La politique est un métier
- Par Administrateur ANG
- Le 21/11/2011 à 12:54
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François Mitterrand avait coutume de dire à ces interlocuteurs que la politique est un métier. Qui ne se rappelle de Michel Rocard, chouchou des sondages et qui, n’accéda pourtant pas à la Magistrature Suprême en France.
AC, me disait souvent que la "politique ne se fait pas dans un laboratoire " en réponse aux intellectuels guinéens "assis " à Paris et qui se prétendaient "politiciens " sans aller sur le terrain , sonder les militants, écouter leurs doléances et en réponse tenir le discours qu'ils veulent entendre.
Le Front National qui ne représentait que 2% à mon arrivée en France en 1972 tourne depuis quelque temps autour de 17 à 20 % dans les sondages.
Pourquoi cette remontée de ce parti politique, pourtant xénophobe voire raciste ? Simplement parce que Jean Marie Le Pen et sa famille ont compris l'attente d'une certaine couche de la population française perméable à l'idée que les étrangers et autres " bougnoules " sont la cause du mal français.
Ceci dit, après cette fameuse rencontre entre le PRG et certaines personnalités politiques choisies par AC en personne et qui je parie, ne donnera que dalle, je crois utile de demander à mon camp à savoir la vraie opposition de changer de discours et de stratégie.
En effet si l'argent est indispensable pour " faire la politique " en Guinée par la création d'un parti politique, avoir cette denrée rare ne fait d'aucun d'entre nous un bon "politicien".
Faire de la politique, c'est d'abord avoir l'amour de son prochain ,aimer son pays , avoir des convictions , les faire partager avec le plus grand nombre de ces compatriotes , un programme clair , réaliste et réalisable .Et, surtout n'avoir pas peur de la prison ou de la mort auquel cas il vaudrait mieux changer de métier en allant vendre des oignons au marché de Yenguéma.
Nos leaders doivent faire une distinction entre le discours compréhensible par les Occidentaux (Violation des droits de l’Homme, de nos Lois, Interdiction des marches pacifiques etc...) et celui destiné à nos populations.
La ménagère de Kaloum, Labé, Beyla et Yomou et d'ailleurs se fout comme de l'an 40 de la macro-économie, retour sur investissement, de la dette grecque et tutti quanti et par contre attend à ce qu'on lui explique pourquoi la vie est si chère, le chômage de ses enfants, l’insécurité, l'absence de soins, de médicaments etc..
Deux camps s'affrontent sur l'échiquier politique guinéen, l'ARC ou ce qu'il en reste et l'opposition qui lutte contre les dérives dictatoriales des vainqueurs de la présidentielle qui veulent la totalité du pouvoir non pas pour construire une Guinée où il fait bon vivre mais pour s'enrichir.
L'opposition doit convaincre nos populations de la nécessité d'un équilibre des pouvoirs dans notre pays. Pour ce faire les actes posés par le nouveau pouvoir est un immense gisement d'idées et d'arguments à exploiter sans modération à savoir :
-L'ethnocentrisme érigé en système de gouvernement avec des nominations à tous les postes clés de notre administration des enfants d'une seule région parmi les 4
- La prédominance d'une certaine coordination de sages qui joue en même temps le rôle de recruteurs dans notre fonction publique et de députés d'où le refus d'organiser des élections législatives par le PRG comme prévu par notre constitution.
-Les déclarations des hommes du pouvoir incitant à la haine ethnique sans aucune sanction ( Qui ne dit mot consent...)
-L'absence de dialogue, de respect de l'autre considéré comme un ennemi et non un concurrent
- Prise de décisions dans des domaines de compétence de l’Assemblée Nationale
-Inféodation de l'appareil judicaire au pouvoir exécutif avec pour conséquence des jugements décidés par la présidence de la république
-Un gouvernement qui prend des décisions farfelues telles l'interdiction d'importer des véhicules de plus de 5 ans au lieu d'instaurer le contrôle technique comme seule condition .A ce propos combien gagne un ministre guinéen ? Qui peut avec des salaires aussi insignifiants s'acheter un tel véhicule sans détourner des fonds publics. Ne parlons pas de l'augmentation de prix des produits pétroliers et de la fixation des tarifs hospitaliers (voir mes précédents articles).
- Le nombre de nos ministres et conseillers de ce mille-pattes appelé gouvernement alors qu'une trentaine suffisait.
- La désintégration de l'unité nationale : mettre sur k7 ou dvd tous les discours de l'ARC incitant à l'affrontement ethnique.
- Etc...etc..
Bonne semaine.
Mohamed Sampil
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