Le Sommet de Beijing est une opportunité de développement pour l'Afrique: Interview du Président de la Guinée Alpha Condé
- Par Administrateur ANG
- Le 06/09/2018 à 14:31
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Actuellement, le monde change avec une telle vitesse que la période de trois ans qui nous sépare du précédent FOCAC a amené des changements considérables dans le paysage mondial. Et l’Afrique a subi les conséquences de ce changement.
Depuis le sommet de Johannesburg nos économies ont connu une autre récession par rapport aux années d’avant. Même notre commerce avec la Chine a diminué. Et pourtant, il y a une bonnes nouvelle, c’est que la Chine a maintenu le cap de ses investissements sur le continent devenant ainsi le premier investisseur en Afrique, après avoir conquis la première place de partenaire commercial.
Je suis aussi préoccupé par les répercussions d’une guerre commerciale à l’échelle mondiale qui aura des conséquences sur l’Afrique. Nos économies sont encore fragiles et nos besoins d’infrastructures et de développement industriel sont considérables. C’est pourquoi un partenariat solide entre pays africains et la Chine est fondamental.
Lors du précédent FOCAC, nous avons ensemble identifié les domaines prioritaires pour le développement de l'Afrique. La Chine a été très attentive aux désirs d’industrialisation du continent en accélérant ses investissements dans les infrastructures et dans les transferts de technologie pour la production manufacturière.
Je pense que le Sommet de Beijing va se concentrer sur l’approfondissement des méthodologies et modalités de coopération, le renforcement des capacités de coopération et surtout au niveau des stratégies plus claires, impliquant le secteur privé chinois et la création d’une agence et la présence plus grande des Banques chinoises et d’investisseurs chinois, qui sont pour le moment absents du marché africain. L’étape prochaine, c’est que les investisseurs chinois et les banques chinoises soient plus présents, que ça ne soit pas seulement des prêts accordés par l’EximBank. ; il faut aussi qu’il y ait des investissements directs des entreprises chinoises et des banques chinoises en Afrique.
Concernant l’initiative « Une Ceinture, une Route », il est évident que la vision du Prédirent Xi Jinping est claire. Il propose une vision du monde plus harmonieuse et l’initiative « Une Ceinture, une Route » sert de levier à cette vision. L’Afrique ne peut que bénéficier du désir de son principal partenaire de renforcer la coopération. Nous constatons que les pays d’Afrique orientale sont partis gagnants dans cette première phase de l’initiative. Je l’ai déjà dit au président, pour le moment c’est l’Afrique orientale qui est surtout bénéficiaire. Nous souhaitons aussi que cette coopération puisse s’étendre vers l’Afrique occidentale afin que nous soyons aussi bénéficiaires comme l’Afrique de l’Est. Nous pensons donc que l’initiative « Une Ceinture, une Route » va permettre à l’Afrique de l’Ouest de rentrer de plein pied dans cette coopération comme l’Afrique orientale.
Nous pensons que déjà le développement de la Chine a été formidable pour nous, surtout dans les domaines où nous sommes en retard c’est-à-dire les infrastructures routières, ferroviaires et l’énergie. Maintenant nous devons passer à une étape supérieure. C’est-à-dire qu’il y ait des transferts de technologie mais aussi des transferts de zones industrielles. Vous savez que la Chine a procédé à l’expansion de ses zones industrielles comme en Ethiopie. Nous nous souhaitons aujourd’hui que ces zones industrielles soient transférées dans nos pays en coopération avec le gouvernement central et avec les gouvernements des différentes provinces. Nous pensons donc que cette nouvelle politique de Xi Jinping devrait aider à cette évolution.
Nous pensons qu’après quelques années de coopération, nous sommes en mesure aujourd’hui de faire une évaluation de la coopération entre la Chine et les pays africains et surtout que ce sommet soit une occasion de faire un nouveau partenariat extrêmement important dans le renforcement de la coopération en touchant des secteurs qui sont fondamentaux. Bien sûr il y a les infrastructures, l’énergie, mais aujourd’hui, il y a aussi l’éducation, la santé. Parce que concernant l’éducation aujourd’hui, si on n’investit pas dans les nouvelles technologies, nous allons vers la 4e révolution industrielle. L’Afrique a raté les trois premières révolutions industrielles pour des raisons historiques. Il est extrêmement important que nous entrions de plain-pied dans la 4e révolution industrielle. Mais cela n’est possible que si nous investissons dans les nouvelles technologies. Il est extrêmement important que ce sommet renforce la coopération entre la Chine et l’Afrique dans le domaine des nouvelles technologies
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