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Le pouvoir sous les tirs croisés des syndicats et de l'opposition

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Le pouvoir d'Alpha Condé qui s'est fixé le défi de remettre la Guinée sur les rails après un demi-siècle de gestion qui n'a pas permis au pays de réussir à amorcer un décollage économique digne du nom, doit aussi résister aux coups de boutoir d'une opposition de plus en plus "agaçante'' et un mouvement syndical soucieux du sort des travailleurs.

Dès son investiture le 21 décembre 2010, le président Alpha Condé a procédé au lancement d'un vaste programme de reformes destiné à rompre avec la gestion du passé, en vue de créer des conditions favorables au bien-être du guinéen. Car, c'est un secret de polichinelle de dire que la Guinée est un pays dont la gestion depuis son indépendance n'a pas permis de mettre les populations à l'abri des besoins alimentaires. Le pays n'a non seulement pas atteint un niveau lui permettant d'être autosuffisant en termes de nourriture, mais des secteurs comme l'eau, l'électricité et les transports connaissent des dysfonctionnements notoires dans leur productivité.

Les défis paraissent donc énormes pour ce gouvernement civil qui représente l'espoir de tout un peuple. L'autre chantier qui attend ce gouvernement est celui de l'organisation des élections législatives. La tenue de celles-ci va mettre un terme au processus de transition enclenché en 2010.

Mais il faut signaler que les conditions d'organisation de ce scrutin constituent aujourd'hui une véritable pomme de discorde entre le pouvoir et l'opposition guinéenne composée de deux blocs, à savoir celui du collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et celui de l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP) émet des doutes sur la volonté du pouvoir d'organiser des élections régulières.

Elle ne cesse de réclamer la refonte de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l'organe chargé d'organiser les élections en Guinée. Malgré cette tension persistante autour de la "légitimité'' de cette structure, cette dernière a fixé récemment un chronogramme électoral, en proposant la tenue des législatives pour le 8 juillet.

Si le gouvernement guinéen n'a pas trouvé à redire concernant ce calendrier électoral, par contre l'opposition y a vu rouge. Arguant que cette date ne sera pas tenable. Ainsi ce vendredi, Aboubacar Sylla, porte-parole de l'ADP a émis des réserves sur la possibilité de tenir le scrutin le 8 juillet. Intervenant sur les antennes d'une radio locale, Aboubacar Sylla a indiqué que la CENI à ce jour n'aurait toujours pas procédé à l'audit du fichier
électoral. Alors dans son programme la CENI prévoyait cette opération du 1er au 15 mars 2012, rappelle l'opposant.

Du côté de la mouvance présidentielle, on trouve que "la date du 8 juillet sera tenable, et que tout dépendra de la volonté qui anime les acteurs politiques guinéens.''

L'opposition ne souhaite pas cependant boycotter le vote. Elle l'a fait savoir vendredi au cours d'une conférence de presse tenue à Conakry. Et pour joindre l'acte à la parole, les partis politiques membres du collectif et de l'ADP projette la tenue d'un grand meeting demain samedi au stade de Bonfi à partir de 10h00 GMT, dans la banlieue de Conakry.

A propos de ce meeting, l'opposant Sydia Touré, a souligné que le but visé par cette démarche est de "montrer que l'opposition est composée d'une majorité de Guinéens qui proteste tous ensemble contre le système qui est en train d'être mis en place, politiquement et économiquement''. Ce
meeting servira de lancement de la campagne de l'opposition, qui envisage de sillonner tout le pays avec des caravanes, pour réactiver les choses au niveau de leurs bases électorales.

L'alliance arc-en ciel qui a permis à Alpha Condé de gagner le second tour de la présidentielle est en train elle aussi de se réorganiser à travers des séminaires de formations de ses militants sur les principes démocratiques à compter de ce samedi, a appris Xinhua de source proche
de cette alliance.

L'autre front sur lequel doit se battre le pouvoir est celui du monde syndical, qui vient de réclamer la revalorisation des salaires des travailleurs, afin de leur permettre de faire face au coût de la vie devenu à leurs yeux exorbitant.

Comme si cette plate-forme revendicative signée des huit centrales syndicales que compte le pays à savoir la CNTG, l'USTG,
l'ONSLG, l'UDTG, la CGSL, la CGTG, l'UGTG et le SIFOG vient mettre fin à la trêve observée jusque là par les syndicats, à la demande du gouvernement guinéen.

Au nombre des points inscrits dans cette plate-forme revendicative figure entre autres "l'augmentation du salaire indiciaire de 200% conformément au coût actuel de la vie. La révision à la baisse des prix des denrées alimentaires, La levée de tous les barrages à l'exception de ceux des frontières.''

Le président Alpha Condé a reçu les représentants du mouvement syndical le lundi dernier, après la publication de cette plate- forme revendicative. Et d'après des sources syndicales, le chef de d'Etat guinéen aurait réitéré son engagement de doter les travailleurs guinéens de moyens économiques et matériels leur permettant d'être à l'abri des besoins.

Mais, il a appelé tout un chacun à la patience en attendant de passer le cap des réformes engagées par son équipe.

Afin de permettre à la Guinée d'atteindre le point d'achèvement du PPTE (Pays pauvres très endettés), ce qui selon le président Alpha Condé sera possible dans 4 mois.

Une fois réussi cet examen auprès des institutions de Bretton Woods, la Guinée pourrait voir sa dette de près de 3 milliards de dollars effacée d'environ 80%. Alors ce sera le début de l'embellie.

Source: Afriquinfos

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