La tension politique accentue la pression sur le monde scolaire à la veille des examens nationaux

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Avec les examens nationaux qui débutent le lundi 20 mai, par l'entrée en 7ème année, candidats, encadreurs et parents d'élèves ne cachent pas leur inquiétude face à la persistance de la tension sociopolitique, marquée par de nouvelles menaces de manifestations publiques, ce à compter du 22 mai.

Dans la capitale, les Directions communales de l'éducation (DCE) sont en train de mettre une dernière main aux préparatifs de ces examens, dont les candidats qui se comptent par milliers, ont reçu leurs procès-verbaux (PV), indiquant le centre devant les accueillir le lundi, pour cette évaluation qui permet d'accéder au collège. C'est le cas d'Hassan Camara, âgé de 14 ans, élève à l'école primaire de Kipé, dans la communale de Ratoma. Il va profiter de ce week-end, pour revoir une dernière fois ses cours, une révision qui selon lui va servir à le mettre en confiance, durant ces examens, dont la durée sera de trois jours.

L'adolescent interrogé par un reporter de Xinhua a cependant une inquiétude derrière la tête. Il s'agit des manifestations prévues par l'opposition à compter du 22 mai. Cela devant coïncider au troisième jour du déroulement de l'entrée en 7ème année.

Hassan a peur parce que partir à l'école, durant les manifestations publiques s'avère quasiment impossible. Pour preuve, durant l'année scolaire qui tire à sa fin, les établissements scolaires fermaient leurs portes, à chaque fois qu'une marche était projetée. Idem, pour les journées "ville-morte ".

Il y a donc de quoi comprendre cette angoisse de cet adolescent, qui est loin de saisir pourtant les contours de la chose politique. Sa réaction ne relevant que d'un simple constat.

Aboubacar Sy Savané, lui est encadreur, dans une école publique de la capitale. Il pense que les acteurs politiques, notamment l'opposition va éviter que ces manifestations n'empiètent sur le bon déroulement des examens scolaires.

"Il ne serait pas dans l'intérêt de nos leaders politiques de prendre la rue, avec tout ce que cela pourrait entraîner comme risques pour les enfants, durant les examens", a-t-il fait remarquer.

Notre interlocuteur souhaite que la classe politique dans son ensemble puisse trouver un terrain d'entente, qui pourrait aboutir à une trêve, jusqu'à la fin de tous les examens, à savoir l'entrée en 7ème, le Brevet d'études du premier cycle (BEPC) et le Baccalauréat. Des examens qui se dérouleront dans l'intervalle du 20 mai au 3 juin. Cette réaction est partagée par Sona Cissé, mère de famille, dont deux des 6 enfants sont candidats à ces examens. C'est le cas de Sory, âgé de 12 ans, qui passera l'entrée en 7ème et sa soeur Fanta, elle le BEPC. Tous fréquentent un établissement privé de la capitale, situé dans la banlieue, zone de tension. Mme Sona Cissé ne cache non plus sa préoccupation, face au climat de tension, qui agite la ville depuis des mois, faute de consensus entre les acteurs politiques, autour des préparatifs des élections législatifs.

"Si au moins, on pouvait épargner nos enfants, jusqu'à ce que les examens finissent. Vous savez avec les manifestations, cela entraîne généralement des troubles dans certains quartiers de la capitale. Comment alors en pareilles circonstances, voulez-vous que des examens se déroulent dans la quiétude", se demande notre interlocutrice.

L'inquiétude est palpable aussi chez les 5 délégations communales de Conakry. Toutes à l'image de celle de la commune de Matoto, appellent à "la conscience" de la classe politique, afin de préserver la cité de tout acte susceptible de provoquer des troubles, durant le déroulement des examens nationaux. En attendant de savoir quel effet aura tous ces appels sur le moral des acteurs politiques, les candidats et les encadreurs implorent la grâce divine, pour que les semaines qui suivent ne soient pas l'objet d'agitation.

Source:Xinhuanet

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