
Certes, chacun est d'accord pour que la junte conserve une dizaine de portefeuilles mais beaucoup redoutent que les postes réservés aux régions ne soient donnés aux alliés de la junte.
 
Le Forum social, qui regroupe les syndicats, le patronat et les mouvements de jeunesse, souhaite que ces dix postes leur soient réservés. Dès l'instant ou cette question sera tranchée, il faudra ensuite présenter une liste de noms.
 
Les Forces vives ne veulent d'aucun ministre qui ait été en poste le 28 septembre ou qui fasse l'objet aujourd'hui de sanction internationale, ce qui exclue a priori l'ensemble du gouvernement de Kabiné Komara. Bref, à peine de retour au pays, Sékouba Konaté va devoir se jeter dans une nouvelle bataille.

Première étape : la formation du gouvernement

Désignés, dans la capitale burkinabé, le nouveau Premier ministre et les deux vice-Premiers ministres seront officiellement investis dans les jours qui viennent à Conakry. Restera ensuite à composer le gouvernement qui doit regrouper 30 membres: 10 issus de l'opposition, 10 autres de la junte et, enfin, le dernier tiers doit provenir des coordinations régionales.
Né en 1938, en Guinée forestière, à l'est du pays, Jean-Marie Doré explique qu'il a « goûté à la politique dès l'âge de 15 ans ». Dès que ses études lui ont permis, il a remplacé son père, chef du canton du Mana. Il en tirera une première leçon sur les hommes : « Pour gouverner, il faut rechercher la synthèse ».
Après un diplôme de droit - obtenu à Lyon, en France -, Jean-Marie Doré devient inspecteur du travail en Guinée, puis il part en Suisse, où il devient fonctionnaire au Bureau international du travail (BIT). Il y reprend des études et obtient un doctorat en sciences politiques. En 1988, après un séjour en Allemagne, il rentre au pays et crée une entreprise de transports. Il crée aussi, par la suite, son parti, l'UPG. Jean-Marie Doré se présente lors de la présidentielle de 1993 et voit des hommes de main du régime venir saccager son entreprise. Il persiste, cependant, il est élu député en 1995, réélu en 2002.
Moussa Dadis Camara prend le pouvoir en 2008. Devenu porte-parole des Forces vives, Jean-Marie Doré joue le rôle délicat d'interface avec la junte. Le 28 septembre dernier, il est molesté comme les autres chefs de l'opposition. Selon un opposant, joint par RFI, cette présence d'un homme de la région forestière au sein des Force vives, « a empêché la cristallisation de tensions communautaires en Guinée. Sa désignation comme Premier ministre devrait calmer les esprits dans sa région d'origine, en montrant que, pour les Force vives, il peut porter le destin de la Nation ».


Alpha Condé: « Le défi principal c'est d'organiser des élections libres et transparentes »

Dans une première réaction, Alpha Condé, leader du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) l'un des ténors de l'opposition, s'est félicité de ces nominations : « Je suis content que les Force vives aient pu désigner leur représentant au gouvernement, parce qu'il est très important qu'on garde l'unité de Forces vives et, surtout, qu'on pense aux élections, parce que le rôle du gouvernement de transition n'est que d'organiser les élections ». Selon Alpha Condé, « le défi principal c'est d'organiser des élections libres et transparentes dans l'unité de la Guinée. Plus vite on retournera à l'ordre constitutionnel, pour permettre au peuple de la Guinée de revenir dans le concert des nations, mieux ça vaut ». Alpha Condé espère, également, « que les Forces vives vont garder leur unité, pour la formation du gouvernement dans son ensemble ». Il a aussi affirmé que la querelle de dernière minute avec la syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo n'est pas importante : « L'essentiel, c'est que l'on se donne les mains pour aller de l'avant ». Il a également considéré que « c'est un grand pas qui a été franchi », avec ces décisions prises à Ouagadougo.

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