Le Bloc Liberal de Faya Millimono, un parti politique de plus…
- Par Administrateur ANG
- Le 26/10/2012 à 09:22
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Que Faya Millimouno crée finalement son propre parti politique n’étonnera guère. A la NGR, il incarnait déjà à lui tout seul le parti d’Abbé Sylla, celui-ci passant le plus clair de son temps au pays de l’oncle Sam. Et tout esprit avisé a dû se douter que l’omniprésence sur le devant de la scène politique pendant un temps de Faya, à la fois comme porte-parole du Collectif de l’opposition, et vice-président mais président de fait de la NGR, finirait bien par lui donner, un jour ou l’autre, l’idée de se mettre à son propre compte.
Tant qu’à prendre des risques, autant le faire pour soi. La politique ressemble fort à l’univers des gangs : on ne tire pas longtemps les marrons du feu. Tôt ou tard, on finit par « bosser » pour soi.
Ce qui, par contre, pourrait gêner dans la démarche de Faya Millimouno, c’est la nécessité de créer une nouvelle formation politique dans un contexte de profusion de partis politiques quasiment inutiles et sans base militante réelle.
Ayant affuté ses armes dans l’opposition, Faya Millimouno envisage désormais de voler de ses propres ailes. C’est la lecture immédiate que l’on pourrait faire de sa décision. Et pour se résoudre à le faire, Dr Faya a dû prendre du recul, peser longuement les pour et les contre depuis sa fracassante démission de la NGR, avant de se lancer dans l’aventure qu’il devrait plus ou moins connaitre. Pour lui, la tentation de « s’affranchir » devait être déjà grande au préalable.
C’est dorénavant un autre Faya que ses alliés d’hier de l’opposition (réelle) retrouveront sur l’échiquier politique national. En acteurs politiques avertis qu’ils devraient être, il ne risque pas d’y avoir de méprise.
Mais Faya Millimouno pourrait-il avoir le même succès comme président de parti qu’auparavant comme porte-parole de l’opposition ?
Par ailleurs, la dénomination Bloc Liberal, même si le plus souvent en Guinée on suit plus les hommes que les idées, parait-elle adaptée à la réalité politique guinéenne, dans un contexte mondial de discrédit de la pensée libérale, suite à la fameuse crise financière internationale ?
Serait-ce avoir en ligne de mire le prochain hémicycle que de lancer à la veille d’éventuelles élections législatives un nouveau parti (ce qui ne devrait à priori pas être illégitime) ?
Aussi, pourquoi n’a-t-il pas semblé plus opportun à Faya Millimouno de s’affillier à un de ces partis politiques du Collectif de l’opposition dont il a été pendant un bon temps le porte-parole, que de faire cavalier seul ?
Le paradoxe de la politique guinéenne veut que tous les acteurs politiques soient des ex de « la pourriture du système » qui a tyrannisé les Guinéens, sans nécessairement de formation politique proprement dite. Et que, sans chercher à savoir pourquoi, le citoyen guinéen applaudit …!
L’allié d’hier est devenu ennemi, ou plutôt adversaire politique. Avec Faya Millimouno désormais chef de parti, il faudra faire avec un concurrent politique de plus, et, apparemment, non des moindres.
Du moins, pour Papa Koly Kourouma, Jean Marc Telliano, la part de marché électorale est directement menacée. Voire une faillite pure et simple pour ces derniers.
« La Forêt a besoin d’une voie forte à l’image des autres régions naturelles du pays. Avec AC, CDD, Sidya Touré et maintenant Faya Millimouno, la Guinée pourrait faire une belle petite fédération… » m’a récemment confié, sans ironie, un ami autour d’un pot.
Surenchère de partis politiques en Guinée, à quoi a servi le multipartisme politique depuis qu’on vote dans ce pays ?
Oury Baldé
Commentaires
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- 1. BAYO Abidine Le 26/10/2012
Avec déjà cette foultitude bigarrée de formations que l’on peine à situer sur un échiquier politique en plein dans la tourmente des élections législatives, l’on peut évidemment trouver discutable l’opportunité de création d’un nouveau parti dans cette atmosphère de cacophonie ambiante. Néanmoins, pouvait-il en être autrement pour le cas de Dr Faya, qui a jugé nécessaire de s’émanciper de la tutelle de son mentor Abe Sylla, pour cause de déficit de démocratie interne à la NGR, comme c’est d’ailleurs le cas dans la presque-totalité des partis politiques que l’on identifie à la personnalité de leurs leaders à vie, qui en leur qualité de principaux pourvoyeurs de fonds, contribuent à entretenir leur culte d’homme providentiel omniprésent, omnipotent et omniscient, en s’adjugeant en prime, le monopole de toutes les prises de décisions. Encore faudrait-il que Dr Faya, qui s’il veut ratisser large et fédérer le plus grand nombre de ses compatriotes dans cette nouvelle aventure, s’emploie à faire de son parti, un exemple de démocratie pour ce qui est du fonctionnement de ses structures par la prise en compte effective des aspirations de ses potentiels militants et sympathisants, qui contrairement à ce que l’on constate dans beaucoup d’autres partis qui pèchent par amateurisme dans leur mode de fonctionnement, ont à être impliquer et associer dans toute prise de décision qui engage le parti dans son ensemble, avec une politique saine et objective de promotion dans ses instances dirigeantes de personnalités sur la base intrinsèque de compétence et d’aptitude. En tous les cas, le Dr Faya Millimono de par sa verve et sa prestance, a démontré ses capacités de meneur d’hommes. Reste plus qu’à maintenir sa constance dans l’action, pour espérer voler la vedette à ses aînés et incarner pourquoi pas le nouvel leadership politique et bénéficier ainsi d’une ASPP (action de soutien politique publique) de la part de tous ceux qui hésitent encore à apporter leur soutien à des leaders politiques décriés pour leur part de responsabilité supposée dans la calamiteuse gestion étatique du pays ces derniers temps.
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