Le Grand Bluff : Après avoir fait l'impasse sur une conférence nationale en Guinée, s'achemine-t-on vers une jacquerie ?

Une jacquerie veut dire une boucherie à l'échelle d'une nation. Manches longues manches courtes. Enfants soldats. Grigrimans qui subtilisent des sexes. Un Peul à l'œil estropié et un Malinké unijambiste. Quant au Soussou et au Kpèlè, tenez-vous à l'écart, on est très nombreux, plus nombreux. Mai « on » c'est qui ? 

Il y a un une œuvre d'art dogon qui figure un aveugle portant haut un paralytique. Symbole suprême de la sagesse. Et aussi de ce qui pourrait se comprendre comme symbole de l'unité nationale :

« Je te fais avancer tu me fais voir ».

Hélas, peut-être qu'en Guinée, il faudrait, je vous demande pardon mesdames, qu'on se botte les fesses une fois pour toutes. La démocratie n'est pas pour nous. En un demi-siècle nous avons produit deux, trois dictatures. Avec des monstres ou quasi-monstre à leur tête. Il y a quelques mois nous avons offert, avec la bénédiction des grandes démocraties, le plus vilain monstre juridique qui fût. Le CNT. Il est bien entendu que la personne de la bravissime Dame qui le préside est sans rapport avec la monstruosité juridique de cet organe. Constituante, avorton d'Etats généraux qui  représentent à peine l'équivalent d'un délégué par une de nos 33 préfectures. Pensez qu'à l'époque dite ténébreuse de la France d'Ancien Régime, on a coupé la tête de Louis XVI et de la Première Dame parce que les roturiers voulaient  plus de 25 délégués par bailliage (circonscription) et que le Roi et.. le Forum guinéen des forces vives ne voulaient pas. Ce Forum qui était content que la Cinquième région de la Guinée soit représentée par 5 ou 8 délégués au plus, mais surtout pas 15, comme le voulait le « malade mental » des journalistes.

Le fou de mon village voyait deux lunes. Il était plus généreux que les auto-désignés des Forces « vives ». Et le CNT est plus nombreux que le Forum des Forces vives. La Constituante est plus nombreuse que les Etats généraux. Notre organe délibérant est plus nombreux que le Peuple, puisque plus ombreux que ceux qui l'ont mis en place. Hegel doit être content dont la dialectique marchait sur la tête, dixit Karl Marx furax, et Amma, Suprême des Dogons, Honteux pour les Guinéens. Pas étonnant que les Maliens nous ont toujours regardés de travers. Gênés de nous piquer notre eau sans pouvoir nous donner un peu de lumière. ATT aussi  avait certainement la gorge sèche comme Gbagbo ( ?) qui ne s'était pas gêné de demander un peu d'eau de Coyah lors de ce cinquantenaire « éléphantasque » ! Un naufrage, comme la vieillesse. Des naufragés qui meurent de soif, cela ne se voit qu'en Guinée. On en saura plus, après l'autopsie, dans le prochain demi-siècle de la nouvelle Transition qui menace.

 

Vous rigolez, je ne suis pas hors sujet. Saint-Louis du Sénégal avait ses représentants au Parlement d'Ancien Régime ! Le « malade mental » des plumitifs avait proposé un Forum national. On y avait vu un piège pour prolonger sa dictature. Les Anglais disent, la preuve du pudding c'est qu'on le mange. Nous n'avons pas eu de conférence nationale. On a flingué le fou. Kaput. On a eu « notre » premier ministre. Nous avons organisé « nos » élections avec « notre » CENI-CENA. Dans la paix, nous avons eu les élections les plus bouffonnes qui puissent être. Pire, aujourd'hui, nous sommes entrain de dire d'un côté de la bouffonnerie, il faut changer l'arbitre. De l'autre on dit doucement, JAMAIS !

Naturellement, quand un arbitre confond tous les corners avec un pénalty, on en change. Mais on aurait au moins respecté l'esprit des règles fondamentales du football. Changer l'arbitre, mais pas les règles du football. Il y a une limite à tous les dérèglements. D'abord à coups de poings sur la table. Et si cela ne s'arrête pas ?

Eh bien on ira voir au Libéria et en Sierra Léone, c'est à côté. Or en l'espèce, et maintenant je fais remarquer qu'on n'est pas dans un match de football, la CENI-CENA n'est pas un arbitre. C'est notre FIFA, ce sont nos coach,  responsables de tous ordres, sponsors, ministres des sports, et quand il y en a, un Premier ministre..

