Le calvaire des Guinéens pendant ce mois de Ramadan sous fond de cherté de vie

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Les fidèles musulmans de Guinée à l’instar de leurs coreligionnaires du monde entament ce vendredi 20 juillet, le mois saint de Ramadan. Un mois de jeûne, de pénitence, de prière et de bénédiction pour tout musulman.

En Guinée et précisément à Conakry, ce mois arrive à une période très critique du point de vue économique. La majeure partie des Guinéens tire le diable par la queue et vit au jour le jour à cause de la cherté de vie qui s’explique par la hausse vertigineuse des denrées de première nécessité à savoir le riz, le sucre, l’huile de palme, l’huile végétale, la farine...

Dans les différents marchés de la capitale guinéenne et ceux de l’intérieur du pays, les prix ont doublés sinon triplés au cours de ces deux dernières semaines. Les citoyens se demandent alors comment joindre les deux bouts au cours de ce mois de pénitence et nombreux sont ceux qui pointent un doigt accusateur sur les commerçants. Madame Traoré Fatima, fonctionnaire de l’Etat que nous avons rencontré au marché Madina le plus grand centre commercial du pays, ne mâche pas ses mots à l’endroit des commerçants.
« Les commerçants guinéens sont sans foi, ils n’ont aucune crainte envers Dieu sinon, dans les autres pays comme le Mali ou le Sénégal à l’approche du mois de ramadan tous les prix baissent et ici en Guinée c’est maintenant que les commerçants cherchent de bénéfices. Ils ont augmentés tous les prix de façon délibérée, en commençant par le sac de riz jusqu’au petit piment tout est cher. Là où je vous parle j’en veux au gouvernement guinéen parce qu’il n’a mis aucune politique de fixation des prix, c’est pourquoi les commerçants font ce qu’ils veulent sur le marché. Ils augmentent et diminuent les prix selon leur humeur. Nous, femmes de Guinée souffrons énormément parce que la dépense que nos maris nous donnent est insuffisante et on n’ose pas le dire. Une fois au marché on a de la peine à trouver ce qu’il nous faut pour le repas journalier. Pire, vous verrez des familles qui restent deux jours sans mettre une marmite sur le feu. Pendant ce mois béni seul le Tout puissant Allah pourra nous venir au secours. Nous, nous en remettons à Dieu il n’y a aucune autre solution », finit-elle par prier.

Interrogé, Amadou Sow commerçant importateur de riz et du sucre (aliments les plus prisés en ce mois de ramadan en Guinée NDLR), accuse à son tour le gouvernement qui, selon lui leur impose des taxes de douane hors norme : « Si les prix sont chers au marché, ce n’est pas de notre faute ni de notre volonté surtout en ce mois de ramadan où tout bon musulman doit chercher des bénédictions. Nous les commerçants nous sommes conscients de la cherté des prix mais, on ne peut rien. S’ils réduisent le dédouanement au Port, les prix vont baisser. Le dédouanement des marchandises au Port (Port Autonome de Conakry NDLR) est très cher, on nous facture à millions et des millions. Et si tu ne paye pas le montant qu’on te demande, ton conteneur ne sortira pas du Port et s’il reste là-bas tu seras victime de vol, ils vont soutirer nos marchandises. Après avoir payé le dédouanement et toutes les taxes, nous serons obligés alors d’augmenter un peu le prix sinon, on ne gagnera rien et je pense qu’on fait le commerce pour gagner et non pour perdre ».

Du marché Madina, nous nous sommes rendus au Ministère du commerce sis au centre ville dans la Commune de Kaloum.
Là, on nous informe que le ministre du commerce, Mohamed Dorval Doumbouya est absent et personne n’a daigné répondre à nos questions. Nous avons tenté en vain, d’obtenir des informations sur cette hausse vertigineuse des prix sur le marché guinéen pendant ce mois saint de ramadan.

Cependant, nous avons appris par voie de presse que le prix de la viande connaîtra une légère baisse. Le kilogramme passera de 32 000 à 27 500 GNF.

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