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Le président Condé n'acceptera "jamais" de revenir sur le calendrier électoral

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Le président guinéen Alpha Condé n'acceptera "jamais" de revenir sur le calendrier électoral rejeté par l'opposition, et "attend les propositions" de cette dernière pour décrisper une situation politique très tendue, déclare-t-il dans un entretien à Jeune Afrique, à paraître dimanche.

"Ma porte reste ouverte", assure M. Condé, 77 ans, après le report sine die jeudi d'une rencontre avec le chef de l'opposition, Cellou Dalein Diallo, qui a décliné l'invitation du président à renouer le dialogue en raison de la répression de nouveaux rassemblements de ses partisans à Conakry.

L'opposition tente de mobiliser la rue depuis début avril pour obtenir l'organisation du scrutin local avant la présidentielle. Elle redoute sinon que les exécutifs communaux désignés par le pouvoir depuis 2010 ne favorisent des fraudes massives à la présidentielle. Les heurts entre les partisans de l'opposition et les forces de l'ordre ont déjà fait plusieurs morts et des dizaines de blessés.

"On ne reviendra pas sur le chronogramme", qui renvoie les élections locales à 2016, après la présidentielle prévue en octobre, martèle le président guinéen, qui accepte toutefois de "clarifier" la question de la participation des exécutifs communaux, exclue selon lui par le nouveau code électoral.

Reporter la présidentielle après les élections locales ferait de lui "un chef d’État hors délais constitutionnels" ce qu'il n'acceptera "jamais", tranche Alpha Condé, élu en novembre 2010 pour un mandat de cinq ans.

"J'ai donné mandat à mon ministre de la Justice pour discuter avec l'opposition des concessions réciproques que nous devons faire pour décrisper la situation. J'attends les propositions", ajoute le président.

Alpha Condé accuse par ailleurs les dirigeants de l'opposition de vouloir "ramener les Guinéens à l'âge de pierre" et leur renvoie la responsabilité des violences lors des manifestations.

"Les forces de l'ordre ne tirent pas à balles réelles, affirme le chef de l’État, les fusils de chasse et les frondes, c'est l'opposition qui en fait usage".

"Est-ce responsable de jeter des jeunes gens dans les rues en espérant qu'il y ait des morts, afin de déclencher un coup d’État militaire?", accuse-t-il.

Président d'origine malinké d'un pays où les Peuls représentent la première ethnie, avec près de 40% de la population, M. Condé se défend par ailleurs de toute hostilité envers cette communauté dont est notamment issu le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo.

"Le tribalisme ne fait pas partie de mon itinéraire, assure le président Condé, contrairement à certains cadres de l'opposition qui pensent que seuls les Peuls sont capables de diriger la Guinée".

Source: AFP

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