Le géant minier Rio Tinto quitte définitivement le projet de fer Simandou

Rio tinto

Rio Tinto, deuxième plus grande compagnie minière au monde selon le dernier rapport PwC, ne compte plus parmi ses actifs le projet de minerai de fer Simandou, en Guinée. Le géant anglo-australien a, en effet, conclu un protocole d’accord pour vendre la totalité de sa participation à son désormais ex-partenaire, Chinalco, contre un paiement de 1,1 milliard $ à 1,3 milliard $.

« Sous l’égide du gouvernement guinéen, Rio Tinto et Chinalco sont parvenus, à la suite de plusieurs mois de négociations, à un accord sur les conditions du transfert de la totalité des parts de Rio Tinto à Chinalco. […] Le protocole d’accord signé ouvre la voie à la prise de contrôle du projet par Chinalco, qui sera parachevée après la finalisation d’un accord détaillé dans les prochains mois », explique un communiqué du ministère guinéen des mines et de la géologie.

Si elle permettra à la société chinoise de prendre le contrôle du projet, la nouvelle du départ de Rio Tinto n’est pas tout à fait inattendue. En effet, début juillet déjà, on apprenait par la voix du nouveau CEO de la compagnie, Jean-Sébastien Jacques (photo), dans une interview accordée au journal The Times, un possible abandon du plus grand gisement de fer inexploité au monde.

« La surproduction mondiale de minerai de fer fait qu'il est désormais impossible de mener ce projet à bien » avait-il déclaré.

Il n’y a donc désormais plus qu’une seule compagnie sur le projet Simandou en partenariat avec le gouvernement (7,5%) car, rappelons-le, la Société financière internationale a exercé début octobre, une option de vente, qu'elle détient depuis 2006, pour exiger de Rio Tinto et Chinalco le rachat de sa participation dans le projet.

Trouver du financement et faire en sorte que le projet ne soit pas jeté aux oubliettes, tel est dorénavant le défi du gouvernement guinéen pour en tirer plein profit. Selon un rapport de 2014, l’exploitation de Simandou génèrerait environ 7,5 milliards $ de revenus, et augmenterait de 5,6 milliards $ le produit intérieur brut de la Guinée, ce qui devrait donner au pays la plus forte croissance dans le monde.

Simandou Sud est un projet d’extraction de minerai de fer auquel est intégré un projet d’infrastructures de transport. Ce gisement de fer, à haute teneur (65,5% Fe), dispose d’une capacité de production annuelle s’élevant à 100 millions de tonnes, en pleine production, pendant plus de 40 ans.

Louis-Nino Kansoun

Source: Agence Ecofin

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