Nous y voilà.  « Notre » Premier Ministre vient de se réveiller soudain, pour découvrir qu'il dormait pendant qu'il jouait son match. Il « dévoile » que le MATAP, dont il est le chef, n'a pas participé au cafouillage et que maintenant bon on va y mettre de l'ordre. Or selon Mme Aminata Mame Camara, qui assure la présidence intérimaire de la CENI, depuis le 6 Août, en raison de l'absence au pays du Président, Ben Sékou Sylla,

 

"Le MATAP nous apporte l'assistance technique et depuis bien avant. Pour le premier tour, nous avons travaillé étroitement, techniquement et c'est ce qui continue".

Le PM veut la tête de la cogestion, tout comme le RPG veut la tête du chef de la planification de la CENI, et il ne veut pas de la base de la structure actuelle de la cogestion, tout comme le RPG ne veut plus des chefs de quartiers. Ce monsieur de la planification à la CENI-CENA, qui a le tort ou la tare d'être de l'UFDG dit-on, est là par la force de la loi, celle qui a permis aux Partis politiques de l'Opposition de désigner 10 membres, alors que le PUP tout seul en avait autant. De quels Partis sont les 9 autres membres de la CENI-CENA désignés par l'Opposition ? Ne parlons pas des pupards qui ont le mérite de ne pas chercher à se cacher. On ne veut plus des chefs de quartiers, qui font bel et bien partie de l'Administration du territoire. Ils ont détourné des urnes. Rien d'étonnant, ils étaient passés maîtres dans le détournement du riz « casher » de Conté, qui les soulageait du riz trop cher, haram, de la maffia venue d'ailleurs, du Rwanda ou du Burundi ! Pas pour rien qu'on a retrouvé des urnes au sommet d'un cocotier à Mali- Yembéring et d'autres à Kurukanfuga, pas loin de la mer, car en ce temps là, la mare de Baro était une mer..

Cependant, ces chefs de quartiers n'ont pas été investis par la Charte de Kurukanfuga, ni par celle des 9 Diwel du Fouta du 19è siècle ! Je ne remonterai pas au déluge. Il faut donc absolument que le lecteur se donne la peine de lire la déclaration de Pathé Dieng qui réfute point par point cette tentative de holdup. J'ajouterai juste et de mémoire comme dirait M. Galéma, Dr ès négationnisme (en soft, mais  il y a pires), que les textes qui régissent la CENA (cogestion avec le MATAP), ont été revus sur le papier par l'accord inter-guinéen qui a voulu en faire une CENI, mais cet accord global est juridiquement inexistant, il n'a jamais été signé par quiconque. Donc le Premier ministre, chef du MATAP a bel et bien cogéré le gigantesque machin du 27 Juin. Naturellement ce que je dis là arrange un camp et dérange l'autre camp. Cela fait l'affaire des Peuls, et alors les Malinkés vont descendre dans la rue et la Guinée va brûler.

Le RPG va en découdre avec l'UFDG.

L'autre illuminé des ténèbres  avait tenté le coup. Il a échoué. Oui, Le Guide Suprême, l'Homme peuple a tenté l'horrible, en vain. Tous les nouveaux apprentis sorciers échoueront. Que Kankan se tire à Bamako et que Labé se barre à Kolda.
Foin et fissa :

Donc, il faut que je la ferme.

 

En attendant, ici je dois raconter ma vie privée. « Ma gueule, qu'est-ce qu'elle a ma gueule ? », se demande Johnny Halliday pour qui je me prends. Il m'est arrivé de l'ouvrir grande. J'ai écrit :  « Il faut débarquer Ben Sékou Sylla ».

