Le Premier ministre menace de sévir contre les grévistes et les manifestants en Guinée
- Par Administrateur ANG
- Le 25/07/2018 à 08:02
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Excédé par les nombreuses manifestations contre notamment la hausse de 25% du prix du carburant, le Premier ministre guinéen a menacé mardi de sévir contre ceux qui prennent selon lui "en otage" le pays, où une grève générale était bien suivie.
"Au nom de quoi des partis politiques (de l'opposition), des sociétés civiles, des syndicats peuvent-ils prendre en otage tout un pays? Lundi grève, mardi ville-morte, mercredi marche. Montrez-moi un pays au monde où ça fonctionne comme ça. Ça n'existe pas", a déclaré Ibrahima Kassory Fofana sur la télévision publique.
"Je vais manier le bâton et la carotte. L'ordre public est l'une des priorités de mon gouvernement", a-t-il dit. "Entre la loi, l'ordre public, la sécurité des citoyens, je choisis l'ordre public sans lequel rien ne peut être fait. La démocratie a ses droits mais aussi ses devoirs", a martelé M. Fofana.
Il s'exprimait à l'issue d'une rencontre entre le président Alpha Condé et des militants du parti présidentiel mardi.
Le Premier ministre a accusé les opposants, les syndicats et la société civile de vouloir "empêcher le président de la République de gouverner (et) de travailler pour le bien du pays", alors qu'une grève générale illimitée contre la hausse du carburant a débuté mardi.
Le mouvement était bien suivi à Conakry et dans la plupart des grandes villes, notamment Labé, Pita (nord), Kindia, Boké, Fria (ouest), N'Zérékoré, Kissidougou et Macenta (sud), selon un journaliste de l'AFP et des témoins joints au téléphone.
A Conakry, l'administration a tourné au ralenti, les transports urbains étaient rares et un service minimum était assuré dans les hôpitaux.
Cette grève avait été annoncée lundi, après la dispersion par la police de deux marches organisées le même jour par la société civile et les syndicats pour réclamer l'annulation de la hausse de 25% du prix du carburant, en vigueur depuis le 1er juillet.
Plusieurs manifestations dont des grèves et "journées ville morte" ont été organisées depuis le 1er juillet. Le gouvernement justifie l'augmentation du prix du carburant par la hausse des cours mondiaux du pétrole.
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