Le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne exprime sa préoccupation face aux actes de violence
- Par Administrateur ANG
- Le 08/05/2013 à 18:55
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Déclaration: Le Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne, fidèle à sa mission de veille et d’interpellation, et conformément aux valeurs qu’il défend, notamment en termes de Droits de l’Homme et de Démocratie, tient à exprimer sa vive préoccupation face aux évènements qui se sont déroulés dans notre Capitale Conakry lors des manifestations pacifiques organisées par l’opposition ces dernières semaines, avec leur cortège de violences inouïes, barbares et inutiles sapant l’élan démocratique et l’unité nationale dans notre pays.
Le Conseil National exprime ses regrets face à la recrudescence de la violence et à sa banalisation (utilisation d’armes blanches et d’armes à feu sans que les auteurs ne soient identifiés), d’une part, la perte de vies humaines, parfois en dehors des lieux de manifestations, touchant notamment des jeunes mineurs de moins de 15 ans et les dégâts importants enregistrés dans des concessions privées d’autre part.
En effet, cette série de manifestations a vu s’installer une systématisation de la violence. Nous présentons nos condoléances les plus attristées aux familles éplorées.
Le CNOSCG condamne fermement toute forme de violence d’où qu’elle vienne et il ne peut accepter que des responsables politiques et de l’Administration, qui se doivent de représenter et d’incarner la légalité et la défense de nos institutions, bafouent les principes fondateurs de la République et utilisent la violence pour la préservation d’intérêts contraires aux aspirations du Peuple Guinéen.
Pour mémoire, le combat mené au prix de lourds sacrifices humains et matériels qui nous a permis d’organiser les élections présidentielles en 2010 a été mené par le Forum des Forces Vives (Société Civile, Partis Politiques). Ces partis politiques sont aujourd’hui divisés entre Mouvance Présidentielle et Opposition. C’est pourquoi le CNOSCG appelle : • Le Gouvernement, à envisager toutes les dispositions légales pour rétablir l’ordre et protéger les citoyens et leurs biens, ainsi que les mineurs et les journalistes lors des manifestations politiques ;
• Les Leaders Politiques, toutes tendances confondues, à plus de responsabilité en vue de préserver l’unité nationale, la sérénité, ainsi qu’à assurer l’éducation citoyenne de leurs militants et la protection de la population, notamment les jeunes manifestants mineurs et les femmes ;
• Les forces de l’ordre et de sécurité à faire preuve de discernement et de professionnalisme pendant les manifestations politiques, en n’utilisant strictement que des moyens conventionnels.
Le CNOSCG considère que, quelques soient les divergences de point de vue entre les acteurs politiques, rien ne justifie le recours à la violence au détriment du dialogue et de la concertation. Ce qui se passe aujourd’hui en Guinée est donc inacceptable. Pour une réelle sortie de crise, nous estimons qu’il faut mettre en place un véritable CADRE de dialogue qui prendra en compte l’ensemble des problèmes de la nation.
C’est pourquoi, le CNOSCG :
- lance un appel solennel à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, pour qu’il s’engage personnellement et résolument dans un véritable dialogue, ouvert et sans exclusive afin de rétablir la confiance entre le Gouvernement et tous les acteurs politiques et sociaux ;
- exhorte les acteurs politiques à dépassionner le débat, à privilégier l’intérêt supérieur de la nation et à éviter tout acte ou comportement de nature à inciter à la violence ;
- exige du Gouvernement l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur ces exactions afin d’identifier les coupables, les poursuivre et les condamner pour leurs barbaries. Nous exhortons les organisations de défense des Droits Humains à accompagner le CNOSCG dans la collecte d’éléments de preuves contre les acteurs politiques, les agents des forces de l’ordre et tous ceux qui encouragent la violence, pour que la Cour Pénale Internationale soit régulièrement informée.
Mobilisons nous pour le changement dans la paix.
Conakry, le 8 mai 2013
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