La Sécurité civile de Nogent-le-Rotrou a participé à un projet européen pour former huit équipes guinéennes à lutter contre le virus Ebola

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Même si les médias parlent moins du virus Ebola, il est toujours présent en Afrique de l’Ouest. « L’épidémie est stabilisée à son niveau le plus bas, mais elle persiste, souligne le médecin-colonel David, chef du service médical de l’Unité d’Instruction et d’Intervention de la Sécurité civile n°1 (UIISC1) de Nogent-le-Rotrou. Nous avons connu une poussée épidémique l’été dernier, nous attendons de voir cette année. »

Deux phases d’action

Le médecin-colonel faisait partie des cinq premiers militaires de Nogent à partir en Guinée pour une mission humanitaire. Le but : mettre en place huit équipes régionales guinéennes d’alerte et de riposte aux épidémies. Face à la menace que représente toujours le virus, il fallait former directement le pays. À l’origine de ce projet, le Ministère des Affaires étrangères, l’Union européenne, la Sécurité civile et Expertise France, une agence d’expertise technique internationale.
Tout a commencé à l’automne 2014, quand l’unité de Nogent a investi l’ancien entrepôt des Manufactures du Château, pour monter le Centre de Formation Ebola. Il était destiné à former le personnel susceptible d’aider des centres de traitement Ebola en Guinée.
Cette phase “Ebola 1″, baptisée ainsi par le lieutenant-colonel Stanislas Rouquayrol, successeur du colonel Rémi Chassaing au commandement de l’UIISC1 (lire page 7), a été suivie de la phase “Ebola 2″. Le 3 mars dernier, une équipe de reconnaissance et d’évaluation composée de cinq militaires de la sécurité civile nogentaise a été envoyée sur place : le capitaine Guillaume, le capitaine Philippe (responsable du CFE pendant “Ebola1″), le médecin-colonel David, le lieutenant-colonel Vincent (porteur de la mission) et le sergent-chef Benoît (administration et trésorerie).

Partis de zéro

Leur rôle était de préparer le terrain pour la suite de la mission. « Nous partions presque de zéro, rappelle le lieutenant-colonel Stanislas Rouquayrol. C’était à nous de créer le concept avec les acteurs de santé locaux, les régions…  Nous ne savions pas où cela allait déboucher. »
Ils ont emmené dans leurs bagages plus de 40 000 articles financés par l’Union européenne. « Cet équipement allait du stylo à la camionnette, aux seringues, médicaments, tentes, antibiotiques… », détaille le capitaine Philippe. « Les huit régions sont maintenant chacune dotée d’un poste de secours pour bloquer la contagion d’épidémies comme la rougeole, la méningite, le choléra ou les fièvres hémorragiques, ajoute le médecin-colonel David. Pour Ebola, il y a eu une période de latence de 3 mois, ces centres doivent éviter ça. »
En mai dernier, la Sécurité civile a envoyé 7 nouveaux sapeurs-sauveteurs en Guinée pour une prise de contacts avec les Guinéens. Enfin, 18 autres militaires ont été envoyés le 10 juin pour former les deux premières équipes régionales guinéennes.
Cette formation a officiellement pris fin hier, avec une cérémonie organisée en Guinée en présence, notamment, du Ministre de la santé guinéen, de l’ambassadeur de France en Guinée et des acteurs partenaires. « C’est l’aboutissement de quatre mois de travail, se réjouit le nouveau commandant de l’UIISC1 de Nogent-le-Rotrou. Nous avons déjà des missions de formation, de coopération, et d’assistance des populations, mais envoyer un détachement complet aussi longtemps, c’est une nouveauté. Je pense que ce type de missions va se renouveler car il y a un véritable enjeu. »

Pas de risque de contamination

Le départ du détachement est prévu le 30 juin, pour un retour en France début juillet. À ce sujet, « Il n’y a pas de risque de contamination par les militaires, souligne le lieutenant-colonel Stanislas Rouquayrol. L’ensemble du personnel est suivi individuellement. »
Cette mission de formation de la Sécurité civile sera reprise par Expertise France, comme cela était prévu initialement, pendant un an et demi. Même si l’objectif est de rendre la Guinée autonome le plus rapidement possible.


R. Hudry

Source: Le Perche

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