La promulgation du nouveau code électoral divise la classe politique

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Adopté par le Parlement guinéen et validé par la Cour constitutionnelle il y a quelques mois, le nouveau code électoral récemment promulgué par le président Alpha Condé constitue une véritable source de division au sein de la classe politique du pays.

Ce code révisé fait également l'objet d'un rejet par la société civile et une bonne partie de l'opinion nationale. En effet, l'une des dispositions modifiées concerne la désignation des chefs de quartier et de district au prorata des résultats obtenus par chaque parti politique dans une commune urbaine ou rurale.

Ce qui fait dire à plusieurs analystes et juristes que les élus locaux guinéens ne seront désormais plus des représentants du peuple à la base, car ils ne seront pas élus à la suite d'une compétition électorale directe, mais seront désignés simplement par leurs formations politiques d'origine qui auraient gagné dans la commune concernée.

Dès la promulgation du nouveau code électoral par M. Condé, les partis de la majorité présidentielle réunie autour du Rassemblement pour le peuple de Guinée (RPG, au pouvoir) ont salué l'acte du chef de l'Etat qu'ils ont qualifié de symbolique pour l'instauration de la démocratie et pour l'organisation de scrutins apaisés.

L'Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG, principal parti d'opposition) considère en revanche que cet acte du président n'est qu'un geste parmi tant d'autres qu'il aurait pu faire pour la tenue des élections locales initialement prévues début 2017. Ce parti a appelé à une marche pacifique pour le 2 août prochain.

Dénonçant la situation socioéconomique du pays avec l'insécurité, la corruption et le chômage des jeunes, l'UFDG exige surtout le respect des conclusions des accords politiques signés en octobre 2015, suite au dialogue inter-guinéen ayant réuni tous les acteurs du pays. Le nouveau code électoral a également été dénoncé par le Front pour l'alternance démocratique (FAD), une nouvelle alliance de quatre partis d'opposition.

Au regard de l'évolution de climat politique actuel, tout porte à croire que la promulgation de ce code ne semble pas constituer une solution à la crise politique qui s'est installée entre la majorité présidentielle et l'opposition.

Pendant ce temps, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) traverse une véritable crise de leadership depuis la destitution de son ancien président, Bakary Fofana. Voilà plus d'un mois en effet que son successeur désigné, Salifou Kébé, n'a pas encore pris ses fonctions, car le ministère de l'Administration du territoire et de la Décentralisation n'a pas délégué de responsable pour présider à l'installation du nouveau président.

Le dysfonctionnement de la CENI est donc un facteur qui pourrait retarder davantage l'organisation des élections communales cette année, malgré la pression des partis de l'opposition républicaine. A défaut, le pays risque de vivre une année électorale l'an prochain avec la tenue combinée d'élections législatives et communales.

Source:Xinhua

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