Un gone, en vérité personnage-clé d'un « grand » Parti devenu un peu plus petit depuis la foire du 27 juin,  m'a lancé : « Bokoum, Nous allons te faire la guerre. Espèce de petit salaud ! » J'ai persisté, en vrai condoboy, je l'ai pourchassé, « ton pied mon pied !» avant de hurler encore : « Il faut donner le coup de grâce à la CENI ! »

Et tous, grands comme petits Partis, chuchotaient : « Le poète bulldozer de l'Europe », ironisa un jeune commis aux écritures.
« Le doyen disjoncte, il pète vraiment les plombs. Bon les gars on y va, c'est OK, le 27 Juin ».
« C'est où déjà ? A la Foire du Trône. A Paris, euh, à Ouaga, m..Rabat je voulais dire ». « C'est où donc, insista un autre du peloton, « Au Stade de France à Paris, euh .. Bougonna un as des moulinettes, un Zidane, pressé d'arriver le premier, à la surface de réparation. Quatre cents millions de francs glissants, c'est tout de même quarante millions de francs CFA !

Il paraît que le décret qui doit changer les règles du sport le plus populaire au monde est déposé auprès du Président d'une républiquette bananière. Je ne sais pas en quel siècle le football a été inventé. Mais sa révolution est annoncée en Guinée.
El tigre !

S'il signe, Karamoko Alpha, Bokar Biro et peut-être El Hajj Omar ressuscitent. S'il ne signe pas, Soundiata Keïta, peut-être Soumangourou Kanté et son redoutable tana se lèvent de leur tombe. Voilà, le tigre ne proclame pas sa tigritude, il attrape sa proie et la mange (Wole Soyinka). Si le tigre est maître du roi lui-même, le lion, le tigre a son maître, le guépard, qui lui-même a le sien, le léopard.

Et le maître du léopard, c'est le peuple debout comme un seul Guinéen.
La question posée à Sékouba Konaté est claire comme l'eau du Bafing ! Le peuple massivement, sans doute frauduleusement, a encaissé l'arrêt de la Cour suprême entérinant la plus grande farce villageoise. Certes, si on veut. On peut qualifier cette élection de tous les « disqualificatifs » qu'on voudra. Mais après Allah Tout Puissant, il n'y a, n'ayons cure de la redondance, qu'une unique source du droit.

C'est le peuple des deux Tana plus Niankoye. (1)

Il a désigné Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo.

MM. Condé et Diallo dans le secret des salons de la république ont accepté d'aller aux élections le 19 Septembre. Des chefs d'Etat et le Facilitateur sont venus leur prodiguer des conseils. C'est après cela que le peuple a été averti que ces deux messieurs sont tombés d'accord sur cette date, en sachant que c'est la même CENI-CENA le maître d'œuvre, en cogestion avec le MATAP comme au premier tour qui les amènera au charbon. Relisez la déclaration de Pathé Dieng ou alors allez demander dans toutes les préfectures, sous-préfectures, CRD, dans tous les districts et quartiers, si les élections ont été organisées par des fonctionnaires mossis ou par des supplétifs bretons.
Si jamais M. Sékouba Konaté tombe dans ce Grand Bluff, il entraînera la Guinée dans 33 fois « Vingt  huit  Septembre ». Pour qu'on se rappelle bien les 2 ou 3 pendus des 23 ( ?) régions, hallucinés par l'Autre Grand malade qui n'est pas celui qu'on croit. Le grand malade, c'est cet Alzheimer qui croit s'appeler Guinéen. Et alors ses nuits seront à jamais hantées  par des hurlements aux accents étranges :

 Heil ! O Kommandantur !

Comme je n'ai ni l'âme d'un boutefeu ni le génie d'un Néron admirant Rome en flammes, je suggère au Général de mettre dans une corbeille ininflammable le torchon brûlant de Jean-Marie Doré. A la place, faire écrire et signer le seul décret attendu depuis deux décennies pour fermer cette Parenthèse de sang (Sony Labou Tansi), qui dure depuis cinquante ans, un décret qui organise une Conférence nationale souveraine, la grande Palabre, là où se trouve le véritable arc-en-ciel susceptible de boire les nuages de soufre et de sang qui gouttent déjà de millions de cœurs gonflés de haine ethnique. En dehors de ce décret, il n'y aura que l'indéchiffrable  décret divin qui dira que Cellou n'a pas raison contre Jean-Marie Doré qui veut nous faire lui jouer un dangereux Poker menteur. Et Seul Le Tout puissant accordera à Cellou la grandeur d'âme d'attendre.

Wa Salam !

Notes (1) Selon Ben Daouda Touré, le peuple de Guinée se subdivise en Tana ala, Tana ma télé, Tana mu, et Niankoye. Moi je dis que les deux derniers Tana se ramènent à un seul : Tanam, ou Mandenka comme dirait l'autre.
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