Le président Alpha Condé offre un banquet aux responsables des associations de presse
- Par Administrateur ANG
- Le 13/08/2013 à 16:18
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Le président guinéen Alpha Condé –détendu mais serein- a rencontré près de trois heures d’horloge lundi dans l’après-midi les responsables des associations de presse au petit palais à Boulbinet.
« Soyez les bienvenus… », c’est par ces mots que le locataire de Sékhoutouréya a ouvert le bal de la cérémonie, 31 mois après son arrivée au pouvoir le 21 décembre 2010.
Dans son intervention, le chef de l’Etat a dressé un tableau sombre de la presse guinéenne avant d’inviter chacun et tous à plus de professionnalisme.
Pour lui, la presse guinéenne a de beaux jours jours devant elle si elle accepte de faire sa mue. Il cite le Sénégal et le Burkina Faso où des journalistes se font respecter.
Autre chose, le président est comme apparu volontiers à appuyer la presse en construisant une Maison de la presse digne à l’image de celles de la sous-région.
« (…) Vous êtes le quatrième pouvoir. Opposant, j’étais prêt à payer deux ans de loyer pour la Maison de la presse, ce n’est pas maintenant, en tant que président de la République, que je ne vais pas construire une Maison de la presse. », dit-il.
Parlant des « dérapages » de la presse, le numéro un guinéen assure qu’il n’a jamais poursuivi un journaliste en justice et qu’il entend pas le faire.
« Je suis insensible aux critiques gratuites de la presse. Un journaliste doit être un investigateur, respecter l’éthique et la déontologie, bref se faire respecter en diffusant du vrai au public. Parfois quand j’écoute des journalistes, j’ai l’impression de vivre dans une autre Guinée. C’est comme si j’ai trouvé la Guinée au paradis, je l’ai transformée en enfer. Je n’ai pas hérité d’un paradis. On était dans un non Etat. Comment voulez-vous que j’échange avec des gens qui peuvent voir le soleil et dire que c’est la lune? », ajoute-t-il.
Plus loin, le président se dit ouvert aux échanges avec les journalistes. « J’ai souvent reçu, souligne-t-il, des journalistes guinéens et échangé avec eux. Ce qui est scandaleux, c’est qu’ils m’ont toujours demandé de les nommer à la Présidence. Pas plus. Et depuis, certains parmi eux se mettent à écrire du n’importe quoi sur moi pensant que je vais les appeler. C’est mal me connaître. Je ne cède jamais au chantage. (…) Je n’ai rien contre la presse de mon pays. Mais j’avoue qu’elle manque de professionnalisme. Elle a besoin de formation. »
Les responsables des associations de presse dont le président de l’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL) ont tour à tour fait le diagnostic peu reluisant de la corporation non sans dénoncer ce qu’ils appellent « le mépris » du chef à l’égard des médias de la place.
« Un président de la République qui n’organise pas de conférence de presse, qui voyage sans les journalistes de son pays, qui n’accorde pas d’interviews à la presse locale » ont été entre autres déficiences dénoncées par les confrères apparemment très marqués par le tout premier contact direct avec le président Alpha Condé.
A tous ces sujets, M. Condé a brandi de nouveau le « manque de professionnalisme » et dénoncé -dans un style propre à lui- une presse guidée essentiellement par la recherche du gain. Le tout sur fond de rires, sourires et amusements. Nous y reviendrons…
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